Schizomavelle auriculé

Schizomavella (Schizomavella) auriculata | (Hassall, 1842)

N° 1539

Méditerranée, Atlantique Nord

Clé d'identification

Bryozoaire encroûtant commun
Plaques calcifiées de forme et de contour irréguliers
Nombreuses formes d'aspect dissemblable
Coloration jaune pâle, plus rarement orange vif
Identification au microscope uniquement

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Lepralia auriculata Hassall, 1842
Schizoporella auriculata (Hassall, 1842)
Schizomavella auriculata (Hassall, 1842)

Schizomavella “auriculata” (Hassall, 1842), au sens large est une espèce démembrée. Il existe effectivement de nombreuses variantes (ou formes), en particulier dans les eaux européennes, de ce bryozoaire qui pour certaines d'entre elles sont considérées aujourd'hui comme des espèces à part entière.

Parmi elles, en voici quelques unes citées dans la littérature spécialisée :

  • Schizomavella auriculata asymetrica (Calvet, 1927), = Schizomavella asymetrica (Calvet, 1927)
  • Schizomavella auriculata biaviculifera Canu & Bassler, 1925
  • Schizomavella auriculata hirsuta (Calvet, 1927)
  • Schizomavella auriculata inordinata Canu et Bassler, 1930,
  • Schizomavella auriculata lineata (Nordgaard, 1896), = Schizomavella lineata (Nordgaard, 1896)
  • Schizomavella auriculata ornata (Canu et Bassler, 1930)
  • Schizomavella auriculata leontiniensis (Waters, 1878)
  • Schizomavella auriculata typica O'Donoghue & O'Donoghue, 1926
  • Schizomavella auriculata cuspidata = Schizomavella cuspidata = Schizomavella cornuta (Heller, 1867)

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Bien présente en Méditerranée, Schizomavella auriculata sous ses diverses formes est très répandue dans l'Atlantique tempéré et boréal mais beaucoup plus rare dans l'Arctique. Elle est aussi décrite comme présente dans le Pacifique Nord Américain.
Des formes fossiles sont aussi référencées en Europe et en Afrique du Nord depuis le Miocène.

Biotope

En Méditerranée ce bryozoaire encroûtant est très abondant entre 20 et 80 mètres de profondeur sur toutes sortes de substrats* durs. Il peut être observé sur les souches de posidonies, la base de divers organismes vivants érigés (gorgones, hydraires, bryozoaires, algues ...), de vieilles coquilles, dans le coralligène* ou sur les roches.
En Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord, il est observé sur divers substrats durs à moindre profondeur.

Description

Le complexe Schizomavella "auriculata" regroupe plusieurs formes qui présentent toutes quelques caractéristiques communes à l'examen microscopique (voir "Divers biologie") mais qui sont quasiment impossibles à identifier in situ.

Schizomavella auriculata est un bryozoaire encroûtant de couleur jaune pâle, parfois plus rougeâtre à orangé vif par très petit fond. Il forme de larges plaques calcifiées au contour irrégulier de 0,5 à 20 cm². Sa surface légèrement bosselée ou rugueuse est constituée pour sa partie périphérique ou chez les colonies jeunes d'une seule couche de zoïdes* (unilamellaire) et peut devenir multilamellaire au centre pour les colonies pérennes* placées dans de bonnes conditions de milieu. Les plaques observées semblent peu adhérentes au support et se présentent sous de nombreuses formes d'aspect dissemblable. Le degré de calcification diffère suivant les conditions du milieu ou l'âge de la colonie.

Espèces ressemblantes

La confusion in situ avec les différentes espèces des genres Schizomavella et Stephanotheca est inévitable et à l'observation microscopique plusieurs espèces proches restent compliquées à différencier de Schizomavella auriculata et en particulier Schizomavella cuspidata (Hincks, 1880), Schizomavella teresae Reverter & Fernandez, 1996 et Schizomavella sarniensis Hayward & Thorpe, 1995.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et particules organiques sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des lophophores* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).

Reproduction - Multiplication

Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Les œufs et les larves*, de couleur rouge sombre forment des petits points parfois visibles. Ils donnent ensuite des larves libres nageuses, assurant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie laquelle s'accompagne d'une spécialisation de certains individus : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, aviculaires*, ...).
Ovicelles et embryons sont observés toute l'année chez Schizomavella auriculata, les ancestrules de mai à juin, en Méditerranée.

Divers biologie

Description microscopique :
- Colonie encroûtante membraniporiforme* uni ou plurilamellaire, bien calcifiée.
- Autozoïdes* polygonaux irréguliers, de tailles et de positions variables, en séries radiaires, régulières sur les jeunes colonies ou les colonies unilamellaires ; inorganisés sur les colonies plus âgées ou plurilamellaires. Paroi frontale souvent très granuleuse. Taille des autozoïdes de 0,35 à 0,63 mm de longueur sur 0,28 à 0,48 mm de largeur.
- Aperture* (ouverture primaire par où sort le lophophore) sub-orbiculaire avec un sinus (échancrure médio-proximale) arrondi et deux fortes cardelles*.
- Deux à quatre épines sub-orales.
- Paroi frontale bien calcifiée et perforée de quelques trous, principalement en périphérie.
- Ovicelle sub-orale plus ou moins enfoncée et granuleuse, globuleuse avec quelques perforations parfois absentes.
- Aviculaire médian elliptique en position sub-orale, souvent surélevé (petit umbo*) et de petite taille, positionné immédiatement au dessous du sinus. Chez quelques zoïdes ce petit aviculaire est remplacé par un autre type d'aviculaire bien plus allongé, avec une mandibule spatulée et également positionnée dans l'axe du zoïde.



Le genre Schizomavella est caractérisé par la présence d'un petit aviculaire médian (voir origine du nom scientifique).

Schizomavella auriculata a été choisie par Canu & Bassler 1917 comme espèce type du genre Schizomavella.

Origine des noms

Origine du nom français

Schizomavelle auriculé est une traduction du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Schizomavella : du grec [schizo-] = fendre, séparer en fendant (et donc évoquant, ici, une "lame encroûtante"), de "mav" qui est l'abréviation de "median avicularium" (Canu & Bassler 1917) et de [-ella] = petit.

auriculata : du latin [auricularia] = petite oreille, sans doute en rapport avec les fortes cardelles* (ou condyles*) de l'aperture*.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 862786

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Bitectiporidae Bitectiporidés
Genre Schizomavella (Schizomavella)
Espèce auriculata

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