Jusqu'à 32 mm de longueur totale
Abdomen très cambré formant une bosse sur le dos
Rostre droit, pointu, porte une dent dorsale proche des yeux et d'autres plus petites proches de son extrémité (une au-dessus et deux en-dessous)
Couleur mimétique avec le substrat
Caméléon de mer, crevette caméléon, crevette des herbiers, hippolyte
Chameleon prawn, chamaeleon prawn (GB), Farbwechselnde Garnele, Chamäleongarnele (D), Quisquilla de pradera (E), Veranderlijke steurgarnaal (NL)
Hippolyte smaragdina Krøyer, 1841
Hippolyte fascigera Gosse, 1853
Hippolyte grayana Thompson, 1853
Caradina tenuis Spence Bate, 1866
Nord-Est de l'Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'hippolyte variable est présente le long des côtes atlantiques européennes du sud de la Norvège à l'Espagne, ainsi qu'aux Açores. Elle est largement répandue le long des côtes de Grande-Bretagne et d'Irlande, et très commune dans le golfe de Gascogne.
Les signalements de cette espèce en Méditerranée correspondent en fait à
son espèce vicariante* : Hippolyte holthuisi Zariquiey Álvarez, 1953.
Cette petite crevette vit surtout dans les algues et la végétation photophile* de faible profondeur en mode calme. On peut également la trouver dans les éponges du genre Haliclona, sur des hydrozoaires et des cnidaires. Elle est présente jusqu'à 150 m de profondeur. Elle peut être observée localement en très forte abondance lors de balades à pied sur l’estran*.
Comme son nom l'indique, sa couleur s'adapte (mimétisme*) au substrat* où elle vit.
L'hippolyte variable est une petite crevette (maximum 32 mm chez les femelles). Les mâles sont plus petits que les femelles.
L'abdomen est très cambré formant une bosse sur le dos. L'hippolyte a cinq paires de pattes : la première paire est courte, la
deuxième est plus longue et fine, les trois dernières sont longues,
robustes et de forme égale.
Les yeux sont pédonculés*. Le rostre droit, pointu, un peu moins long que le corps, porte une dent dorsale proche des yeux et d'autres plus petites proches de son extrémité (une au-dessus et deux en-dessous). La partie supérieure de la carapace et les segments abdominaux portent des touffes de soies*. Le telson* possède deux paires d’épines latérales.
Le dos est fréquemment décoré d'une ligne blanche.
Le jour, sa couleur est mimétique avec le substrat : jaune, rouge, brune, vert émeraude et même transparente avec un veinage rouge/brun lorsqu'elle se tient sur les algues finement ramifiées. Il peut y avoir des petits points bleus, jaunes ou rouges en fonction de son habitat.
La nuit, l'hippolyte perd son camouflage et devient en quelques heures une crevette semi-transparente avec une légère teinte bleu turquoise.
Les très jeunes individus sont transparents.
Une douzaine d’autres espèces d’hippolytes existent en Europe.
Les espèces les plus voisines sont l’hippolyte bossue Hippolyte leptocerus et l’hippolyte de Holtuis H. holthuisi qui ne sont présentes qu'en Méditerranée.
La grande hippolyte d'herbier Hippolyte inermis de couleur vert intense est plus grande (jusqu’à 42 mm pour les femelles). Sa silhouette est élancée et plutôt rectiligne. Le rostre* est long et droit, légèrement dirigé vers le bas chez les plus gros spécimens, sans aucune dent dorsale.
L'hippolyte bouledogue de Cranch Eualus cranchii est également assez semblable mais l'espèce est plus massive voire globuleuse, se rencontre plutôt sous les pierres que sur les algues, et serait moins photophile ; son rostre est court, muni de trois ou quatre (rarement cinq ou six) dents dorsales et terminé par deux ou trois dents à l'extrémité (rostre bifide* ou trifide*) ; ses antennules* sont particulièrement plumeuses.
Cette crevette se nourrit par broutage des épibiontes* trouvés sur d'autres supports comme des petites algues et petits animaux fixés ainsi que de petits organismes mobiles associés tels que des gastéropodes et des crustacés planctoniques* du genre Paradoxostom.
Hippolyte varians est une espèce gonochorique* dont les femelles sont ovigères* à la saison chaude, de mai à novembre sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique. Le développement larvaire* se fait en plusieurs stades zoé* (probablement cinq). Tout le stade larvaire est planctonique*.
Hippolyte varians peut être parasitée par le bopyre ocellé Bopyrina ocellata, un parasite externe qui ponctionne l'hémolymphe* de l’hippolyte.
Pour changer de livrée* jour/nuit, elle contracte ses chromatophores*, les cellules pigmentaires, en petits points. Cela prend quelques heures.
Pour changer de couleur sur un nouveau substrat, elle utilise des hormones produites à la base de la tige de l'œil. Ces hormones provoquent la production de pigments de la couleur adaptée. Cela prend quelques jours.
L'espérance de vie serait d’un an.
L'hippolyte variable est une mauvaise nageuse. Lorsqu’elle est dérangée, elle nage en spirale irrégulière vers le substrat d’où elle a été chassée.
Hippolyte : il s'agit d'un nom commun chez les crevettes appartenant à la famille des Hippolytidés.
variable : car l'espèce change de couleur en mimétisme avec son environnement.
Hippolyte : nom tiré de la mythologie grecque. Hippolyte était la reine des
Amazones. Comme neuvième de ses Douze Travaux, Hercule reçut l'ordre de
dérober la ceinture (zoster en grec) d'Hippolyte et choisit comme
d'habitude la manière forte : la tuer pour s'approprier le
trophée. C'est en lui donnant le coup de grâce qu'il échangea un regard
avec sa victime et réalisa en un éclair qu'il venait de tuer la femme de
sa vie. Selon une légende plus tardive, Hippolyte est le fils de Thésée
et d'une Amazone nommée Antiope, et suscite une passion fatale chez sa
belle-mère, la pauvre Phèdre, épouse de Thésée.
varians = variable car l'espèce change de couleur en mimétisme avec son environnement.
Numéro d'entrée WoRMS : 107518
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Super classe | Multicrustacea | ||
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Pleocyemata | Pléocyémates | Incubation des œufs sous l'abdomen. |
Famille | Hippolytidae | Hippolytidés | |
Genre | Hippolyte | ||
Espèce | varians |
Identification
Sa longueur totale peut atteindre 32 mm (pour les femelles). Son abdomen très cambré forme une bosse sur le dos. Son rostre pointu porte proche des yeux 1 dent sur le dessus, à la pointe 1 dent au-dessus et 2 dents au-dessous. Sa couleur est mimétique avec le substrat.
Zélande (Pays-Bas)
23/06/2022
Camouflée dans les hydraires
La coloration interne imite la structure des polypes des hydraires environnants.
Chez Hortense, Lège-Cap-Ferret, (33), 10 m.
12/11/2015
Changement de substrat
Pour changer de couleur sur un nouveau substrat, elle utilise des hormones produites à la base de la tige de l'œil. Ces hormones provoquent la production de pigments de la couleur adaptée. Cela prend quelques jours.
Plougonvelin (29), 7 m
13/07/2002
Femelle ovigère
Les femelles sont ovigères* à la saison chaude, de mai à novembre sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique.
Etel (56), 6 m
04/06/2017
Le bopyre ocellé est un parasite des crevettes Hippolyte
Cette crevette est parasitée dans la cavité branchiale gauche par le bopyre branchial des hippolytes. Le parasite forme une bosse sur le côté de la "tête" de la crevette.
Ria d'Etel, 5 m
04/06/2017
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Leach W.E., 1813-1815, Crustaceology, In: THE EDINBURGH ENCYCLOPAEDIA, Brewster D. (ed.), Balfour, Edinburgh, 7(1), 383–384.
Udekem d’Acoz C., 1995, Sur trois Hippolyte de l'Atlantique nord-oriental et de la Méditerranée: H. lagarderei sp. nov., H. varians Leach, 1814 et H. holthuisi Zariquiey Alvarez, 1953 (Decapoda, Caridea) (On Three Hippolyte's from the Northeastern Atlantic and the Mediterranean: H. lagarderei sp. nov., H. varians Leach, 1814 and H. holthuisi Zariquiey Alvarez, 1953 (Decapoda, Caridea)), Crustacean, 68 (4), 494-502.
Udekem d'Acoz C., 1996, The genus Hippolyte Leach, 1814 (Crustacea: Decapoda: Caridea: Hippolytidae) in the East Atlantic Ocean and the Mediterranean Sea, with a checklist of all species in the genus, Zoologische Verhandelingen, Leiden, 303, 1-133.
Udekem d’Acoz C., 2007, New records of Atlantic Hippolyte, with the description of two new species, and a key to all Atlantic and Mediterranean species (Crustacea, Decapoda, Caridea), Zoosystema, 29, 183-207.
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La page d'Hippolyte varians dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN