Leuconie blanche

Leuconia nivea | (Grant, 1826)

N° 1118

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Clé d'identification

Forme de petits coussinets
Alternance de lobes et de crêtes
Surface lisse
Couleur blanche
Oscules au sommet des crêtes
Friable au toucher

Noms

Noms communs internationaux

Leucandra branca (E), Fladenkalkschwamm (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Spongia nivea Grant, 1826
Baeria nivea (Grant, 1826)
Leucandra nivea (Grant, 1826)

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette éponge vit en mer du Nord sur les côtes norvégiennes ainsi qu’au Spitzberg et sur toutes les côtes britanniques. On la rencontre également en Atlantique Nord-Est de l’Irlande au nord jusqu’au Portugal au sud. En France elle est présente de la frontière belge à la frontière espagnole.
Elle est signalée dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère). Elle semble rare en Méditerranée.

Biotope

Leuconia nivea est une espèce commune du bas de l’étage médiolittoral* et de l’étage infralittoral*. Elle vit fixée, en général à faible profondeur, sur les rochers dans des zones bien exposées aux courants. Elle a été observée jusqu’à une centaine de mètres de profondeur. On la trouvera plus particulièrement dans les failles ou sur les surplombs rocheux.
En Méditerranée sa présence n’a été observée que dans des endroits sciaphiles* et en particulier dans des grottes obscures.

Description

Cette espèce sessile*, massive, se présente sous la forme de petits coussinets où alternent lobes et crêtes. Sa surface est lisse et de couleur blanche, ivoire ou gris pâle. De grands oscules* circulaires sont disposés au sommet des lobes et des crêtes.
Sa taille est le plus souvent modeste mais peut atteindre une dizaine de centimètres. Sa consistance est ferme. Elle est cependant friable au toucher.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Leuconia johnstoni : forme des croûtes mamelonnées, plus dures et plus rugueuses au toucher. Elle retient également de nombreuses particules en suspension qui lui donnent un aspect grisâtre à brunâtre.

Leucandra gossei : est espèce plus massive, plus arrondie.
Une étude microscopique des spicules* est essentielle pour une identification sûre.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. L’eau pénètre par les pores ou ostioles* et le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement du flagelle* des cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*. La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par ovules* et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d’une même éponge ne sont pas expulsés au même moment. Cette éponge est vivipare* et donne naissance à une larve ciliée de type « amphiblastula», qui, libérée par l’oscule, se fixera sur son support après quelques jours de vie pélagique*.
    Les ovocytes* sont formés en été (juillet-août).
  • Asexuée : par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin.

Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Divers biologie

Les spicules* sont composés essentiellement de calcite avec un pourcentage de faible importance de magnésium.
Chez les Leuconia on parle d’une organisation de type Leucon*. Les cavités vibratiles* vont se subdiviser en cavités secondaires pour déboucher dans un réseau de canaux exhalants disposés irrégulièrement.

Description microscopique : les spicules calcaires de l’ectosome* sont des triaxones* dont les rayons atteignent 120 µm de long. De petits spicules microsclères* en forme de bâtonnets de 40 à 60 µm de long, les microxes*, tapissent les chambres choanocitaires*. Des spicules quadriradiés très particuliers en forme de hallebarde (de 20 x 60 µm) sont très présents dans la couche interne.

Origine des noms

Origine du nom français

Leuconie : traduction littérale du nom scientifique.
blanche : couleur de cette éponge.

Origine du nom scientifique

Leuconia : du grec [leukos] = blanc.
nivea : du latin [niveus] = de neige, d’un blanc de neige ; se référant à la couleur de l’éponge.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Calcarea / Calcispongia Eponges calcaires / Calcisponges

Eponges exclusivement marines. Squelette de spicules calcaires à 1 à 4 axes. Eau peu profonde, substrat dur. Vivipares, larve typique : coeloblastula ou amphiblastula.

Sous-classe Calcaronea / Calcaronia Calcaronea / Calcaronia Spicules à quatre rayons. Le noyau des choanocytes* a une position apicale. Larve de type amphiblastula.
Ordre Baerida Baerides
Famille Baeriidae Baeriidés

Baerida dont le squelette des choanocytes est composé de spicules triactines géants et/ou de tétractines disposés sans ordre particulier et/ou de très nombreux microdiactines. Présence de spicules quadriradiés dans les canaux ramifiés du système aquifère exhalant.

Genre Leuconia
Espèce nivea

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