Branches en forme de cornes d'élan, orientées vers la surface
Couleur brun-beige, extrémités blanches
Pâte à chaux, patte à chaux (créole)
Elkhorn coral (US), Elchgeweich koral (D), Coral orejon (E)
Zone Caraïbe
Zones DORIS : ● CaraïbesGrande Caraïbe.
D'est en ouest : du golfe du Mexique jusqu'à la Barbade, du nord au sud : des Bahamas jusqu'au Venezuela.
L'espèce est présente dans les zones très peu profondes (15 m max en général), sur les pentes externes ou platiers récifaux. Elle s'installe dans des zones agitées à hydrodynamisme élevé et dans les eaux claires.
Ce corail pousse en larges colonies présentant des branches épaisses et solides. Elles sont aplaties horizontalement (en forme de corne d'élan), et d'une couleur beige-brun jaunâtre.
La colonie peut mesurer jusqu'à 4 m d'envergure sur une hauteur de 2 m.
Les extrémités des branches (zone de croissance) présentent des corallites* protubérants et tubulaires, avec des calices* blancs.
Les branches poussent en biais en direction de la surface. Dans les zones battues, cette espèce peut aussi présenter une forme encroûtante.
Ressemble à Acropora prolifera qui présente des branches plus fines, telles que celles d'Acropora cervicornis. (Acropora prolifera est parfois présenté comme un hybride de palmata et de cervicornis).
Comme tous les Scléractiniaires, cette espèce se nourrit, pour les deux tiers de ses besoins alimentaires, de composés carbonés issus de la photosynthèse* grâce à la présence symbiotique* de zooxanthelles* dans ses tissus. Pour le tiers restant, alimentation hétérotrophe* par prédation sur petites proies de type vers, larves*, animaux de très petite taille capturés par les tentacules de l'animal qui délivrent un venin paralysant ses victimes.
Les colonies, hermaphrodites*, se reproduisent en émettant des gamètes* mâles et femelles, après les phases de pleine lune durant la saison cyclonique des Caraïbes. La rencontre des gamètes en pleine eau va permettre la formation d'une larve* qui après fixation (phénomène non encore élucidé), va créer une nouvelle colonie.
Une colonie peut aussi se multiplier de manière asexuée quand les branches se cassent et tombent sur le substrat ; dans certaines conditions elles peuvent donner naissance à une nouvelle colonie. En zone cyclonique où le risque de "casse "est élevé, cette forme de reproduction prévaudrait sur la forme sexuée.
Comme tous les Scléractiniaires, les cornes d'élan sont le siège d'une relation symbiotique* avec des algues unicellulaires (zooxanthelles*) ; échange de composés carbonés et de CO2 issu de la respiration du polype ; cette symbiose facilite la construction de calcite (calcaire) du squelette de l'animal.
Beaucoup de petits poissons récifaux de plusieurs espèces se rassemblent autour de la colonie, et y trouvent refuge en cas d'agression.
Cette espèce comme tous les Scléractiniaires, est sensible aux hausses de température du milieu ; lorsque celle-ci dépasse les 30 °C, les zooxanthelles quittent leur hôte, laissant la colonie corallienne toute blanche (disparition des pigments photosynthétiques) mais encore vivante ; si ce phénomène perdure au delà de plusieurs semaines ou mois, alors l'animal meurt par manque d'apport trophique* ; ce phénomène est appelé : blanchissement ou mort blanche des coraux.
En 2005, la colonne d'eau abritant les colonies coralliennes de la Caraïbe a subi une température de 30 °C et au delà, durant une période de 6 mois ; 50 à 60 % des coraux ont blanchi (parfois plus) ; en 2006 la moitié de ces coraux blanchis sont morts, apportant ainsi à la zone Caraïbe son plus fort blanchissement enregistré.
La vitesse de croissance de cette espèce est l'une des plus élevées des Scléractiniaires des Antilles (10 à 15 cm par an) ; cependant sa grande fragilité face aux agressions naturelles (cyclone, blanchissement, maladies) et anthropiques confèrent à cette espèce une grande fragilité et un risque de disparition dans les années à venir.
Les USA ont classé cette espèce comme protégée en mai 2006 (Endangered Species Act).
Suite à l'épizootie dont elle a été victime dans les années 1982, (où elle a été anéantie par un virus ou des cyanobactéries), d'importantes surfaces présentent les squelettes morts encore en place (Réserve naturelle de Petite Terre, et zones du Grand Cul de sac marin en Guadeloupe par exemple).
Cette espèce était utilisée comme instrument de type râpe par les Amérindiens ; plus récemment les Antillais l'utilisaient pour fabriquer de la chaux (d'où le nom créole de "pâte à chaux").
Convention de Washington (CITES) annexe 2
Arrêté préfectoral de pêche de la Guadeloupe (2002)
Statut d'espèce protégée aux États-Unis depuis 2003
Cornes d'élan à cause de la forme aplatie et évasée des branches.
Acropora : du grec [acros] = pointe, extrémité, et [por-] = passage, détroit , donc « qui a des trous aux extrémités »
palmata : dérivé du latin [palma] = paume de la main, d'où palmé, en forme de palme.
Numéro d'entrée WoRMS : 288227
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Acroporidae | Acroporidés | |
Genre | Acropora | ||
Espèce | palmata |
Branches aplaties
« Individu classique » en bon état de santé.
Les Saintes, Guadeloupe (971), 4 m
01/05/2007
Faible profondeur
Les colonies de corail corne d'élan ne se développent jamais très loin de la surface.
Les Saintes, Guadeloupe (971), 5 m
31/07/2006
Forme encroûtante à la base
Cette photo permet de voir très nettement la partie encroûtante, arrondie, d'où partent les branches aplaties.
Bouillante, Guadeloupe (971), 2 m
15/04/2005
Colonie étalée
Cette colonie isolée fait environ 3 m de largeur.
Petite Terre, Guadeloupe (971), 3,50 m
01/06/2004
Blanchissement
Une illustration de la vulnérabilité des Acropora : ces colonies en phase de blanchissement, suite au réchauffement des eaux de 2005.
Saint Barthélémy, Guadeloupe (971), 5 m
01/11/2005
Squelettes
Une forêt de squelettes à faible profondeur, suite à la mortalité de 1982.
Petite Terre, Guadeloupe (971), 1,50 m
01/06/2004
Piliers
Ces énormes piliers de plus de 2 m de haut sont tout ce qui reste d'une forêt d'Acropora palmata après des épisodes successifs de mortalité en 1984 (bactéries ?), de blanchissement en 2005, et pour finir le passage du cyclone Dean en 2007. La partie supérieure des troncs est aujourd'hui à près de 4 m de la surface.
Grande Caye de Ste Luce, Martinique (972), 7 m
04/12/2007
Bourgeonnements
Cette jeune colonie s'est d'abord étalée sur le substrat sous forme de plaque encroûtante, et commence à émettre de petits bourgeonnements qui s'élèvent vers la surface. Les extrémités vont se ramifier en "cornes d'élan".
Ilet Pigeon, Guadeloupe (971), 5 m
15/04/1984
Espoir guadeloupéen
Une très jeune repousse de 10 cm de hauteur, portant des marques de cassures récentes (c'est une zone de déferlement violent), mais en bonne santé.
Port-Louis, Guadeloupe (971), 2 m
10/02/2008
Espoir martiniquais
Faut-il voir une certaine coquetterie dans l'attrait pour le miroir ?
Pointe Burgos, Martinique, 4 m
05/12/2012
Calices
Scanner du squelette : on peut distinguer les calices tubulaires.
Guadeloupe (971)
01/04/2004
Rédacteur principal : Franck MAZEAS
Correcteur : Jacques LABOREL
Responsable régional : Anne PROUZET
Richmond R.H., 1990, Reproduction and recruitment of corals : comparisons among the Caribbean, the Tropical Pacific, and the Red Sea, Marine Ecology Progress Series, 60, 185-203.
La page d'Acropora palmata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN