Thalle encroûtant, fin, rugueux et granuleux
Couleur orange soufre, surface craquelée
Surface discontinue et souvent fragmentée
Bords non foliacés, incrustés solidement, non détachables
Caloplaque marine, caloplaque d'Amérique (Canada)
Orange sea lichen (GB), American firedot lichen (USA), Liquen encostrante anaranjado (E), Schönflechte, orangene Krustenflechte (D), Oranje korstmos, gelobde zeecitroenkorst (NL)
Placodium lobulatum Flagey
Lecanora marina Wedd. 1876
Gasparrinia marina (Wedd.) Hav. 1936
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord, Est et Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCaloplaca marina est répandu sur les côtes rocheuses de la mer du Nord, de la Manche et de l'Atlantique Nord-Est, jusqu'à l'ouest de la Méditerranée. Il est également présent outre Atlantique, sur les côtes canadiennes (Nouvelle Ecosse, Terre Neuve, Labrador) et au nord des Etats-Unis (Caloplaca marina americana).
En Méditerranée, sa présence est attestée en Catalogne espagnole et en Sardaigne.
Le lichen encroûtant orange est inféodé aux rochers de l'espace supra-littoral* soumis à l'influence des embruns. Il forme, en association avec d'autres espèces, une ceinture nette sous la zone des xanthories et des ramalines.
Il tolère l'exposition aux embruns et de courtes immersions.
Le thalle de Caloplaca marina se présente sous la forme d'une fine plaque craquelée, dont la surface est le plus souvent discontinue, fragmentée. On observe généralement une confluence de nombreux thalles, cette espèce pouvant ainsi recouvrir des surfaces très importantes. Sa texture est coriace et granuleuse au toucher. Ce lichen présente toujours une teinte orange soufre. A sa surface, et disséminées irrégulièrement, s'élèvent de nombreuses petites coupes dont le diamètre peut atteindre un millimètre. Ces coupes, ou apothécies*, sont les organes reproducteurs du lichen. Ils sont peu visibles. Les bords du thalle ne sont pas foliacés et adhèrent fermement à la roche. Il est impossible de les en détacher.
Il existe sur l'estran plusieurs autres espèces de lichens. La confusion existe mais peut être facilement évitée. Xanthoria parietina, la xanthorie, ressemble fortement à Caloplaca marina, mais sa couleur est le plus souvent jaune. Son thalle est bien plus épais, foliacé et moins solidement ancré à la roche. Alors que la xanthorie se décroche facilement avec un ongle, les bords du thalle de Caloplaca marina ne présentent pas de lobes foliacés et il est impossible de le détacher.
De plus, alors que les apothécies* de la xanthorie sont d'ordinaire regroupées au centre du thalle, celles du lichen encroûtant orange sont disséminées de manière plus aléatoire et sont bien plus petites (à peine 1 mm de diamètre).
Un lichen est une symbiose, une association entre un champignon (hétérotrophe*) et une algue (autotrophe*), parfois une cyanobactérie. La proportion d'algues dans cette association ne dépasse jamais les 10%.
Les hyphes* du champignon absorbent l'eau et les sels minéraux du substrat (roche). L'algue fait la photosynthèse* : à partir des éléments précédents, fournis par le champignon, de CO2 atmosphérique et d'énergie lumineuse, elle synthétise de la matière organique, dont bénéficie en retour le champignon.
Les lichens se reproduisent de manière sexuée ou asexuée.
Sexuée : lorsque deux thalles de Caloplaca marina entrent en contact, les hyphes* fusionnent. Il se forme alors des petits organes reproducteurs, les apothécies*, au creux desquelles le champignon fabrique des spores. Celles-ci sont disséminées par l'eau et le vent. Si les conditions le permettent, les spores seront à l'origine de nouveaux champignons, dont les tissus seront colonisés secondairement par les algues.
Asexuée : une simple fragmentation du thalle peut engendrer de nouveaux organismes, génétiquement identiques.
L'association symbiotique entre les deux organismes (champignon et algue) permet au lichen d'acquérir de nouvelles propriétés : il a la capacité de résister aux conditions extrêmes de l'étage supra-littoral* : résistance à la salinité, à de grandes variations de température et résistance à la dessiccation provoquée par l'exposition au vent et au soleil.
Le lichen est en outre capable de retenir une quantité d'eau équivalente à 35 fois son poids !
Les lichens sont très résistants aux variations des conditions environnementales et notamment à la pollution. Capables d'emmagasiner et de stocker divers polluants atmosphériques, ils permettent une purification de l'air et constituent de véritables marqueurs (ou bio-indicateurs), témoins de la qualité d'un biotope.
Capable de coloniser la roche nue, le lichen encroûtant orange a un rôle pionnier. Il participe de manière importante à l'érosion des roches.
La couleur du thalle est due à un pigment jaune, la pariétine, déposée sous forme de petits cristaux à sa surface.
Sa croissance est très lente (moins de 1 mm par an).
Le lichen encroûtant orange est brouté par la littorine bleue (Melarhaphe neritoides).
Lichen encroûtant orange, à cause de la texture et de la couleur du thalle.
Caloplaque marine est la francisation du nom scientifique.
Caloplaca : du grec [kalo-] = beau, joli, et [plac] = plaque,
marina : du latin [marinus] = marin.
Caloplaca marina forme de belles plaques marines !
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ascomycota | Ascomycètes | Champignons dont le thalle se reproduit grâce à des spores contenues dans des asques. |
Classe | Lecanoromycetes | Lécanoromycètes | Les spores sont libérées par déhiscence des asques. La grande majorité des champignons lichénisés appartiennent à cette classe. |
Ordre | Lecanorales | Lécanorales | Apothécies ouvertes, discoïdes. |
Sous-ordre | Teloschistineae | Téloschistinées | |
Famille | Teloschistaceae | Téloschistacées | |
Genre | Caloplaca | ||
Espèce | marina |
Un thalle incrusté
Le thalle de Caloplaca marina présente une couleur orange soufre. Sa surface est rugueuse, craquelée et granuleuse. Ses bords sont solidement encroûtés à la roche et ne forment pas de lobes foliacés. Les apothécies* sont minuscules, peu visibles.
Etel (56)
13/10/2009
Distinction avec la xanthorie
Le lichen encroûtant orange recouvre presque totalement ce bloc de granite supra-littoral*. Observez, en haut au centre, un thalle de Xanthoria parietina, qui apparaît plus jaune. Celui-ci est foliacé, ses bords sont lobés et se détachent facilement à l'ongle. Le thalle de Caloplaca marina ne présente pas ces bords foliacés : il est solidement ancré à la roche et non détachable.
Trébeurden (22)
08/2006
Un lichen exclusivement littoral
Caloplaca marina forme des plaques orange discontinues sur les rochers de la zone supra-littorale* soumis à l'influence des embruns. Ce lichen est ici associé au lichen encroûtant gris, Tephromela atra.
Lomener (56)
2008
Associé à la verrucaire
Quelques plaques éparses du lichen encroûtant orange sont ici associées à la verrucaire, Verrucaria maura.
Trégastel (22)
08/2007
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI