Apparence poilue (pas toujours)
Tunique vitreuse, blanchâtre
Petite taille (2 à 4 cm)
Couchée sur le côté gauche
Siphons proches l'un de l'autre
Hairy sea-squirt (GB), Ascidia rugosa (E), Rauhe Seescheide (D), Harige zakpijp (NL)
Ascidia scabra Müller, 1776
Ascidia sordida Alder & Hancock, 1905
Ascidia morei Alder & Hancock, 1905
Ascidia normani Alder & Hancock, 1905
Ascidia affinis Alder & Hancock, 1905
Ascidia elliptica Alder & Hancock, 1905
Ascidia pellucida Alder & Hancock, 1905
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'ascidie rugueuse est présente au nord à partir des îles Féroé et des côtes de la Norvège jusqu'en Méditerranée (observée essentiellement à Thau en Méditerranée française) au sud en passant par la mer du Nord, la Manche et l'Atlantique.
Ascidiella scabra est fixée à des substrats durs naturels ou artificiels, algues (Fucus serratus, laminaires), phanérogames, bryozoaires, autres ascidies solitaires, débris coquilliers ou roches.
Cette petite ascidie hyaline est présente dès l'estran jusqu'à 300 mètres (occurrence 0 à 10 m). Elle est fréquemment présente dans des eaux très chargées en suspensions diverses et balayées par des courants. Elle supporte de grandes variations de température (Norvège <=> Méditerranée) et l'exondation à marée basse; cette ascidie est donc relativement tolérante.
Ascidiella scabra fait partie d'un faciès particulier : celui des bancs d'huîtres Ostrea edulis en Atlantique Nord (0 à 10 m, rarement jusqu'à 30 m). La densité de A. scabra est de 5 individus au mètre carré environ, elle est associée dans ce faciès à Ascidiella aspersa, à plusieurs polychètes : Chaetopterus variopedatus, Myxicola infundibulum, Sabella pavonina, et Lanice conchilega.
Ascidiella scabra est une petite ascidie solitaire dont le diamètre n'excède pas 5 cm (2 à 4 cm). Sa couleur est grise ou blanche, souvent intérieurement pigmentée de rouge et visible à travers la tunique transparente et vitreuse. Le corps de forme ovale aplatie est le plus souvent collé au substrat, couché sur le côté gauche. La tunique d'apparence rugueuse est prolongée par de nombreuses excroissances fibreuses qui lui donnent une apparence poilue et semblent l'aider à se fixer au substrat.
Les deux siphons sont difficiles à distinguer, proches l'un de l'autre, ils sont ponctués de taches de couleur crème et rougeâtres. Le siphon oral est terminal, le cloacal* à côté en est distant d'une longueur équivalente à un quart de la longueur du corps.
Ascidiella aspersa ressemble beaucoup à Ascidiella scabra, mais en plus grand (5 à 13 cm). La distance entre les deux siphons est ici d'un tiers de la longueur du corps. La tunique vitreuse est rugueuse et présente une riche épibiose. A. aspersa, contrairement à A. scabra, se fixe au substrat par sa base et non sur le côté gauche. La distribution des deux espèces est similaire et elles sont parfois associées en des populations denses, dans ce cas A. scabra peut très facilement être confondue avec un juvénile de A. aspersa.
Avertissement : ces deux espèces ont été longtemps considérées comme n'en faisant qu'une. Vous trouverez des informations nettement contradictoires aux écrits de cette fiche au sujet de l'une ou de l'autre espèce (Hayward P., Nelson-Smith T., Shields C., 1998, etc.).
Molgula manhattensis : semblable, mais sphérique (1 à 3 cm) et surmontée de 2 siphons proéminents. Tunique vitreuse couverte de papilles qui retiennent le sédiment en suspension. De la mer du Nord aux côtes atlantiques.
Ascidia conchilega : 6 cm, corps ovale allongé et fermement collé sur les pierres ou les coquillages sur le côté gauche comme A. scabra. Siphon buccal terminal et siphon cloacal* éloigné des deux tiers de la longueur du corps vers l'arrière.
Comme les autres tuniciers, c'est un animal filtreur. L'eau chargée d'éléments nutritifs pénètre le siphon* buccal. Ce dernier est muni d'une couronne de tentacules sensoriels qui sont capables, par contraction, d'empêcher l'entrée de particules de trop grande taille. L'eau aspirée par l'animal débouche à l'intérieur d'un sac branchial*, puis est acheminée au niveau de fentes que l'on appelle trémas. Elle passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis est expulsée par le siphon cloacal*.
Il s'agit d'une espèce ovipare. Sa reproduction, sexuée, est annuelle et a lieu d'avril à septembre. La larve reste pélagique de 2 à 10 jours, sa dispersion est de 1 à 10 km. La durée de vie de cette ascidie est de 2 à 5 ans. La maturité sexuelle est atteinte à 6 mois.
Prédateurs : on présume que Goniodoris nodosa (Montagu, 1808) consomme A. scabra.
Ascidie rugueuse est la traduction de Ascidiella scabra.
Ascidiella : du grec [ascid] = petit sac et du latin [-ella] = petit,
scabra : du latin [scabr] = rugueux, plein d'aspérités.
Numéro d'entrée WoRMS : 103719
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Phlebobranchia | Phlébobranches | Le sac branchial* a des sinus longitudinaux qui portent ou non des papilles internes mais qui ne sont jamais plissés. Ascidies essentiellement solitaires. Gonades* situées sur l’anse du tube digestif ou à proximité. |
Famille | Ascidiidae | Ascidiidés | Espèces solitaires et très répandues. |
Genre | Ascidiella | ||
Espèce | scabra |
Tache blanchâtre entre les siphons
La tache blanchâtre entre les siphons de cette petite ascidie solitaire est caractéristique de l'espèce.
Plage Campo Magiore, Patrimonio, Corse Nord-Ouest (22), 4 m
24/05/2022
Petite ascidie poilue
Stage Bio du CD75.
Cette ascidie mesure moins d'un centimètre, est rigide au toucher et translucide.
Les tables, bassin de Thau (34), 5 m
11/06/2005
Epibiose sur Zostera sp.
Stage Bio du CD75. Au-dessus de Ascidiella scabra, une petite anémone s'est aussi installée sur cette feuille de zostère.
Les tables, bassin de Thau (34), 5 m
11/06/2005
Sur une algue brune
Stage Bio du CD75. L'ascidie rugueuse s'est ici installée sur une sargasse, sans doute Sargassum muticum.
Les tables, bassin de Thau (34), 5 m
11/06/2005
Siphons rapprochés
Stage Bio du CD75.
Les deux siphons sont fermés ici, ils se situent en bas de cet individu qui est couché sur le côté gauche, effectivement le siphon cloacal est sur la droite de la photo et est dorsal (anus).
Les tables, bassin de Thau (34), 5 m
11/06/2005
Parmi les algues vertes (Ulva sp.)
Les deux siphons ouverts sont en bas sur cette photo qui nous montre bien que cette ascidie est couchée sur le côté gauche.
Notez le petit gastéropode qui se promène sur cette ascidie.
Bassin de Thau (30)
07/2007
Individu sans pilosité
Sur des ulves. L'anse intestinale en "S" est visible par transparence.
Tables de l'étang de Thau, 5 m
24/05/2008
Individu "poilu"
Couché sur le côté gauche et sur une algue, les deux siphons sont à droite et en haut sur cette photo.
Ponton de la Bordelaise, Thau, 5 m
25/05/2008
En Bretagne
Les deux siphons sont, en général, difficiles à distinguer, proches l'un de l'autre, ils sont ponctués de taches de couleur crème et rougeâtres. Ici, ils sont bien visibles.
Gréguant, la Trinité sur Mer (56), 8 m
05/06/2011
Ascidie bien rugueuse sur l'estran
Observée sur l'estran, cette ascidie est de consistance caoutchouteuse, rugueuse et en partie translucide. Difficiles à reconnaitre, Les siphons sont situés en bas à gauche.
Morbihan, Locmariaquer (56), estran
28/09/2019
En groupe
Ces ascidies rugueuses ne dépassait pas le centimètre. Leur blancheur contraste bien sur cette algue de couleur rouge. Les excroissances ne sont pas clairement visibles.
Gréguant, la Trinité sur Mer, 8 m
05/06/2011
Sous une pierre
Les deux siphons sont bien visibles.
Côte d'Azur (83), de nuit
28/09/2008
Sous une pierre de l'estran
A gauche : Ascidia conchilega avec sa tunique légèrement granuleuse,
A droite : Ascidiella scabra avec ces deux siphons rapprochés.
Saint-Jacut de la Mer (22), estran à marée basse
31/10/2011
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Michel PEAN
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ