Algue verte formée d'un chapelet d'éléments discoïdes
Articles légèrement calcifiés, disposés dans un plan et superposés
Disques de 1 mm d'épaisseur et 25 mm de diamètre maximal
3 à 20 cm de hauteur
Halimède
Sea cactus, calcareous green alga (GB), Monetine di mare (I), Tuna de mar, halimeda (E), Meerkette, Pfennigalge, Opuntien-Alge (D), Schijfjeswier (NL)
Corallina tuna J. Ellis & Solander 1768
Halimeda platydisca Decaisne 1842
Halimeda tuna subsp. albertisii Piccone
Halimeda tuna subsp. platydisca (Decaisne) E.S. Barton 1901
Halimeda tuna var. typica
Cosmopolite des mers chaudes
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L'espèce est présente dans toutes les mers chaudes du monde : Atlantique, Méditerranée et Indo-Pacifique. Outre la métropole, elle est présente à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie.
C'est une algue vivace ; elle colonise les substrats durs sciaphiles* et les tombants, de quelques mètres sous la surface jusqu'à 75 mètres environ. On la trouve aussi dans les secteurs chauds de la Méditerranée.
En Méditerranée, elle partage le même biotope que l'udotée, Flabellia petiolata.
Halimeda tuna est une algue de couleur verte plus ou moins masquée par la calcification et les épiphytes*.
Le thalle* est fixé au substrat* par des rhizoïdes* (éléments en forme de filament allongé).
L'algue est composée d'éléments aplatis superposés, de forme discoïde ou en raquette, légèrement calcifiés. La ramification est dichotome* dans un plan. Le diamètre des disques varie de 5 à 25 mm pour une épaisseur de 1 mm environ.
Cette algue peut être confondue avec d'autres algues du genre Halimeda, particulièrement dans les eaux tropicales.
Par exemple, il y a une douzaine au moins espèces d'Halimeda en Nouvelle-Calédonie, et la différentiation ne pourra se faire que par un examen au microscope pour plusieurs d'entre elles.
Halimeda tuna est une algue autotrophe* grâce à la photosynthèse*, processus chimique par lequel elle utilise l'énergie lumineuse pour effectuer la synthèse de molécules organiques à partir de dioxyde de carbone et d'eau. Les éléments minéraux dissous dans l'eau sont assimilés par absorption.
La reproduction est sexuée de type holocarpique* extrinsèque (c'est-à-dire que le thalle donne des gamètes* qui sont disséminés, puis il disparaît). Les articles de l'algue blanchissent et se couvrent à leur marge de vésicules fertiles (les gamétocystes* ou gamétanges), de couleur vert foncé.
Ces vésicules fertiles sont rarement observées car leur production est de durée très courte (36 heures probablement du début à la fin), ensuite, le thalle qui les supporte se désintègre.
Les gamètes mâles et les gamètes femelles sont différents (anisogamie). La ponte débute après le coucher du soleil et dure toute la nuit. Après émission, les gamètes fusionnent pour donner un œuf qui va grossir (protosphère) puis former un filament dressé qui se développera en un nouvel Halimeda. Le cycle de développement est monogénétique* probablement haplontique*.
Les thalles sont recouverts d'un grand nombre d'épibiontes* : algues calcaires rouges, spirorbes, crevettes, limaces... En regardant bien, on pourra ainsi voir la petite limace sacoglosse Bosellia mimetica, qui vit et se nourrit sur Halidema tuna.
C'est une algue siphonée* c'est-à-dire que le thalle dépourvu de cloisons transversales contient plusieurs noyaux cellulaires dans un cytoplasme* commun.
Cette algue est utilisée pour l'alimentation du bétail en Tunisie. Elle a aussi des applications médicales en raison de ses actions anti-microbiennes.
Monnaie de Poséidon : par analogie avec la monnaie du Pape (ou lunaire), plante terrestre de la famille des crucifères dont les fruits circulaires et argentés une fois mûrs, rappellent des pièces de monnaie.
NB : ces fruits brillent au soleil comme des monnaies à maturité, mais ressemblent en forme, taille et couleur à des articles d'Halimeda lorsqu'ils sont en formation...
Halimeda : d'Halimède, une des cinquante Néréides, nymphes marines de la mythologie grecque, filles de Nérée et de Doris.
tuna : d'après l'ancien nom de genre d'un cactus du genre Opuntia (figuier de barbarie ou raquette, nommé taino en espagnol), dont l'aspect rappelle notre algue marine.
Numéro d'entrée WoRMS : 144483
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chlorophyta | Chlorophytes | Embranchement très vaste et hétérogène de plus de 7000 espèces d'algues vertes. Unicellulaires (flagellées ou non), coloniales, filamenteuses, thalles* siphonés* ou non. Benthiques* et fixées ou planctoniques*. Subaériennes, eaux douces, saumâtres et marines. |
Classe | Ulvophyceae | Ulvophycées | Organismes multicellulaires. Zoïdes et spores possèdent généralement 2 et 4 flagelles respectivement. Cycle de reproduction variable. Habitat essentiellement marin et benthique. |
Ordre | Bryopsidales | Bryopsidales | Thalles* siphonés*. Cycles de reproduction diphasiques*, haplodiplontiques*, algues monogénétiques majoritairement haplontiques (n chromosomes, le genre Codium serait une exception) ou digénétiques*. Majoritairement marines (un genre d'eau douce). |
Famille | Halimedaceae | Halimédacées | |
Genre | Halimeda | ||
Espèce | tuna |
Vue de près
La forme caractéristique d'Halimeda tuna : un chapelet de disques légèrement calcifiés, disposés dans un plan et superposés.
Golfe Juan (06), la Fourmigue, 18 m
07/08/2008
Dans le coralligène
Vue d’ensemble, sur un tombant, ici de coralligène.
Cala Montjoi (Roses, Girona, Espagne), 15 m
25/04/2009
Epibontes
De nombreux organismes peuvent recouvrir Halimeda tuna comme des algues calcaires rouges et des spirorbes.
Golfe Juan (06), la Fourmigue, 15 m
09/08/2007
Phase fertile
La reproduction est sexuée de type holocarpique* extrinsèque. Les vésicules fertiles, de couleur vert foncé, se concentrent sur le bord des disques.
Côte bleue (13)
09/10/2007
Détail des vésicules fertiles
Ces vésicules fertiles (les gamétocystes ou gamétanges) sont rarement observées car leur production est de durée très courte (36 heures probablement du début à la fin), ensuite, le thalle qui les supporte se désintègre. Ce processus débute après le coucher du soleil et dure toute la nuit. Les articles de l'algue blanchissent et se couvrent à leur marge de petits grains verts.
Cap d'Antibes (06), 10 m, de nuit
05/07/2009
D'encore plus près
Les gamétophores sont constitués de filaments portant des agrégats en forme de grappe qui sont les organes producteurs de gamètes (gamétanges).
Cap d'Antibes (06), 10 m, de nuit
05/07/2009
Avec Bosellia mimetica
Halimeda tuna et la remarquable limace Bosellia mimetica, visible sur cet agrandissement sur le thalle de gauche. Ce sacoglosse élysidé mesure moins de 8 mm et est de couleur parfaitement mimétique avec son algue hôte.
Banyuls (66), 10 m
29/03/2008
Cherchez la limace!
Maintenant que vous avez appris à la voir sur l'agrandissement de la photo précédente, cherchez-la sur cette photo.
Cerbère (66), les trois moines, 8 m
27/05/2006
Ponte de doris dalmatien
Halimeda tuna recouverte par une ponte de doris dalmatien.
Argelès (66), 10 m
21/06/2008
Avec Hippolyte inermis
La crevette Hippolyte inermis est une des espèces mimétiques associées à l'halimède.
Cap d'Antibes (06), 7 m, de nuit
14/05/2009
Avec Elysia margaritae
Quand on regarde bien, c'est fou toutes les petites bestioles que l'on peut trouver sur les thalles des halimèdes! Ici plusieurs individus du mollusque sacoglosse Elysia margaritae, avec leur ponte.
Cap d'Antibes (06), 7 m, de nuit
14/05/2009
Avec Hancockia uncinata
Quand on regarde bien, c'est fou toutes les petites bestioles que l'on peut trouver sur les thalles des halimèdes! Ici, le nudibranche Hancockia uncinata.
Antibes (06), de nuit
04/02/2009
Halimeda de Nouvelle-Calédonie
Il y a une douzaine d'Halimeda différentes en Nouvelle-Calédonie. Sans examen microscopique, il n'est pas possible de déterminer s'il s'agit d'H. tuna, à la simple vue d'une photo.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, Elizabethina, 25 m
09/10/2009
Rédacteur principal : Eric FOURNIER
Vérificateur : Véronique LAMARE
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Halimeda tuna sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page d'Halimeda tuna dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN