Planaire gonocéphale

Dugesia gonocephala | (Duges, 1830)

N° 262

Europe

Clé d'identification

Tête triangulaire avec deux petits lobes latéraux mobiles
Deux yeux noirs minuscules à l'intérieur de taches blanches
L'écart entre eux est presque égal à l'écart entre chaque œil et le bord de la tête
Longueur maximum : 25 mm

Noms

Noms communs internationaux

Bachplanarie (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Euplanaria gonocephala (Duges, 1830)
Planaria gonocephala Duges, 1830

Distribution géographique

Europe

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe

Il semble que l'espèce ne soit présente qu'en Europe.

Biotope

Cette espèce est présente dans tous les types de cours d'eau propres et non pollués, souvent sous les pierres et parmi plantes aquatiques.

Description

Dugesia gonocephala est une super-espèce regroupant les sous-espèces :

  • Dugesia gonocephala gonocephala (Duges, 1830)
  • Dugesia gonocephala ilvana Lepori, 1948
  • Dugesia gonocephala meridionalis Benazzi, 1961
  • Dugesia gonocephala precaucasica Porfirieva, 1958
  • Dugesia gonocephala subtentaculata Duges, 1830
  • Dugesia gonocephala taurocaucasica Porfirieva, 1958
  • Dugesia gonocephala transcaucasica Porfirieva, 1958

Ces sous-espèces ont le même aspect et leur distinction implique l'examen du pénis et surtout de leur biotype chromosomique*.

Dugesia gonocephala est un plathelminthe dont la face ventrale est couverte de cils vibratiles. Ces cils lui servent à se déplacer (même s'il peut aussi nager sur de courtes distances) et à respirer en faisant des tourbillons dans l'eau. Il peut atteindre 20 à 25 mm de longueur pour 4 à 6 mm de largeur. La tête, triangulaire avec des petits lobes latéraux mobiles, porte deux minuscules yeux noirs situés à l'intérieur de taches blanches (certains individus âgés peuvent avoir trois ou quatre yeux). L'écart entre eux est presque égal à l'écart entre chaque œil et le bord de la tête. Ses yeux ne lui apportent qu'une vue médiocre ; il s'oriente plutôt avec la lumière. Il est de pigmentation plus ou moins foncée : brun, gris, noir (parfois blanc sale comme sur certaines photos illustrant cette espèce).

Espèces ressemblantes

D'autres Plathelminthes sont ressemblants mais la tête triangulaire avec deux petits lobes latéraux mobiles, les deux minuscules yeux noirs situés à l'intérieur de taches blanches, l'écart entre les yeux permettent de distinguer Dugesia gonocephala des autres espèces proches.

Alimentation

C'est un carnassier qui se nourrit de gammares et de larves d'insectes, mais aussi de charognes et d'œufs de poisson. La proie est détectée à l'aide de deux organes olfactifs situés à l'avant. Elle est ensuite enveloppée dans du mucus visqueux. La bouche est située au milieu de la face ventrale et le pharynx qui est protractile, en sort et laisse s'échapper des sécrétions digestives. Les tissus de la proie sont décomposés et absorbés.
La bouche sert aussi d'anus.
Dugesia gonocephala peut rester des mois sans manger.

Reproduction - Multiplication

D. gonocephala présente 2 modes de reproduction :

  • un mode principal asexué par fission ou scissiparité*. Ce mode majoritaire de reproduction est favorisé par la chaleur et intervient lorsque la température est comprise entre 10 et 25 °C avec un optimum à cette dernière température. Il est souvent le seul dans les régions méditerranéennes. D. gonocephala possède une capacité de régénération étonnante : même une petite partie de son corps peut suffire à la reconstitution d'un individu.
  • un mode secondaire par reproduction sexuée. Ce mode minoritaire de reproduction est possible à une température de 10 à 20 °C avec un optimum à 17,5 °C. D. gonocephala est hermaphrodite* (lors de l'accouplement il est à la fois mâle et femelle). Les œufs une fois développés, sont rassemblés dans un cocon. Ensuite le corps de la mère se déchire pour l'expulser. Ce cocon est de forme ronde, attaché au substrat par une tige (pédonculé*), d'une taille d'un millimètre, de couleur jaune orangé lors de la ponte pour ensuite s'assombrir, avec une paroi dure et brillante. Il est fixé à des plantes ou à des pierres. Il contient entre trois et dix-huit juvéniles. Il n'y a pas de stade larvaire, ce sont des individus complètement formés qui sortent du cocon.

Divers biologie

Le mucus toxique qu'il secrète sert à la fois d'arme offensive et défensive.

Informations complémentaires

Dugesia gonocephala est une espèce que l'on trouve généralement en retournant les pierres. Le plongeur curieux est invité à remettre soigneusement ces pierres en place.

Origine des noms

Origine du nom français

Planaire est le nom vernaculaire pour désigner l'ensemble des vers plats libres.
gonocéphale = traduction directe du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Dugesia : du médecin et naturaliste Antoine-Léon Delzescaut Dugès (1797-1838), né à Mézières (Ardennes) et décédé à Montpellier. Il est le premier descripteur de cette espèce.
gonocephala : des mots grecs [gono] = angle et [kephale] = tête soit "tête anguleuse", en relation avec la forme triangulaire de la tête.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Platyhelminthes Plathelminthes Vers plats à symétrie bilatérale, portant des organes des sens simples sur la tête, tube digestif à une seule ouverture ventrale. Nombreuses espèces libres ou parasites.
Classe Rhabditophora Rhabditophores Plathelminthes libres ou parasites.
Sous-classe Neoophora
Ordre Tricladida Triclades
Famille Dugesiidae
Genre Dugesia
Espèce gonocephala

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