Forme buissonnante, parfois foliacée
Branches creuses
Nombreuses épines donnant un aspect hirsute à la colonie
Consistance souple car peu calcifiée
Béania cylindrique, bryozoaire enroulé
Diachoris hirtissima cylindrica Hincks, 1886
Beania hirtissima cylindrica (Hincks, 1886)
Circumtropicale, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-PacifiqueC'est une espèce que l'on rencontre dans les mers chaudes, dans l'Indo-Pacifique, mais également en Méditerranée et dans l'Atlantique tropical, au Cap Vert notamment.
Le béania enroulé se rencontre sur les fonds rocheux et coralligènes*, les tombants et dans les herbiers de posidonies, de 10 à 60 m de profondeur.
Beania cylindrica est un bryozoaire aux ramifications dichotomiques* ayant l'aspect d'un petit arbuste. La colonie, ou zoarium*, est en fait formée d'une monocouche de zoïdes*, comme chez Beania hirtissima. Cependant, les bords de cette lame se recourbent jusqu'à se toucher, sans pour autant fusionner, pour former un cylindre creux, faiblement calcifié et souple. Il arrive parfois que la lame ne s'enroule pas et la colonie prend alors un aspect foliacé*.
Le béania enroulé est de couleur brun orangé, avec généralement l'extrémité des branches plus claires. Il peut atteindre 50 mm de hauteur et les branches ont un diamètre de 1,4 à 1,8 mm.
Les zoïdes portent de longues épines donnant un aspect hirsute à la colonie.
La variété Beania hirtissima cylindrica, aujourd'hui invalide, se différencie de Beania hirtissima par une forme arbustive de la colonie et non pas encroûtante comme l'ait B. hirtissima.
Beania robusta (Hincks, 1881), est encroûtant et ses colonies en reliefs présentent un aspect de paillasson légèrement hirsute.
Son aspect hirsute et souple la distingue facilement des autres bryozoaires arbustifs, comme Diporula verrucosa et Myriapora truncata mais pourrait faire penser à une algue.
Elle pourrait éventuellement être confondue avec Margaretta cereoides qui a des rameaux pleins, non dichotomiques et rétrécis à leur base.
Le béania enroulé, comme tous les bryozoaires, est un filtreur suspensivore* microphage*. Il se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques* (diatomées*) et de particules organiques en suspension. Les cils des lophophores* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche située au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
La reproduction sexuée a lieu en mai. Au sein d'une même colonie, des zoïdes mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*. La fécondation conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Les œufs sont brun orangé et les embryons rose orangé chez Beania hirtissima cylindrica. Les larves*, qui seront expulsées, ont une vie pélagique* courte permettant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme alors une nouvelle colonie par bourgeonnement* (reproduction asexuée), qui assure la croissance de la colonie. Cela s'accompagne d'une spécialisation de certains individus au sein de la colonie : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, kénozoïdes*...).
La couleur rouge orangé du béania enroulé est due à la présence d'algues rouges unicellulaires ou filamenteuses épibiontes*. Les extrémités de la colonie, qui comptent les zoïdes les plus jeunes, sont souvent plus claires puisque non encore recouvertes de ces algues rouges.
Description microscopique :
Les zoïdes*, étroits et allongés, portent de 11 à 17 paires de longues épines bifurquées donnant un aspect hirsute à la colonie. Ils ne sont pas jointifs mais espacés les uns des autres, et reliés entre eux par de courts tubules. Ils sont agencés en huit files longitudinales.
Taille des zoïdes : 0,80 mm de longueur environ sur 0,30 mm de largeur.
Présence de kénozoïdes* proximaux radiculaires.
L'ouverture (aperture*) semi-circulaire est surmontée d'un petit péristome*.
Il n'y a pas d'aviculaire*.
Les ovicelles*, qui sont des poches incubatrices pour les œufs, sont membraneuses et peu visibles car elles sont situées à l'intérieur des zoïdes.
Béania enroulé est une proposition du site DORIS. Ce nom vernaculaire fait référence aux branches qui sont en fait une lame enroulée formant un cylindre creux.
Beania : en hommage à William Bean, 1787-1866, politicien anglais et collègue de George Johnston. Il s'intéressa principalement aux coquillages et à la géologie mais également à tous les organismes ayant un squelette calcaire, y compris les bryozoaires.
hirtissima : du latin [hirtus] = qui a des pointes et du suffixe [-issimus] = beaucoup. Qui a le corps recouvert de beaucoup d'épines.
cylindrica : du latin [cylindrus] = cylindre. Car ses branches ont la forme d'un cylindre creux.
Numéro d'entrée WoRMS : 146776
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Famille | Beaniidae | ||
Genre | Beania | ||
Espèce | cylindrica |
Bryozoaire souple et arbustif
Le béania enroulé a l'aspect d'un petit arbuste. Sa faible calcification lui donne une certaine souplesse.
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 23 m
19/05/2007
Petit arbuste
Le béania enroulé peut atteindre 50 mm de hauteur et ses branches, dichotomiques*, ont un diamètre de 1,4 à 1,8 mm.
Sec de la Revellata, Calvi (2A), 28 m
10/2008
Bien vivant et épibiontes* fréquents
Les lophophores* sont nettement visibles sur une colonie en pleine santé. La présence de nombreuses algues filamenteuses et microscopiques rougeâtres incrustées dans les parties les plus anciennes est très fréquente chez Beania cylindrica. Seules les parties terminales sont propres.
Sec de la Revelatta, Calvi (2B), 38 m
22/10/2008
Vue de dessus
Vue de dessus, on voit bien que les rameaux sont constitués d'une monocouche de zoïdes qui se recourbe pour former un cylindre. Sur la partie de droite, le recourbement est incomplet et les bords de la lame ne se touchent pas.
L'Estéou, Marseille (13), 14 m
13/10/2012
Dans l'herbier
Le béania enroulé se rencontre sur les fonds rocheux et coralligènes*, les tombants et dans les herbiers de posidonies, de 10 à 60 m de profondeur. Il est facile de le confondre avec une algue !
Pointe des Médes, Porquerolles (83), 20 m
02/04/2008
Dans le coralligène*
Beania hirtissima cylindrica est un hôte habituel du coralligène. Ici il est accompagné du bryozoaire palmier, Idmidronea atlantica, de couleur blanche et en forme d'éventail.
Stareso, Calvi (2B)
22/10/2008
Bryozoaire plutôt profond
Ce bryozoaire arbustif est surtout bien développé et abondant dans les fonds coralligènes* entre 30 et 60 mètres de profondeur.
Le Frioul, Marseille (13), 35 m
03/07/2010
Colonie de grande taille
Cette colonie implantée sur une paroi rocheuse verticale ombragée, avec de nombreuses autres espèces de bryozoaires, mesure environ 5 à 6 cm de diamètre.
Sec de la Revellata, Calvi (2B), 35 m
22/10/2008
Rameaux souvent tachés de rouge par des algues
Les rameaux cylindriques se divisent régulièrement en deux nouvelles branches. Les lophophores* déployés sont visibles sur cette photo. La coloration rougeâtre des parties les plus anciennes est due à des algues filamenteuses qui s'installent sur ce support érigé et bien aéré.
Sec de la Revellata, Calvi (2B), 28 m
24/10/2008
Tout hérissé
Les zoïdes portent de nombreuses et longues épines donnant un aspect hirsute à la colonie.
Le nombre important d'épines est légèrement variable (11 à 17). La structure des épines, bifurquées dès leur base et nettement creuses est aussi sujette à quelques variations.
Sec de la Revelatta, Calvi (2A), 22 m (prélèvement)
10/2008
Petite colonie (échantillon n°1)
Cette petite colonie a été prélevée pour étude, voir photo suivantes.
Galère ouest, Port Cros (83), 15 m
05/2009
Division des branches deux par deux
(échantillon n°1)
Les branches se divise de façon dichotomique*.
Galère ouest, Port Cros (83), 15 m (prélèvement)
05/2009
Lophophores*
(échantillon n°1)
Deux lophophores sont sortis de leur logette, il sont translucides et à l'extrémité d'un long pédoncule*. L'ouverture semi-circulaire est surmontée d'un petit péristome*.
Galère ouest, Port Cros (83), 15 m (prélèvement)
05/2009
Détail d'une extrémité d'un rameau
(échantillon n°1)
Les zoïdes, étroits et allongés, portent de 11 à 17 paires de longues épines bifurquées donnant un aspect hirsute à la colonie. Ils ne sont pas jointifs mais espacés les uns des autres, et reliés entre eux par de courts tubules. Il n'y a pas d'aviculaire* chez Beania cylindrica.
Galère ouest, Port Cros (83), 15 m (prélèvement)
05/06/2009
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ