Bryozoaire cactus-cierge

Margaretta cereoides | (Ellis & Solander, 1786)

N° 1538

Méditerranée, Atlantique proche, mer Rouge

Clé d'identification

Buisson robuste de 10 cm aux segments rigides, durs
Constriction caractéristique entre chaque segment rigide
Couleur jaune orangé ou rosé
Segments de longueur très variable (du simple au double)
Péristomes épais, tubulaires et saillants (visibles à l'œil nu)

Noms

Autres noms communs français

Margaretta

Synonymes du nom scientifique actuel

Cellaria cereoides Ellis & Solander, 1786
Tubucellaria cereoides (Ellis & Solander, 1786)
Tubucellaria mediterranea Canu, 1917

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique proche, mer Rouge

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

La répartition du bryozoaire cactus-cierge est principalement méditerranéenne incluant l'Adriatique et la mer Egée. Elle est aussi présente en Atlantique Nord-Est limitrophe (Maroc et Portugal) et en mer Rouge.

Biotope

Espèce plutôt sciaphile*, elle s'implante au pied des posidonies au niveau des rhizomes où elle est particulièrement abondante si les courants marins y sont soutenus et réguliers. On la trouve également sur diverses algues à l'entrée des grottes, dans les graviers, les concrétions précoralligènes ou les tunnels marins à faible profondeur. Elle est présente entre 5 et 30 m de fond, voire 40 m dans certaines conditions.

Description

Ce bryozoaire segmenté et dressé forme des buissons durs en forme de cactus-cierge aux nombreuses ramifications irrégulières et à la teinte générale jaune orangé ou rosé. Les divisions peuvent se faire en deux, trois ou quatre nouvelles branches et à un niveau variable, souvent terminal, du segment père. La colonie atteint fréquemment 10 cm de hauteur (plus rarement 15 cm). Les segments cylindriques, ou entre-nœuds, sont rigides et très souvent légèrement courbes, ils ont des extrémités rétrécies et un diamètre de 2 à 3 mm pour une longueur de 12 à 25 mm. Ils sont articulés grâce à des joints ce qui donne une certaine souplesse à la colonie. Ces articulations chitineuses souples de couleur noirâtre constituent les constrictions inter-segments caractéristiques de cette espèce. L'extrémité des rameaux terminaux en cours de croissance est tronquée, chaque segment montre un diamètre relativement constant quelle que soit sa position dans la colonie.
La colonie est fixée de façon lâche au substrat par de longues radicelles également chitineuses.
Les péristomes* épais, tubulaires et saillants sont bien visibles à l'œil nu, ils sont répartis de façon régulière à la surface des segments. Les lophophores* épanouis mesurent approximativement 2 mm.

Espèces ressemblantes

Cellaria spp. aux segments plus menus et à la couleur plus claire. Voir par exemple Cellaria sinuosa.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur microphage* qui se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques (diatomées). Les tentacules du lophophore sont ciliés et bien que l’aspiration soit assez faible, les mouvements des cils infléchissent la circulation porteuse des particules alimentaires.

Reproduction - Multiplication

Il existe une reproduction sexuée. Les larves sont incubées dans une poche, l’ovicelle* (l’espèce est vivipare*) puis après expulsion, elles vont rejoindre le plancton pour une phase nageuse courte. Leur déplacement est assuré par de nombreux cils vibratiles qui vont leur permettre de rejoindre le substrat* afin de s’y fixer et de s’y développer.
En Méditerranée, les ovicelles ont été observés à peu près toute l'année, les embryons (larves) de juin à septembre.

La colonie se développe par une phase asexuée par bourgeonnement des logettes. Les polypides*, bien qu’isolés les uns des autres vont rester en communication par des plaques en rosettes perforées de petits pores.

Vie associée

De nombreux épibiontes* sont souvent présents sur les branches de Margaretta cereoides, en particulier des hydraires comme Sertularella mediterranea , des algues, de petits bryozoaires, etc.

Divers biologie

Le genre Margaretta est représenté par un grand nombre d'espèces vivantes dans toutes les mers chaudes du globe, mais également au niveau des espèces fossiles. Ce genre a en effet des affinités tropicales et apprécie les régions chaudes de la Méditerranée.

Description microscopique :

A la loupe binoculaire ou au microscope (oculaire ou électronique), on remarquera que les zoïdes* sont répartis de façon alternée sur toute la surface (pourtour et longueur) des segments en 2 à 8 rangées longitudinales. Ces logettes (ou zoécies*) sont de très grande taille (1,2-1,6 x 0,50-0,60 mm), fusiformes à ovales, bien distinctes. Le péristome est saillant, très grand, tubuleux, à cannelures longitudinales et à l'ouverture (aperture) ronde. La paroi frontale convexe est couverte de larges pores calcifiés (trémopores). L'ascopore* médian, à proximité immédiate et proximale de la base du péristome, est à peine plus grand que les trémopores voisins.
Les aviculaires* sont absents.
Les ovicelles* sont situés autour du péristome* qui devient dans ce cas particulièrement grand, rectiligne ou courbé.

Origine des noms

Origine du nom français

Bryozoaire cactus-cierge est une proposition de Jean-Georges Harmelin, spécialiste, entre autres, des bryozoaires de Méditerranée.

Origine du nom scientifique

Margaretta : sans certitude, il y a de fortes présomptions qu'il s'agisse d'un hommage à une certaine Margaret. Une autre hypothèse : du grec ancien [margarítês] = perle, peut-être apparenté à margella (« corail »).

cereoides : du grec [kero] = cire et de [-oides] = en forme de... et donc en forme de cierge. Ou de [keraia] = antenne, extrémité pointue.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111409

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Margarettidae Margarettidés
Genre Margaretta
Espèce cereoides

Nos partenaires