Couleur violet d'améthyste foncé ou violet pâle ou crème ou blanc
Liséré blanc ou violet autour du bord du manteau et du pied
Rhinophores lamellés généralement orange, parfois plus jaunes ou plus rouge
Panache branchial de couleur identique aux rhinophores
Base des rhinophores et des branchies rouge à violette
Bullock’s Hypselodoris (GB)
Chromodoris bullocki Collingwood, 1881
Risbecia bullocki (Collingwood, 1881)
Indo-Pacifique: est de l’Océan Indien et ouest de l’Océan Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueEspèce présente dans l'océan Indien et jusque dans le Pacifique Ouest et central.
Il serait possible que les rencontres dans l'est de l'océan Indien correspondent à une autre espèce : Thorunna punicea. (pourtant décrite de Nouvelle-Calédonie).
L'espèce est ubiquiste.
L'adulte peut atteindre la taille de 4 cm.
Dans la description originale (ci-dessous), Collingwood parle de la couleur générale comme « violet d'améthyste ». Depuis cette description, d'autres taxonomistes d'opisthobranches ont découvert qu'il existe une grande variation de couleur: violet foncé, violet clair/rose, crème et peut-être blanc ou même un mélange de rose et crème. Il existe aussi d'autres spécimens qui sont plutôt bleu fort avec les rhinophores orange et les branchies bleues mais il n'est pas encore certain s'il s'agit de H. bullockii ou d'une autre espèce.
Dans la plupart des cas, un liséré blanc entoure le manteau mais parfois ce liséré est violet ou presque rouge.
Les rhinophores, lamellés et rétractiles, sont assez longs et orange, parfois jaunes ou rouges. Les branchies sont orange et rétractiles. Le fourreau des branchies est particulièrement haut. La partie supérieure des fourreaux des rhinophores et des branchies peut aussi être entourée d'une zone violette ou presque rouge.
Le pied est de la même couleur que le manteau avec un liséré blanc ou violet. La partie postérieure du pied dépasse largement le manteau et représente 1/5 de la longueur totale.
Collingwood : « Corps semi-transparent. Tête d'une couleur violette d'améthyste foncée, devenant moins foncée derrière les tentacules dorsaux jusqu'à violet pâle et ensuite un peu rougeâtre sur le dos ; un liséré blanc opaque entoure le manteau. Le fourreau des tentacules et des branchies est violet d'améthyste foncé ; partie lamellée des tentacules et les lamelles des branchies orange - jaune foncé. Pied violet d'améthyste pâle devenant plus foncé dans la partie postérieure où il est aussi foncé que la partie antérieure du manteau. »
On peut facilement confondre Hypselodoris bullockii avec d'autres espèces approchantes, d'autant que les études moléculaires des années 2012-2018 ont éclaté ce "complexe bullockii" en plusieurs autres espèces.
Citons par exemple :
D'autres espèces voisines peuvent encore prêter à confusions et il y a encore sans doute des choses à découvrir dans le "complexe bullockii".
H. bullockii se nourrit d'éponges (Euryspongia sp, Dysidea sp.).
L'espèce est hermaphrodite*. La rencontre se fait deux à deux et le rapport sexuel se fait en position tête-bêche sur le côté droit de chaque animal. C'est en effet sur ce coté droit, un peu derrière la tête, que débouchent les organes génitaux. Durant ce rapport proximal seront échangés les gamètes* mâles. La fécondation est interne. Chaque individu pourra ensuite aller pondre de son côté.
La ponte est enrubannée et déposée sur le substrat. Elle est de couleur jaune pâle.
Il semble, à l'instar de beaucoup de nudibranches, exister une période annuelle favorable pour observer les accouplements et les pontes.
On constate des rapports sexuels entre H. bullockii et des espèces proches, comme H. apolegma, sans savoir s'il en résulte une ponte et des naissances d'hybrides.
Cette espèce appartient à un complexe d'espèces, appelé "complexe bullockii", lequel a nécessité plusieurs études moléculaires pour séparer les taxons qui le composaient (voir § Espèces ressemblantes). Il est possible que des modifications interviennent encore.
Hypselodoris de Bullock : francisation du nom scientifique
Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et du grec [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides.
bullockii : dédiée au capitaine Charles Bullock, de la Royal Navy (la marine anglaise) qui s'intéressait beaucoup aux études faites par Collingwood.
Numéro d'entrée WoRMS : 560043
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Hypselodoris | ||
Espèce | bullockii |
Teinte classique
Individu de la teinte courante : rose orangé, avec une fine ligne blanche opaque en bordure du manteau.
Ouémo, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 10 m
11/07/2019
Individu violet pâle
Les rhinophores, lamellés et rétractiles, sont assez longs et orange. Les branchies sont orange et rétractiles. Le fourreau des branchies est particulièrement haut. La partie supérieure des fourreaux des rhinophores et des branchies peut aussi être entourée d’une bande horizontale violette ou presque rouge.
La Réunion
15/10/2007
Individu très clair
La teinte de cet individu néo-calédonien n'est pas la plus courante pour l'espèce puisque la couleur mauve a quasiment disparue. Il présente ainsi une robe très pâle.
Ouémo, Nouvelle Calédonie, 5 m
22/05/2005
Rhinophores
Les rhinophores, lamellés et rétractiles, sont assez longs et orange, parfois jaunes ou rouges.
La Réunion, passe de l'Ermitage, 20 m
16/02/2011
Panache branchial
Le panache de cet individu montre sept feuilles branchiales. Au centre, se situe l'anus.
Ouémo, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 10 m
28/04/2020
Reproduction
Deux individus en train de s'accoupler. Comme chez tous les doridiens, ils se présentent tête-bêche et entrent en contact par leur côté droit. Ils s'échangeront leurs gamètes et iront pondre un peu plus loin...
La plupart des rencontres avec Hypselodoris bullockii en ce mois d'octobre les surprenaient en posture d'accouplement. Il existe donc probablement des périodes favorables à cette observation.
Sulawesi (Indonésie), 42 m
15/10/2004
Individu en train de pondre
Le nudibranche est en train de pondre - le ruban jaune pâle à sa droite.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 12 m
2005?
Curiosité : pas de rhinophores !
Rencontre étonnante ! Cet individu, dont on voit ici le mufle et la bouche, ne possède aucune rhinophore !
Les nudibranches peuvent parfois montrer des anomalies physiques au niveau de ces organes. Cela peut être un seul rhinophore sur les deux, ou bien un rhinophore bifide, voire trifide. Mais aucun...
Région de Mont Dore, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 10 m
15/11/2020
Couleurs soutenues : quelle espèce ?
..
Péninsule Est de Sulawesi (Indonésie), 48 m
15/10/2004
Rédacteur principal : Cédric MITEL
Rédacteur : Lindsay WARREN
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Cédric MITEL
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Collingwood, C., 1881, On some new species of nudibranchiate mollusca from the eastern seas, Transactions of the Linnean Society, London, Zoology, Ser. 2, Vol. 2, 123-140, pl. 9, 10, 128-129, pl. 9, figs. 15-17.
Epstein H.E., Hallas J.M., Johnson R.F., Lopez A., Gosliner T.M., 2018, Reading between the lines: revealing cryptic species diversity and colour patterns in Hypselodoris nudibranchs (Mollusca: Heterobranchia: Chromodorididae), Zoological Journal of the Linnean Society, 48, 1-74.
Rudman W.B., 1995, The Chromodorididae (Opisthobranchia: Mollusca) of the Indo-West Pacific: further species from New Caledonia and the Noumea romeri colour group, Molluscan Research, 16, 1-43.
Yonow N., 2001, Results of the Rumphius Biohistorical Expedition to Ambon (1990), Part 11. Doridacea of the families Chromodorididae and Hexabranchidae (Mollusca, Gastropoda, Opisthobranchia, Nudibranchia), including additional Moluccan material, [In] : Yonow, INDONESIAN CHROMODORIDIDAE & HEXABRANCHIDAE, Zool. Med. Leiden, 75.