Petite étoile de mer (30 mm maximum)
Face aborale orangée à violacée, parfois rouge ou verte, avec des taches blanches éparses sur les radius
Touffes épineuses dorsales régulièrement espacées
5 bras avec un contour presque pentagonal
Astérine d'herbier, astérie des herbiers
Seagrass asterina, cushion star (GB),
Asteriscus pancerii Gasco, 1870
Asterina gibbosa var. panceri Koehler, 1924
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Il s'agit d'une espèce rare, endémique de Méditerranée (Tortonese 1965) et peu observée, mais sans doute plus courante qu’on ne le croit du fait de sa grande discrétion.
Sur les côtes françaises, Asterina pancerii a par exemple été signalée dans la région de Marseille (13), dans le parc national de Port-Cros (83), sur le cap d'Antibes (06) ou dans la réserve de Scandola en Corse (20).
Au-delà des côtes françaises, elle a été identifiée dans les eaux ibériques (Murcia, Cabo de Palos, Mallorca, Gibraltar...), en Tunisie, en Libye, à Malte et sur les côtes italiennes de mer Ligure pour le bassin occidental, ainsi qu’en Méditerranée orientale (Athènes, Turquie, Tripoli, mer de Marmara, Crète...). Cependant, dans plusieurs de ces localités orientales, la présence
d'A. pancerii reste à confirmer par des analyses génétiques. En effet, deux
nouvelles espèces très proches d'A. pancerii ont été récemment reconnues et une
publication datée de 2018 confirme qu'A. pancerii est essentiellement présente sur les côtes espagnoles, françaises et italiennes.
Cette minuscule étoile de mer se retrouve typiquement dans les
herbiers de posidonies Posidonia oceanica. Bien que cette espèce ait fréquemment été observée sur des
herbiers superficiels (entre 3 et
Asterina pancerii est une minuscule étoile de mer dont la taille excède rarement un centimètre. Sa forme est relativement pentagonale avec 5 bras courts et larges, peu individualisés.
Sa surface, relativement aplatie, est recouverte de petites touffes de 3 à 8 épines cristallines régulièrement espacées.
Sa face aborale* est généralement orangée à violacée, parfois rouge ou verte, avec des taches blanches éparses sur les radius formant un motif pointilliste, souvent en étoile plus ou moins régulière. Les plaques squelettiques sont disposées en mosaïque polygonale.
La face orale est en revanche claire, d'une couleur en rapport avec celle qui prédomine sur la face aborale.
La marge est fine, la plaque madréporitique* unique, et certaines plaques marginales portent des pédicellaires*.
Les extrémités des bras portent des podia* sensoriels plus longs et plus fins, et un discret ocelle*.
Il y a quatre espèces du genre Asterina en Méditerranée. Outre Asterina pancerii, on peut rencontrer :
Asterina pancerii est probablement un prédateur omnivore qui capture des micro-organismes et des minuscules animaux qui arpentent les herbiers de posidonie.
Asterina pancerii est hermaphrodite* protogyne*, c’est-à-dire qu’elle est d’abord femelle puis devient périodiquement mâle.
La fécondation est externe (espèce ovulipare*). Les œufs sont benthiques*, déposés et fécondés sur le substrat*, où la femelle les gardera jusqu’à éclosion. Il n’y a pas de phase larvaire planctonique* : les juvéniles éclosent déjà formés.
La littérature scientifique ne recense pas de reproduction par scissiparité* volontaire chez cette espèce.
Le genre Asterina comporte une quinzaine d’espèces au niveau mondial, dont seulement trois sont présentes sur nos côtes françaises métropolitaines (A. pancerii, A. gibbosa et A. phylactica).
Asterina
pancerii est menacée par les chalutages et par la régression des
herbiers.
Cette espèce est inscrite à l'Annexe 2 de la Convention de Barcelone (Protocole
relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en
Méditerranée), et est une espèce déterminante pour les Zones Naturelles
d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) en région PACA.
Elle figure également en Annexe II de la Convention de Berne (Strictly Protected Fauna Species).
Astérie naine des posidonies : cette toute petite étoile de mer vit quasi-exclusivement dans les herbiers de posidonie.
Asterina : du grec [aster] = étoile, avec la connotation de petite taille due au suffixe [-ina].
pancerii : espèce dédiée au Professeur Paolo Panceri (1833-1877), naturaliste italien qui a tenu la chaire d'anatomie comparée à l'Université de Naples, où il a dirigé le Musée de zoologie.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Spinulosida | Spinulosides | Podia* avec ventouses. La surface aborale* porte de petites épines, plaque marginale et pédicellaires* absents. |
Sous-ordre | Leptognathina | Leptognathes | |
Famille | Asterinidae | Astérinidés | Epiderme mince, plaques squelettiques apparentes et imbriquées et porteuses de piquants courts groupés ou isolés. |
Genre | Asterina | ||
Espèce | pancerii |
Toute petite étoile
Elle n'excède pas les 1 cm et peut se montrer fort colorée !
Elle a une forme relativement pentagonale avec cinq bras courts et larges, peu individualisés.
Antibes (06), 12 m
26/11/2009
Espèce rare
Asterina pancerii est une espèce rare et protégée entre autres par l'Annexe 2 de la convention de Barcelone.
Ce sont les chalutages par petits fonds et la régression des herbiers qui mettent en péril cette espèce.
Sausset les Pins, Côte Bleue (13), 10 m
17/08/2012
Espèce des herbiers
C'est une espèce endémique des herbiers de posidonie méditerranéens.
Cap d'Antibes (06)
22/04/2017
Couleurs
Les couleurs peuvent être variées !
Ici, mauve pâle, une forme d'étoile orange sur la face aborale et un centre blanc.
Antibes (06), 12 m
26/11/2009
Couleur orangée
La palette de couleurs peut être spectaculaire chez cette petite espèce. Ici, un orange étoilé de blanc.
Marseille (13), 8 m, de nuit
28/08/2016
Couleurs
Mélange de bleu, de brun, de jaune pour cette étoile très naine.
Cap d'Antibes (06)
07/11/2015
En Espagne
Plus pentagonal que cela, ça va être difficile !
Cadaqués, Catalogne, Espagne, 5 m
16/04/2017
En famille !!
Superbe rencontre où l'on peut distinguer (avec les très bon yeux de la photographe !) au moins quatre juvéniles de l'espèce, pas bien vieux.
Chez cette astérie naine, hermaphrodite protogyne, la fécondation est externe. Les œufs sont déposés et fécondés sur le support, où la femelle les
gardera jusqu’à éclosion.
Il n’y a pas de phase larvaire planctonique* :
les juvéniles éclosent déjà formés.
Sausset les Pins (13), Méditerranée, 10m
24/06/2018
Identifications incertaines
Les bras peu individualisés laissent suggérer que ces individus sont bien A. panceri plutôt qu'A. phylactica dont les bras sont plus marqués. Mais les identifications certaines sur photos sont parfois très difficiles.
Agay, Estérel (83)
03/06 & 02/09/2012
Difficile de trancher
Difficile de donner une identification certaine à un individu aussi petit (quelques millimètres) ! Ce pourrait bien être notre espèce, mais...
Estérel (83)
20/06/2014
Rédacteur principal : Pascal GIRARD
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Escoubet P., 1984, Note sur la présence d'Asterina pancerii (Gasco 1870) à Port-Cros (Var, France), Travaux Scientifiques du Parc National de Port-Cros, 9, 161-163.
Gasco F., 1877, Descrizione di alcuni Echinodermi nuovi o per la prima volta trovati nel Mediterraneo, Rendiconti dell Accademia di Napoli, xv(2), 9-11.
López-Márquez V., Acevedo I, Manjón-Cabeza M.E., García-Jiménez R., Templado J., Machordom A., 2018, Looking for morphological evidence of cryptic species in Asterina Nardo, 1834 (Echinodermata: Asteroidea). The redescription of Asterina pancerii (Gasco, 1870) and the description of two new species, Invertebrate Systematics, 2018, 32, 505–523.
Noël P., 2010, Asterina pancerii (Gasco, 1870), in: Noël P., Seret B., Doré A, 2010, Fiches descriptives des espèces marines de France métropolitaine (invertébrés et poisson) dont la protection est envisagée, Service du Patrimoine Naturel, Muséum, Paris, Rapport SPN 2010-10, 66-67.
La page de Asterina pancerii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, INPN