Nudibranche éolidien jaune pâle ou gris-brun
Présence de points blancs irisés sur le dos, les cérates et les tentacules
Juste derrière la tête, pas de collerette blanche, ni de cnidosacs géants
Kleine vlokslak (NL)
Eolidina rubra (Cantraine, 1835)
Eolidina paradoxa Quatrefages, 1843
Eolis angulata Alder & Hancock, 1844
Eolis glauca Alder & Hancock, 1845
Du Danemark au golfe de Gascogne
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente du Danemark au golfe de Gascogne (Arcachon). Elle n'a pas été observée à ce jour en Méditerranée.
A. glauca vit plutôt en dessous de la zone de balancement des marées. On peut la trouver dans de petits bras de mer vaseux mais aussi sur des côtes rocheuses. Cette espèce peut vivre dans des eaux à salinité un peu réduite.
L'espèce est rare et les individus présents en petit nombre.
Cette espèce peut atteindre jusqu'à 45 mm de long. La couleur du corps est jaune pâle ou gris-brun, le bord du pied présente également cette couleur. Les cérates* ont une teinte rose sous la pointe et la pointe de chacun est marquée par une zone blanc-crème.
Un caractère important est la présence de points blancs irisés sur le dos, y compris les cérates et les tentacules*. La glande digestive brun pâle ou verdâtre s'étend jusqu'au quart ou au tiers de la pointe de chaque cérate, y compris le premier rang. Tous les cnidosacs* ont la même taille (il n'y a pas de cnidosacs géants).
Les cérates sont disposés en 15 rangées de chaque côté. Le premier rang, sur le côté de la tête, sous chaque rhinophore* ne porte que 2 petits cérates. La taille des cérates de chaque rang décroît latéralement.
Les tentacules oraux et les rhinophores sont lisses et pas très longs. Les rhinophores sont un peu plus courts que les tentacules. Les tentacules pédieux* sont bien visibles.
Les espèces du genre Aeolidiella sont assez difficiles à distinguer, mais certains caractères sont déterminants. Il existe deux autres Aeolidiella sur nos côtes :
Il existe également deux espèces plus grandes et plus aplaties : Aeolidia papillosa et A. filomenae.
Cette espèce se nourrit d'anémones de mer comme la plupart des éolidiens. Différents auteurs ont notés les proies suivantes : la sagartie des vases Sagartia troglodytes (Price in Johnston, 1847), la sagartie élégante S. elegans (Dalyell, 1848), l'anémone solaire Cereus pedunculatus (Pennant, 1777), l'anémone flammée Diadumene cincta Stephenson, 1925, le sagartiogeton blanc Sagartiogeton undatus (Müller, 1778), le sagartiogeton lacéré S. laceratus (Dalyell, 1848) sur fonds abrités vaseux et Actinothoe anguicoma (Price in Johnston, 1847) qu'elle semble préférer.
Cette espèce hermaphrodite* présente un comportement reproducteur et une reproduction particuliers pour des nudibranches éolidiens ! Il n'y a pas d'accouplement proprement dit mais un échange mutuel de spermatophores*.
Le couvercle du spermatophore se dissout rapidement et les spermatozoïdes* migrent vers le gonopore* à la surface du corps. Environ 1/3 des spermatophores sont perdus, mais il y a plusieurs appariements pour un même individu. Ce comportement très particulier serait dû aux conditions d'élevage en aquarium selon Tardy 1969.
La production d'œufs est très élevée. La ponte est un fin cordon enroulé lisse avec des interruptions à intervalles réguliers jamais festonné. Les larves* véligères* planctoniques* éclosent après une dizaine de jours pour une température de 10 à 12 °C.
Elle peut être l'hôte de copépodes* ectoparasites* : Doridicola agilis Leydig, 1853 et Splanchnotrophus angulatus Hecht, 1893. En général, on remarque d'abord les sacs ovigères* de ces parasites parmi les cérates du nudibranche.
La coloration des individus dépend de leur alimentation.
Eolis brillante : si éolis vient du nom scientifique de son genre, le qualificatif "brillante" met en lumière l'aspect dû aux points blancs irisés sur son dos, ses cérates et ses tentacules oraux. Ce nom est une proposition du site DORIS.
Aeolidiella : diminutif de Aeolidia, du grec [Aeolis] = fille d'Eole, dieu grec du vent ;
glauca : du grec [glaykos] = blanc (d'après le site espagnol Opistobranquis) ou plus simplement du latin [glaucus] = bleu pâle, bleu-vert pâle ou gris pâle.
Numéro d'entrée WoRMS : 138711
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Aeolidiidae | Eolidiidés | Éolidiens au corps large, rhinophores et tentacules buccaux simples sans lamelles, pas de tentacule pédieux, cérates nombreux (non groupés) laissant le milieu du dos libre. |
Genre | Aeolidiella | ||
Espèce | glauca |
un individu en pleine extension
Les rhinophores, les tentacules oraux et pédieux sont bien visibles.
Dreischor, Zélande, pays-Bas, 10 m
11/06/2022
Deux spécimens d'Aeolidiella glauca
Les petits points blancs irisés ne sont pas bien visibles.
Magouer, ria d'Etel (56), 7-8 m, plongée de nuit.
22/03/2006
Comportement alimentaire
1: Approche d'un sagartiogeton blanc.
2: Contact avec certainement une morsure sur la colonne de l'anémone.
3. L'anémone se rétracte.
4. L'anémone a disparu dans le sédiment
Den Osse, Zélande, Pays-Bas, sur le platier , - 3 m.
02/06/2002
Parasites
Cet individu montre au moins quatre copépodes parasites.
Ces copépodes, de teinte orange, portent pour la plupart des sacs ovigères.
Il s'agit de Doridicola agilis
Scharendijke, Zélande, Pays-Bas, 12 m
03/07/2011
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Yves MÜLLER
Alder J., Hancock A., 1845, A notice of a new genus and several new species of nudibranchiate mollusca, Annals & Magazine of Natural History, 16(106), 311-316.
Karlsson A., Haase M., 2002, The enigmatic behaviour and reproduction of a simultaneous hermaphrodite, the nudibranch Aeolidiella glauca (Gastropoda, Opisthobranchia), Revue canadienne de zoologie, 80(2), 260-270.
Tardy J.P., 1969, Etude systématique et biologique sur trois espèces d'Aeolidielles des côtes européennes (Gastropodes, Nudibranches), Bulletin de l'Institut océanographique de Monaco, 68(1389), 1-40, pls 1-15.
La page d'Aeolidiella glauca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN