Grande bouche ouverte vers le haut
Petits yeux haut placés et relativement écartés (espace interorbitaire = diamètre oculaire)
Flancs marqués de grosses taches sombres (6 à 10) sous la ligne latérale blanche
Dos arqué
Comportement agressif
Vive araignée
Spotted weever, dragonfish (GB), Tracina ragno (I), Araña (E), Petermann (D), Aranya fragata (Catalan), Aranha-pontuado (P)
Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La vive-araignée est présente en Méditerranée et en Atlantique Est, du Portugal à l'Angola.
La vive-araignée fréquente les petits fonds meubles, détritiques grossiers, sableux ou sablo-vaseux, de 2 à 100 mètres de fond où elle peut s'enfouir, ne laissant ainsi dépasser que ses yeux et ses rayons venimeux.
La vive-araignée possède un corps allongé, aplati latéralement, et un dos arqué accentuant son caractère d'un naturel agressif. Sa taille varie de 10 à 50 cm maximum, les observations méditerranéennes en plongée tournent autour de 20 à 30 cm. La littérature indique une taille moyenne de 30 cm.
Ce prédateur possède une grande bouche fortement inclinée vers le haut et très proche de petits yeux relativement espacés situés au-dessus de la tête (espace inter-orbitaire = diamètre oculaire). L'espace inter-orbitaire lisse est légèrement concave. La pupille régulière est légèrement ovalisée. Difficilement observable, une forte épine venimeuse est présente sur l'opercule et deux autres plus petites sur le bord antéro-dorsal de l'orbite.
Le dos brunâtre est, plus que l'ensemble du corps, pointillé de sombre. Sous une ligne latérale* blanche placée au niveau du tiers supérieur du corps, les flancs sont parcourus par de grosses taches sombres plus ou moins diffuses. Au nombre de 6 à 10, ces taches arrondies ou quadrangulaires démarrent à l'aplomb de la seconde nageoire dorsale. Le ventre reste très clair.
Les nageoires dorsales sont au nombre de 2. La 1ère, triangulaire, courte et en grande partie noire, présente constamment 7 rayons épineux dont la piqûre est douloureuse. La 2ème est très longue, régulière, brunâtre à l'identique du dos, et a 26-29 rayons mous. Bordée de noir, la nageoire caudale montre quelques taches sombres. La nageoire anale est très longue avec 2 épines et 29 à 31 rayons mous. Les pectorales et pelviennes sont rapprochées, blanches à translucides.
En Méditerranée et sur la côte africaine limitrophe, on peut rencontrer la vive-léopard ou vive à tête rayonnée Trachinus radiatus aux flancs marqués de taches sombres au centre plus clair.
Il en va de même, sur toutes les côtes européennes et la côte africaine limitrophe, pour la petite vive Echiichthys vipera aux flancs marqués de points et tirets brun-jaune plus ou moins alignés.
Sur toutes les côtes européennes et marocaines, la grande vive Trachinus draco, aux flancs marqués de stries obliques jaunes et bleues, est également une espèce ressemblante.
La vive-araignée chasse à l’affût de petits poissons et de petits crustacés. Elle saute sur sa proie comme un éclair en se propulsant à grands coups de queue, pour s'enterrer à nouveau. Il lui arrive de bondir rapidement sur des proies qui passent à plusieurs mètres du fond.
La reproduction a lieu au printemps ou en été selon les régions. Pendant la saison du frai, les vives migrent dans des eaux peu profondes. C'est à cette période qu'il y a le plus de risque d'envenimation pour les baigneurs.
Les œufs et les larves* sont planctoniques*.
Le comportement de la vive-araignée est particulièrement agressif et téméraire à l'approche d'un danger ou d'un plongeur. L'agressivité de la vive-araignée augmente avec la taille des individus. Elle détecte de très loin l'arrivée de l'intrus, fait face, se place en position d'attaque le corps en "S" prête à bondir en pleine eau ou sur le fond par un déplacement latéral rapide ! Il est vivement conseillé de ne pas trop s'approcher et de quitter sans trop tarder son territoire. Les individus de plus de 20 cm deviennent particulièrement dangereux. Des accidents graves ont été répertoriés en Corse : à Galéria une attaque avec enveniment lors d'un exercice de plongée sur un fond de sable de 20 m par un spécimen de 40 cm qui a suivi et attaqué la palanqué en pleine eau ! La piqûre a laissé une grosse cicatrice sur le bras du plongeur et un début de nécrose tissulaire s'en est suivi.
Absence de vessie natatoire, petites écailles cycloïdes* en rangées obliques, dents villiformes* (petites dents fines semblables aux poils d'une brosse et forment des bandes veloutées) sur les mâchoires et le palais, ligne latérale rectiligne caractérisent les Trachinidés.
Identification à partir des yeux et de la pupille, sous l'eau sur des vives vivantes :
Trachinus radiatus : gros yeux rapprochés et pupille singulière, étroite et allongée,
Trachinus araneus : petits yeux écartés et pupille régulière, légèrement ovalisée,
Trachinus draco : gros yeux rapprochés et pupille ovale mais plus pointue vers l'avant et avec une encoche nette sur son bord supérieur,
Echiichthys vipera : gros yeux rapprochés et pupille presque ronde, à peine pincée vers l'avant.
(Merci à Roberto PILLON pour ses observations naturalistes et absentes des descriptions classiques faites sur des poissons morts).
La vive-araignée est, comme les autres vives, un poisson dangereux. Ses épines dorsales et operculaires peuvent provoquer des blessures très douloureuses.
Il ne faut pas la manipuler à mains nues et marcher pieds nus en bord de mer. Le niveau de toxicité de son venin reste élevé même quand la vive est morte. Une simple piqûre peut dans certains cas causer des malaises, vertiges, paralysies, voire des réactions allergiques de type anaphylactique. Son venin agit sur le système nerveux et circulatoire. La substance toxique contenue dans le venin étant thermolabile entre 40° et 50°C, un bain prolongé dans de l'eau chaude ou l’application de compresses chaudes constitue un premier traitement généralement efficace.
Toutes les vives sont pêchées et consommées, leur chair est fine.
Le nom de "vive" provient de vipère ainsi que de "weever" en anglo-saxon, désignant un dragon ou animal fabuleux aquatique. Ce nom a été donné à ce poisson à cause de sa longévité une fois sorti de l'eau.
araignée : traduction directe du nom d'espèce araneus.
Trachinus : du grec [trakh-] = rude, rugueux, raboteux, écailleux.
araneus : du grec [arachnê] = araignée. Peut-être en rapport avec la 1ère nageoire dorsale qui, déployée, ressemble à une toile d'araignée ?
Numéro d'entrée WoRMS : 127081
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Trachinoidei | Trachinoïdes | Nageoires pelviennes jugulaires. Deux nageoires dorsales, la première à rayons acérés. |
Famille | Trachinidae | Trachinidés | Corps assez comprimé, oblong. Petite tête, museau court, grande bouche oblique, yeux haut placés et rapprochés, une épine venimeuse sur l'opercule. Deux nageoires dorsales séparées, la première courte à 5-7 épines venimeuses, la seconde très longue à 21-32 rayons mous. |
Genre | Trachinus | ||
Espèce | araneus |
Vive tachée de noir, comportement très agressif
Taille 17 cm.
Posée sur ses deux nageoires pelviennes blanches, la vive-araignée fait face au plongeur qui l'approche, contrairement à la majorité des poissons, la fuite ne fait pas partie de son comportement.
Espagne, Costa Brava, San Marti d'Empuries, 3 m
13/07/2006
Des petits yeux bien espacés
Taille 18 cm.
Le haut du corps et de la tête est constellé de petits points sombres sur fond blanchâtre.
Corse, 6 m
08/06/2006
Poisson de sable
Les zones de sable propre constituent le milieu privilégié des vives et en particulier de la vive-araignée visible, à demi enterrée, au centre de la photo.
Corse, côte Sud, 4 m
13/07/2007
Nageoires et épines venimeuses
Taille 20 cm.
L'épine operculaire venimeuse très mimétique est rarement visible malgré sa grande taille, on l'aperçoit ici à l'aplomb de la première dorsale.
La première nageoire dorsale est noire sur sa plus grande partie, elle montre de fortes épines venimeuses dont 5 sont bien souvent visibles sur les 7 présentes.
La seconde nageoire dorsale longue, transparente pointillée de sombre, ne comporte que des rayons mous au nombre de 26 à 29.
La nageoire caudale longue et bordée de noir présente quelques taches sombres à sa base.
La nageoire anale est très longue avec 2 épines et 29 à 31 rayons mous.
Les pectorales et pelviennes sont rapprochées, blanches à translucides.
Italie, Sardaigne, Caprera, 4 m
03/06/2009
Nageoires dorsales rétractées
Taille 14 cm.
La tête est courte, la bouche quasiment verticale est ouverte vers le haut.
Sur ce jeune individu les pointillés sombres sur le haut du corps sont moins nombreux et plus grands que chez les plus gros individus. La confusion avec la vive-léopard Trachinus radiatus est possible, mais les grosses taches noires, ici au nombre de 7 (8?) et l'écartement des yeux aident à l'identification.
Sardaigne, Caprera, 3 m
04/06/2009
Cachée sous le sable
Taille 14 cm.
Il est bien difficile d'apercevoir une vive enfouie sous le sable où elle reste cachée la plupart du temps ne laissant dépasser que ses yeux et le haut de sa bouche.
Italie, Sardaigne, Caprera, 3 m
04/06/2009
Épines dorsales et operculaires venimeuses
Taille 19 cm.
L'épine operculaire, à l'aplomb de celles bien déployées de la première dorsale, se distingue bien ici.
La présence des 8 grosses taches noires et quadrangulaires au-dessous de la ligne latérale claire facilite l'identification de Trachinus araneus.
Grèce, Naxos, 6 m
09/09/2008
Manœuvres d'intimidation !
Taille 19 cm.
Face à un danger, la vive-araignée fait front, courbe son corps en forme de "S" et se déplace rapidement et latéralement sur le fond en soulevant un nuage de sable.
Gare aux épines venimeuses !
Il est intéressant de noter que l'agressivité de cette vive augmente avec sa taille, les individus de 30 cm sont difficiles à approcher sans danger... leurs photos sont donc rares !
Grèce, Naxos, 6 m
09/09/2008
Vive de grande taille
Taille 20 cm.
La vive-araignée peut atteindre la taille respectable de 50 cm. Sa taille commune est de 20 à 30 cm.
Italie, Sardaigne, Caprera, 4 m
13/06/2009
Pupille et œil des 4 vives européennes
En haut à gauche Trachinus radiatus : petits yeux rapprochés et pupille singulière, étroite et allongée,
en haut à droite Trachinus araneus : petits yeux écartés et pupille régulière et légèrement ovalisée,
en bas à gauche Trachinus draco : gros yeux rapprochés et pupille ovale mais plus pointue vers l'avant et avec une encoche nette sur son bord supérieur,
et en bas à droite Echiichthys vipera : gros yeux rapprochés et pupille presque ronde, à peine pincée vers l'avant.
(Montage photographique : Roberto PILLON)
Méditerranée
N/A
Dessin ancien
Exemplaire de 37 centimètres de longueur totale, vu de côté (pêché sur la côte de l'Algarve au sud du Portugal).
Dessin issu de la publication :
Ramalho, A. (1932). Teleostei Jugulares-Trachinadae: Trachinus araneus Cuvier et Valenciennes 1829. Faune ichthyologique de l'Atlantique Nord, 11(273). Conseil Permanent International pour l'Exploration de la Mer: Copenhagen.
A. Ramalho
Reproduction de documents anciens
1932
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Frédéric BAUS
Vérificateur : Roberto PILLON
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
La page sur Trachinus araneus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Roberto PILLON sur les 4 vives de Méditerranée : Tracine, le danzatrici velenose
La page de Trachinus araneus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN