Coquille équilatérale et équivalve
Coquille lisse, mince et fragile
Couleur blanche, rosée ou brun clair
Fin périostracum brunâtre et brillant
Charnière pratiquement médiane
Siphons assez longs, séparés et divergents
Cératisole-gousse, solen-gousse, pharus-gousse, gousse
Bean solen, bean razor clam, legume pharus (GB), Baccello (I), Navallón (E), Taschenmessermuschel, Hülsenmuschel (D)
Solen legumen Linnaeus, 1758
Ceratisolen legumiformis Locard, 1886
Ceratisolen legumen Step 1927
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerrannée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Ce couteau est présent en Manche, en Atlantique Nord-Est de l’Irlande au nord jusqu’aux côtes méridionales du Maroc au sud. Il vit également en Méditerranée.
Sa présence en mer du Nord est signalée par certains auteurs (en Norvège notamment), bien qu’il soit absent des inventaires belges, néerlandais (présent comme fossile) et français pour cette région.
Cette espèce, assez commune, vit sur les fonds de sable fin et propre de l’infralittoral* et du circalittoral* jusqu’à 80 mètres de profondeur environ.
Ce mollusque fouisseur vit profondément dans des substrats* meubles en position verticale, creusant un puits dans lequel il se déplace comme un ascenseur hydraulique. A la moindre alerte il s’enfouit très rapidement grâce à son puissant pied musculeux et échappe ainsi aux éventuels prédateurs.
La coquille de ce bivalve est équilatérale* et équivalve*. Elle est assez longue et peut atteindre une dizaine de centimètres (13 cm au maximum). Elle est lisse, mince et fragile ; de couleur blanche, rosée ou brun clair, sa sculpture montre de nombreuses stries concentriques très fines. Elle est recouverte en grande partie d’un fin périostracum* brunâtre et brillant. Les marges dorsales et ventrales sont parallèles. Le bord postérieur, côté siphons, est relativement droit alors que le bord antérieur (côté pied) est nettement convexe. Ces deux extrémités sont largement bâillantes. La charnière, située du côté dorsal de la coquille, est pratiquement médiane.
Chez ce mollusque hétérodonte*, la valve* droite possède une dent cardinale* et deux dents latérales, une antérieure assez longue et une postérieure courte. La valve gauche possède deux dents cardinales longues et deux dents latérales, une antérieure et une postérieure aussi longues que les cardinales. L'empreinte des muscles adducteurs* est bien visible ainsi que la ligne palléale* et le sinus* qui est court.
Les siphons* sont assez longs, séparés et divergents. Le siphon buccal, ou inhalant, est frangé par une série de 8 grands et 16 petits tentacules. Ces derniers sont arrangés par paires entre les grands. On observe à la surface de ce siphon 8 lignes pigmentées rougeâtres qui partent de chaque paire de petits tentacules*.
Le siphon anal, ou exhalant, est plus petit et ne porte pas de tentacules marginaux. Il possède un repli membraneux très mince, ou membrane valvulaire, qui empêche les déchets de refluer. On remarque, à l’intérieur, un rang de très petits tentacules*.
Solen marginatus : le bord des 2 valves est rectiligne. Il vit sur des fonds de sable plus ou moins vaseux.
Ensis magnus : sa coquille est légèrement courbée. Le ligament externe est situé sur le bord antéro-dorsal.
Phaxas pellucidus : sa coquille est beaucoup plus petite (40 mm au maximun) et très inéquilatérale. Le bord ventral est nettement convexe et la charnière très près du bord antérieur.
Le régime alimentaire de ce mollusque suspensivore* est composé de phytoplancton* et de matières organiques en suspension. L'absorption de la nourriture se fait grâce au siphon inhalant qui affleure à la surface du sédiment. Celui-ci permet l’entrée d’eau dans la cavité palléale* ; cette eau est filtrée par le mollusque qui en retient les particules alimentaires puis est expulsée vers l’extérieur par l’autre siphon exhalant.
La reproduction des couteaux se fait dans l’eau de mer. Ce sont des espèces gonochoriques* sans dimorphisme* sexuel. Les cellules reproductrices ou gamètes*, mâles et femelles, sont libérées dans l’eau de mer par le siphon exhalant. Elles fusionnent pour donner naissance à un œuf qui va se développer et grandir puis se métamorphoser* en une larve* capable de nager grâce à une couronne ciliée, le velum*. Ces larves sont transportées par les courants dès le printemps ; après une courte vie planctonique* (2 à 3 semaines) elles se posent sur le fond et adoptent une vie benthique*.
Le principal prédateur de ce couteau est un poisson Pleuronectiforme, le flet Platichthys flesus, qui le chasse à marée montante quand il remonte à la surface.
D’un intérêt culinaire moyen, le couteau-gousse est surtout utilisé comme esche pour la pêche au bar, au maigre ou à la dorade grise.
Cette réglementation est valable pour tous les couteaux : Pharus legumen, Ensis spp. et Solen spp.
Selon l’Annexe I de l’arrêté du 26 octobre 2012 déterminant la taille minimale ou le poids minimal de capture des poissons et autres organismes marins (pour une espèce donnée ou pour une zone géographique donnée) effectuée dans le cadre de la pêche maritime de loisir, la taille minimale de récolte est de 10 cm en mer du Nord, Manche et Atlantique.
La récolte est autorisée toute l’année avec divers engins de pêche agréés : griffe à dents, croc, pelle triangulaire, baleine de parapluie, fourche, gouge à couteaux. Selon les régions, la quantité par personne et par marée est : non limitée en Manche, limitée à 100 pièces ou 3 kg en Bretagne, 5 kg en Charente-Maritime, 60 pièces ou 3 kg en Vendée.
Il n'existe pas de taille minimale de capture du couteau en Méditerranée. Il n’y a pas de quantités non plus à respecter sauf dans les Bouches-du-Rhône où le quota est fixé à 1 kg par jour et par personne.
Quand la quantité n’est pas contingentée, la réglementation précise qu’elle est toujours limitée à la consommation familiale du pêcheur (les volumes devant rester « raisonnables »).
Couteau : la forme droite de ce bivalve fait penser au manche d'un couteau.
gousse : par analogie avec la forme de l’enveloppe de certaines plantes légumineuses.
Pharus : du grec [pharos] = manteau, enveloppe. Ce nom de genre a été donné par le zoologiste britannique J.E. Gray (1800-1875) qui n’en a pas donné d’explication. Ce dernier ne commentait jamais les noms qu’il créait !
legumen : nom latin = légume à cosse, à gousse.
Numéro d'entrée WoRMS : 140736
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Adapedonta | Adapédontes | |
Famille | Pharidae | Pharidés | |
Genre | Pharus | ||
Espèce | legumen |
In-situ
Individu de 108 x 24 mm observé en épave sur un fond de sable.
Douarnenez (29), 1 m (dans le sable)
04/12/2017
Equivalve
Les deux valves sont parfaitement symétriques par rapport au plan sagittal. La coquille est dite équivalve.
Note : les collections et prélèvement de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Douarnenez (29), 1 m, sur un fond de sable.
04/12/2017
Périostracum
La coquille est recouverte en grande partie d’un fin périostracum brunâtre et brillant.
Note : les collections et prélèvement de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Douarnenez (29), 1 m, sur un fond de sable.
04/12/2017
Valve gauche
La valve gauche possède deux dents cardinales longues et deux dents latérales.
Note : les collections et prélèvement de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Douarnenez (29), 1 m, sur un fond de sable.
04/12/2017
Charnière
La charnière, située du côté dorsal de la coquille, est pratiquement médiane.
Note : les collections et prélèvement de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Douarnenez (29), 1 m, sur un fond de sable.
04/12/2017
Empreintes
L'empreinte du muscle adducteur et la ligne palléale sont bien visibles.
Note : les collections et prélèvement de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Douarnenez (29), 1 m, sur un fond de sable.
04/12/2017
Planche anatomique
Cette planche anatomique montre les détails de l’organisation interne du mollusque.
Dessin en couleur de la planche XVIII-A, tiré de l'ouvrage "Histoire
naturelle des mollusques" tome premier, mollusques acéphalés de G.P.
Deshayes dans « Exploration scientifique de l'Algérie pendant les
années 1840, 1841, 1842 ».
Reproduction de documents anciens
1844
Dessin ancien
Illustration montrant les détails du pied et des siphons.
Dessin en couleur de la planche XVIII-B, tiré de l'ouvrage "Histoire naturelle des mollusques" tome premier, mollusques acéphalés de G.P. Deshayes dans « Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842 ».
Reproduction de documents anciens
1844
Détail des siphons
Dessin montrant les détails du siphon buccal (inhalant) avec ses grands et petits tentacules. En dessous, on remarque, sur le siphon anal (exhalant), la membrane valvulaire munie d’un rang de très petits tentacules.
Dessin en couleur de la planche XVIII-B, tiré de l'ouvrage "Histoire naturelle des mollusques" tome premier, mollusques acéphalés de G.P. Deshayes dans « Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842 ».
Reproduction de documents anciens
1844
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Antit M., Urra J., Marina P., Azzouna A., 2017, Les PHARIDAE (Mollusques, Bivalves) de la baie de Tunis,Tunisie (Méditerranée occidentale), Journal of new sciences, Agriculture and Biotechnology, Tunisie, 46(1), 2502-2508.
Deshayes M.G.P., 1844, Histoire naturelle des mollusques, Tome 1, les mollusques acéphalés, atlas, Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842. Zoologie, 160 p., Pl. I-LXXVII A.
Payraudeau B.C., 1826, Catalogue descriptif et méthodique des annélides et des mollusques de l’île de Corse, imprimerie de J. Tastu, Paris, 26-174.
Yonge C.M., 1959, On the structure, biology and systematic position of Pharus legumen (L.), Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 38, 277-290.
La page de Pharus legumen sur le site de référence de Doris pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Pharus legumen dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN