Forme une colonie digitiforme massive
Les polypes recouvrent aussi le pied de l'animal
Espèce plutôt sciaphile sur des rochers ou du coralligène
Magnotte
Mediterranean sea-finger (GB), Mano di San Piero mediterraneo (I), Mano de muerte mediterraneo (E), Mittelmeer-Meerhand (D), Middellandse Zee-dodemansduim (NL)
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Espèce endémique* de la Méditerranée
On trouve habituellement cet alcyon sur la roche et le coralligène* entre 12 et 135 m de profondeur dans des zones en général peu éclairées, d'hydrodynamisme modéré à élevé.
Un alcyon* possède un hydrosquelette obtenu grâce à des polypes spéciaux (siphonozoïdes*) qui captent l'eau et lui confèrent sa rigidité. Alcyonium acaule forme des colonies digitiformes massives qui peuvent atteindre de 15 à 20 cm. La couleur est variable, fréquemment rouge-brun ou lie-de-vin, mais une couleur rose ou jaune pâle peut aussi être observée. Les polypes* mesurent 5 mm, et sont répartis sur tout l'animal, depuis le pied jusqu'aux lobes. On compte 8 à 12 pinnules* (ramifications) de chaque côté des huit tentacules* des polypes (octocoralliaires).
Alcyonium palmatum, qui possède une partie basale assez longue, non couverte de polypes ("stérile"), et qui se rencontre surtout sur des fonds vaseux, sableux ou détritiques, accroché à des objets durs. Les polypes portent de 11 à 13 pinnules.
Alcyonium coralloides, espèce encroûtante des gorgones, peut aussi être confondu avec A. acaule dans sa forme digitée. Cette espèce est rugueuse au toucher par les spicules* de son squelette. Les polypes sont blancs à jaunâtres et peuvent atteindre 5 mm. Ils sont bien visibles et proéminents à la surface de la colonie, leur répartition est irrégulière. Cette espèce se rencontre en Méditerranée et en Atlantique Est.
Comme pour tous les cnidaires, les polypes des alcyons attrapent et paralysent leurs proies planctoniques* à l'aide de cellules urticantes, les cnidocytes*. Ces cellules contiennent un harpon relié à du venin qui est dévaginé dès qu'une proie passe à proximité.
La reproduction est sexuée. Une colonie est soit mâle, soit femelle. Grâce à un mucus, les œufs fécondés restent collés à la colonie femelle pendant leur développement embryonnaire. Les ovules à maturité peuvent être visibles en fin de printemps et en été.
Les polypes des alcyons comme ceux de certaines gorgones sont nourriture pour des nudibranches de la famille des Tritoniidés.
Espèce commune, partageant son habitat avec d'autres alcyons. La croissance des colonies est lente, avec des pics pendant l'été et l'automne.
Alcyon méditerranéen se réfère au fait que cette espèce est endémique* de la Méditerranée.
Alcyonium dérive du mot ulcyonium défini en 1690 comme une "espèce de polypier marin". L'origine de ce mot est le mot Alcyon, qui désigne un oiseau de mer mythologique dans la Grèce antique.
acaule, se dit d'une plante ne possédant aucune tige apparente et fait référence à l'absence d'une base allongée dépourvue de polypes.
Numéro d'entrée WoRMS : 125331
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Octocorallia / Alcyonaria | Octocoralliaires / Alcyonaires | Anthozoaires coloniaux, parfois solitaires. Polypes de petite taille à symétrie radiaire d’ordre 8 (8 tentacules portant 2 rangées de pinnules). Exosquelette calcaire ou spicules calcaires ou fibres organiques. |
Ordre | Alcyonacea | Alcyonacés | Octocoralliaires dont les polypes sont enfouis dans un coenosarc épais plus ou moins calcifié. Polypes allongés qui restent accolés les uns aux autres en bouquets. Spicules fusiformes et épineux. Ce groupe renferme les alcyons (ou coraux mous), les gorgones, et les coraux vrais. |
Sous-ordre | Alcyoniina | Alcyoninés / Alcyonides | Coraux mous vrais, ou alcyons. |
Famille | Alcyoniidae | Alcyoniidés | |
Genre | Alcyonium | ||
Espèce | acaule |
Couleur fréquente
Colonie caractéristique de couleur lie-de-vin. Les polypes couvrent le pied de l'individu.
Marseille (13), Impériaux du Milieu, 28 m
01/06/2014
Autres coloris
Deux individus de couleur différente
Escala (Espagne), entre 12 et 20 m
23/08/2005
Environnement sciaphile
Alcyonium acaule est plutôt sciaphile*. Biocénose des grottes et surplombs.
Escala Punta Mila (Espagne), 14 m
24/08/2005
Il passe presque inaperçu
Tous polypes rétractés, de couleur bordeaux au milieu des algues rouges.
La Seyne sur Mer (83), les 2 Frères, 15 m
15/05/2009
Polypes détail
Les pinnules des tentacules sont particulièrement visibles sur cette photo.
Roses (Espagne), Capo Norfeo, 17 m
28/06/2010
Jeune colonie, polypes fermés
La taille des polypes semble surdimensionnée sur cette très jeune colonie, lui conférant un aspect très différent de celui de la photo précédente. Notez la présence des polypes sur la base du pied.
Antibes (06), 30 m
21/01/2007
Colonie fertile
Chez cet alcyon de jolis œufs orangés sont visibles dans les tissus au pied des polypes.
Les grandes tables, Cap d'Agde (34), 10 m
25/05/2019
Reproduction
Grâce à un mucus, les œufs fécondés restent collés à la colonie femelle pendant leur développement embryonnaire
Carry-le-Rouet (13), 20 m
08/08/2008
Sur la côte bleue
L'alcyon méditerranéen se rencontre sur le tombant vers 30 m de profondeur. Moins profond, on rencontre l'alcyon encroûtant, Alcyonium coralloides.
Tamaris (13), tombant, 30 m
18/08/2008
Confusion possible
Cette petite colonie très colorée n'est pas Alcyonium acaule mais probablement la forme digitée d' Alcyonium coralloides.
Cap Sicié (83), la Sèche des Pêcheurs, 23 m
16/05/2009
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Steven WEINBERG
Responsable régional : Véronique LAMARE
McFadden C.S. et al., 2001, A Molecular phylogenic analysis of reproductive trait evolution in the soft coral genus Alcyonium, Evolution, 55, 54-67.
Weinberg S., 1977, Revision of the common Octocorallia of the Mediterranean circalittoral II. Alcyonacea, Beaufortia, 25, 131-166.
La page d'Alcyonium acaule dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN