Plante immergée sans racines
Fixée ou flottante
Feuilles lancéolées, pointues, recourbées à l'extrémité et disposées en verticilles de 3 feuilles
Tiges grêles et ramifiées
Peste d'eau, élodée de Nuttall
Nuttall waterweed, western waterweed (GB), Elodea di Nuttall (I), Elodea (E), Nuttalls Wasserpest, schmalblättrige Wasserpest (D), Smalle Waterpest (NL)
Anacharis nuttallii Planch
Anacharis occidentalis (Pursh) Victorin
Elodea columbiana St. John
Elodea minor (Engelm. ex Caspary) Farw.
Elodea occidentalis (Pursh) St. John
Philotria angustifolia (Muhl.) Britt. ex Rydb.
Philotria minor (Engelm. ex Caspary) Small
Philotria nuttallii (Planch.) Rydb.
Philotria occidentalis (Pursh) House
Amérique du Nord, Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestOriginaire d'Amérique du Nord (le sud du Canada, le nord et le nord-est des Etats-Unis), introduite vers 1939 en Belgique, elle s'est répandue en Europe continentale.
En France, elle est plus particulièrement présente dans l'est et dans le nord. En pleine phase d'expansion, elle colonise actuellement les vallées de la Loire.
En Suisse, cette espèce s'est également naturalisée dans les lacs du Plateau.
La lumière étant réduite, la photosynthèse est également réduite et E. nuttallii pousse près de la surface là où la lumière est suffisante. Les eaux riches en éléments nutritifs favorisent sa croissance. Toutefois, elle est capable de s'adapter à diverses conditions écologiques : eaux profondes ou non, différents types de sédiments. Elle peut même prospérer non enracinée, en flottant entre deux eaux.
Elle est eurytherme* c'est-à-dire qu'elle peut coloniser des plans d'eau à fortes variations de température.
Elle est fréquente et en grandes quantités dans les eaux stagnantes ou à courant lent.
Elodea nuttallii fait partie des plantes à fleurs dont les ancêtres terrestres sont retournés à l'eau. Cette espèce est complètement immergée. Elle peut être fixée ou flottante.
L'eau étant surabondante, les vaisseaux conducteurs sont peu développés et les racines sont absentes. Elles sont remplacées par des rhizoïdes qui apparaissent sur les tiges et qui fixent la plante.
Les feuilles, de couleur vert pâle, plus ou moins souples, verticillées par 3 (parfois par 4 ou 5), sont longues d'environ 10 mm et larges d'au plus 2 mm (3,5 à 10 fois plus longues que larges). Elles sont lancéolées, pointues et recourbées à l'extrémité (voire « tire-bouchonnées »).
Les extrémités des racines adventives sont de couleur rougeâtre.
Les tiges sont grêles et ramifiées, et peuvent atteindre 3 à 5 m de long.
Les fleurs sont petites et violacées.
Elodea canadensis (Elodée du Canada) : provient d'Amérique du Nord. Alors que Elodea canadensis se rencontre le plus souvent dans des cours d'eau, E. nuttallii, plus résistante à l'ammoniac et au phosphore, à vitesse de croissance supérieure, tend à la supplanter dans les eaux stagnantes. Les feuilles sont de couleur vert sombre, larges de 1,5 à 3,5 mm et longues de 6 à 20 mm (soit 2 à 5,5 fois plus longues que larges), plus ou moins rigides, allongées, finement dentelées et disposées en verticilles de 3 feuilles. Les extrémités des racines adventives sont de couleur blanchâtre à verdâtre.
Lagarosiphon major : originaire d'Afrique du Sud. Cultivé en aquarium, il s'en échappe dès les années 1940. Il a une photosynthèse très efficace qui lui confère une grande capacité à coloniser les eaux profondes ou troubles. Les feuilles sont alternées sur la tige (surtout dans sa partie basse) et recourbées vers l'arrière. Leur longueur maximale est de 20 mm pour une largeur maximale de 2 mm.
Egeria densa : provient d'Amérique du Sud. Largement utilisé par les aquariophiles, elle s'est propagée partout dans le monde. Signalée en France dans la seconde moitié du XXème siècle, elle a une photosynthèse très efficace qui lui confère une grande capacité à coloniser les eaux profondes ou troubles. Les feuilles en verticilles (le plus souvent de 4) sont plus grandes avec une longueur de 20 mm pour une largeur de 5 mm. Les bords en apparence lisses, ont une trentaine de petites indentations.
Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe grâce à la photosynthèse. Elle fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au gaz carbonique et à l'énergie lumineuse. Les feuilles et les rhizoïdes absorbent l'eau et les minéraux car les racines ont disparu.
Espèce dioïque* (pieds mâles et femelles séparés).
Reproduction sexuée:
Les fleurs sont petites, violacées et n'attirent pas l'attention. Situées au bout d'un long pédicelle, elles viennent affleurer la surface. E. nuttallii présente en Europe les deux types de fleurs : mâles et femelles. Les fleurs femelles sont cependant plus fréquentes. La floraison peut se produire de juin à septembre.
Reproduction asexuée:
Elle se reproduit majoritairement de manière végétative, par fragmentation et bouturage des tiges. Elle produit en outre des hibernacles, bourgeons spécialisés qui permettent d'assurer la survie de la plante en hiver et sa multiplication.
Les herbiers à élodées abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.
Les éléments nutritifs étant dissous dans l'eau, ils ne sont pas absorbés par les racines (absentes) mais par toute la plante et en particulier par les feuilles.
L'oxygène se dissout moins dans l'eau que dans l'air et pour y pallier, la plante stocke de l'air dans les espaces intracellulaires. De ce fait, dans l'eau, cette plante n'a guère besoin de tissus de soutien et les parties ligneuses ont disparu.
L'élodée peut se fixer sur n'importe quel support grâce à ses rhizoïdes (fausses racines).
Elle peut développer des herbiers denses atteignant une biomasse de 700 g de poids sec/m² au mois de juillet.
Dans les plans d'eau fréquentés par les plongeurs (généralement eaux stagnantes), E. nutallii remplace progressivement E. canadensis.
L'élodée est une plante qui se développe très bien en aquarium. Elle est vendue partout et recommandée à cause de son fort pouvoir d'oxygénation (photosynthèse importante) et parce qu'elle absorbe les nitrates et empêche la prolifération des algues par émission de molécules toxiques.
De plus elle sert de protection aux alevins.
En aquarium sa prolifération peut être envahissante si on ne la contrôle pas régulièrement.
Elodée = traduction directe du nom scientifique.
Elodea : du grec [helôdês] = des marais.
L'espèce a été décrite en 1903.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Liliopsida | Monocotylédones | Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles. |
Sous-classe | Alismatidae | Alismatidées | |
Ordre | Hydrocharitales | Hydrocharitales | |
Famille | Hydrocharitaceae | Hydrocharitacées | |
Genre | Elodea | ||
Espèce | nuttallii |
Herbier d'élodée
La végétation est dominée à cet endroit par les élodées.
Résurgence de la nappe phréatique Centre Alsace, 1 m
25/07/2007
Détail de la tige
La tige est grêle et ramifiée, et peut atteindre 3 à 5 m de long. Les extrémités des racines adventives (une est visible en haut à droite de l'image) sont de couleur rougeâtre.
La Gombe (Liège - Belgique)
09/06/2011
Extrémité d’une tige
Feuilles de couleur vert pâle, presque transparentes, légèrement recourbées et un peu crispées.
Résurgence de la nappe phréatique Centre Alsace, 1 m
25/07/2007
Dessin du verticille et de la feuille
Les feuilles, verticillées par 3 (parfois par 4 ou 5), sont longues d’environ 10 mm et larges d’au plus 2 mm. Elles sont lancéolées, pointues et recourbées à l’extrémité.
N/A
16/08/2005
Verticilles
Les feuilles sont verticillées par 3 (parfois par 4 ou 5)
Résurgence de la nappe phréatique Centre Alsace, 1 m
25/07/2007
Elodée versus Lagarosiphon
Chez l'élodée, les feuilles sont en verticilles alors qu'elles sont alternes chez le lagarosiphon (surtout vrai dans la partie basse de la tige). Cependant, il n'est pas toujours aisé de faire la distinction. Ici, il s'agit de la tige d'une élodée de Nutall.
La Gombe (Liège - Belgique)
09/06/2011
Feuille
La feuille, de couleur vert pâle, plus ou moins souple, est longue d’environ 10 mm et large d’au plus 2 mm (3,5 à 10 fois plus longues que large). Elle est lancéolée, pointue et recourbée à l’extrémité (voire « tire-bouchonnée »).
La Gombe (Liège - Belgique)
09/06/2011
Début d’herbier
La reproduction se fait essentiellement de manière végétative, par fragmentation et bouturage des tiges.
La Gombe (Belgique), 3m
10/09/2015
Herbier
Les herbiers à élodées qui peuvent être très denses, abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.
La Gombe (Belgique)
N/A
Plongeur dans un herbier
Le plongeur qui prend le temps de s'arrêter et de regarder attentivement dans un herbier, y fait de nombreuses et passionnantes découvertes.
Ecaussines (Belgique), 3m
07/1997
Vie associée
Les herbiers à élodées abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.
Ici ce sont des hydres.
La Gombe (Liège - Belgique), 3 m
05/12/2013
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Agence de l'eau Rhin-Meuse - Laboratoire BFE de l'Université de Metz, Juin 2005, Plantes invasives des milieux aquatiques et des zones humides du Nord-Est de la France, 20p.
La page sur Elodea nuttallii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Elodea nuttallii sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica