Ensemble du corps jaune pâle, orange ou rouge
Pointes des rhinophores et des cérates blanches
Cérates de la même couleur tout le long du corps
Nombreux cérates courts et en rangées serrées
Sole pédieuse blanche
Verborgen vlokslak (NL)
Eolis sanguinea Norman, 1877
Aeolis croisicensis Labbé, 1923
Atlantique Nord-Est jusqu'aux Açores
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce a été observée sur la côte atlantique française (île de Ré, Le Croisic, Fouras, ria d'Etel, La Tranche sur mer...). Elle a également été observée en Irlande (première description par Norman en 1877), dans le sud de l'Ecosse, au Portugal et aux Açores.
Cette espèce peut être trouvée sous les pierres, à faible profondeur où elle se nourrit d'anémones de mer.
C'est certainement la plus rare des Aeolidiella de notre côte atlantique, et la plus grande : elle peut mesurer jusqu'à 56 mm.
L'ensemble du corps, y compris les cérates*, les rhinophores*, les tentacules* buccaux et les tentacules pédieux*, est jaune pâle, orange ou rouge (selon le régime alimentaire), seules les pointes des rhinophores et des cérates sont blanches. La sole* pédieuse est également blanche. Il n'y a pas de collerette blanche derrière les rhinophores.
Les tentacules oraux et les rhinophores sont lisses et pas très longs. Les rhinophores sont un peu plus courts que les tentacules. A la base des rhinophores, on peut distinguer deux petits points noirs : les taches oculaires. Les tentacules pédieux sont bien visibles.
Les cérates sont assez nombreux, plutôt courts. Ils sont à peu près tous de la même taille et implantés en rangées serrées de part et d'autre du corps, tout en laissant généralement (mais pas toujours) voir celui-ci sur sa partie médiane.
Les Aeolidiella sont assez difficiles à distinguer les unes des autres, mais certains caractères sont déterminants.
Il existe deux autres Aeolidiella sur nos côtes :
Il existe également deux espèces plus grandes et plus aplaties : Aeolidia papillosa et A filomenae.
Aeolidiella sanguinea se nourrit d'anémones de mer comme : la tomate de mer Actinia equina (Linnaeus, 1758) qu'elle semble préférer et de la sagartie des vases Sagartia troglodytes (Price in Johnson, 1847), la sagartie élégante Sagartia elegans (Dalyell, 1848), le sagartiogéton blanc Sagartiogeton undatus (Müller, 1778), l'anémone flammée Diadumene cincta (Stephenson, 1925), l'anémone solaire Cereus pedunculatus (Pennant, 1777) et l'aiptasie verte Aiptasia mutabilis (Gravenhorst, 1831).
Comme la grande majorité des éolidiens, l'espèce possède une radula*.
Comme tous les éolidiens, cette espèce est hermaphrodite*. Sa ponte consiste en un fin cordon enroulé, lisse, avec des interruptions à intervalles réguliers, adhérant étroitement au substrat*. Pour les individus plus âgés, les derniers tours de ponte sont festonnés.
Des larves véligères* éclosent et partent dans le plancton*. Les larves sont planctotrophiques*.
Comme les autres Aeolidiella, l'éolis sanguine est l'hôte de copépodes* ectoparasites* comme Doridicola agilis Leydig , 1853 et certainement de Splanchnotrophus angulatus Hecht, 1893.
En général, on remarque d'abord les sacs d'œufs de ces parasites parmi les cérates du nudibranche.
La coloration des individus dépend de leur alimentation.
Dans les genres Aeolidiella et Aeolidia, la radula présente des conformations très proches et ne permet généralement pas une discrimination interspécifique sur ce simple point.
Cette espèce semble rare.
Eolis sanguine : traduction du nom scientifique de cette espèce. Proposition de l'équipe DORIS.
Aeolidiella : diminutif de Aeolidia, du grec [Aeolis] = fille d'Eole, dieu grec du vent.
sanguinea : du latin [sanguineus] = sanglant, teinté de sang, de couleur du sang, ceci en référence à la couleur que l'animal peut présenter.
Numéro d'entrée WoRMS : 138714
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Aeolidiidae | Eolidiidés | Éolidiens au corps large, rhinophores et tentacules buccaux simples sans lamelles, pas de tentacule pédieux, cérates nombreux (non groupés) laissant le milieu du dos libre. |
Genre | Aeolidiella | ||
Espèce | sanguinea |
Aeolidiella sanguinea à marée basse dans une flaque
Ce spécimen a été trouvé sous une pierre et placé sur le coquillage pour la photo. Les principales caractéristiques de cette espèce sont bien visibles : coloration rouge et extrémités des appendices blanches.
Estran de La Tranche sur mer (85).
05/07/2004
Aeolidiella sanguinea
Une coloration orange presque uniforme, des appendices aux extrémités blanches. On voit même le bord du pied bien blanc. Les caractéristiques sont présentes.
Chez Hortense, Lège Cap-Ferret (33) 10-15 m, de nuit
15/03/1999
Aeolidiella sanguinea en ria d'Etel
La coloration est plus pâle, mais les extrémités sont blanches.
Ria d'Etel (56), 16 m
00/11/2016
Aeolidiella sanguinea
Petit individu sur une coquille de moule qui donne l'échelle.
Vieux passage, ria d'Etel (56) 13 m, début de plongée de nuit.
26/03/2009
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Yves MÜLLER
Boxshall G., Platts E., 1978,
The First Record of the Copepod Doridicola agilis Leydig on the Nudibranch Aeolidiella sanguinea (Norman), The Irish Naturalists' Journal,19(7), 252-252.
Norman A.M., 1877,
On two new British Nudibranchiate Mollusca, Annals & Magazine of Natural History, Series 4, 20(120), 517-519.
Tardy J.P. 1969,
Etude systématique et biologique sur trois espèces d'Aeolidielles des côtes européennes (Gastropodes, Nudibranches), Bulletin de l'Institut océanographique de Monaco, 68(1389), 1-40.
La page d'Aeolidiella sanguinea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN