Eponge rameuse hispide

Raspailia (Clathriodendron) hispida | (Montagu, 1814)

N° 3646

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est

Clé d'identification

Forme arbustive
Présence d'un pédoncule
Aspect hirsute
Branches cylindriques, dichotomes et pointues à leur extrémité
Couleur jaune pâle

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Spongia hispida Montagu, 1814
Axinella hispida (Montagu, 1814)
Dictyocylindrus hispida (Montagu, 1814)
Raspailia hispida (Montagu, 1814)

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette éponge est présente en mer du Nord de la Norvège aux côtes françaises du Boulonnais, en Manche, en Atlantique Nord-Est des côtes occidentales de la Grande-Bretagne jusqu'au Portugal.

Biotope

Raspailia (Clathriodendron) hispida est présente dans l'étage infralittoral* jusqu’à une quarantaine de mètres environ. Fixée sur les parois rocheuses horizontales, elle préfère les zones plus ou moins abritées.

Description

Cette éponge dressée forme de petits arbustes de 8 à 20 cm de hauteur, exceptionnellement 35 cm. Les rameaux, peu serrés, partent d'un petit pédoncule* ; ils ne sont jamais soudés entre eux, mais sont disposés régulièrement. Ils sont nettement « poilus » donnant cet aspect hispide* ; en fait ces poils sont de longs spicules* qui dépassent de l'ectosome* de la colonie. Les branches, cylindriques, sont assez fines, leur diamètre varie entre 4 et 6 mm, le plus souvent dichotomes* et leur extrémité est pointue.
L'éponge est de consistance ferme et élastique. Les oscules* sont petits, à peine visibles à l'œil nu ; ils sont disposés régulièrement le long des branches.
Sa couleur est jaune pâle, mais les particules de sédiment retenues par les spicules qui s'accumulent à sa surface lui donnent un aspect jaune grisâtre.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Raspailia (Parasyringella) agnata : les rameaux sont plus réguliers et finement veloutés. Leurs extrémités sont arrondies et souvent en forme de Y. L'espèce est présente uniquement sur les côtes bretonnes.

Stelligera stuposa : les rameaux sont plus épais et de section ovale. Cette espèce est gluante au toucher. Elle est fréquente en Manche-Atlantique Nord-Est, est beaucoup plus rare en Méditerranée.

Une étude microscopique des spicules est essentielle pour une identification sûre.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*. Cette éponge est hermaphrodite* ; les gamètes* mâles et femelles d'un même individu ne sont pas expulsés au même moment afin d'éviter l'autofécondation. Cette éponge est ovulipare* et donne naissance à une larve* ciliée* nageuse, dite de type « parenchymella*», qui se fixera sur son support après quelques jours de vie pélagique*.
    Sa période de reproduction, relativement courte, se manifeste en août et septembre, période où l'eau est la plus chaude, mais peut varier d'une année à l'autre selon les conditions météorologiques.
  • Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Les spicules qui transpercent la surface de l'éponge retiennent de nombreuses particules organiques qui attirent de nombreux vers nématodes.

Divers biologie

Description microscopique :
Les spicules mégasclères* sont des styles* ou des subtylostyles*, longues aiguilles arrondies à une extrémité et pointues à l'autre (1375-1800 µm) et des acanthostyles*, petites massues hérissées d'épines sur toute leur longueur (70-100 µm). On observe également de petites aiguilles effilées et courbes, pointues aux deux extrémités, des styloïdes (220-420 µm) regroupées en faisceaux à la base des styles. Ce sont ces derniers qui transpercent l'ectosome et hérissent la surface de l'éponge.
Cette espèce est dépourvue de microsclères*.
Les fibres de spongine* forment un réseau réticulé*.

Informations complémentaires

Les photos montrées dans cette fiche ont été identifiées grâce à l'examen des spicules.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge rameuse : colonie partagée en rameaux à la façon des bois d'un cerf.
hispide : couvert de poils rudes et espacés. Fait référence aux longs spicules qui dépassent de la surface de l'éponge.

Éponge rameuse hispide est une proposition des auteurs de DORIS.

Origine du nom scientifique

Raspailia : dédié à François-Vincent Raspail, médecin, naturaliste et chimiste français (1794-1878).
hispida = du latin [hispidus] = hérissé, velu.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Axinellida Axinellides
Famille Raspailiidae Raspailiidés Surface hispide. Présence dans l’ectosome de petits styles disposés en bouquets autour de grands styles ou oxes proéminents.
Genre Raspailia (Clathriodendron)
Espèce hispida

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