Eponge revêtante ou lobée
Consistance ferme
Douce au toucher
Couleur gris rosâtre à jaunâtre
Spongia contarenii sensu Martens, 1824
Halichondria contarenii Lieberkühn, 1859
Esperia contarenii (Lieberkühn, 1859)
Mycale contarenii (Lieberkühn, 1859)
Esperella aegagropila (Johnston, 1842)
Mycale aegagropila (Johnston, 1842)
Mycale foraminosa (Schmidt, 1862)
Mycale modesta (Schmidt, 1862)
Aegogropila varians Gray, 1867
Mycale irregularis Czerniavsky, 1880
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Mycale (Aegogropila) contarenii est présente en Manche (de la Belgique à la Bretagne), sur les côtes de l’Atlantique Nord-Est (de l’Irlande au Portugal), sur les côtes nord-ouest de l’Afrique jusqu’aux îles du Cap Vert ainsi qu’en Méditerranée occidentale.
Cette mycale habite les fonds rocheux et recouvre pierres, coquilles de bivalves ou stipes* d’algues de l’étage médiolittoral* inférieur jusqu’à une trentaine de mètres de profondeur. Elle préfère les sites abrités où les courants ne sont pas trop violents.
La forme de cette éponge est variable, parfois revêtante et de faible épaisseur, elle peut se présenter également sous forme de lobes plus ou moins denses. Dans certains cas, ces lobes s’allongent, communiquent entre eux, donnant un aspect ramifié au spécimen. De quelques millimètres d’épaisseur, elle peut s’étendre sur quelques dizaines de cm². Sa couleur tend vers le gris rosâtre, le jaunâtre ou le jaune verdâtre. Sa consistance est ferme mais compressible et sa perception douce au toucher. Les oscules* sont grands, peu nombreux et dispersés inégalement à la surface de l’éponge. L’ectoderme* est couvert de petits conules* donnant un aspect général réticulé*. Les principaux canaux exhalants menant aux oscules sont plus ou moins visibles sous forme de veines translucides.
Mycale macilenta : son aspect est plus velouté et elle est nettement plus molle. Cependant une étude au microscope des spicules* est fortement recommandée afin de différencier les deux espèces.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
La présence de gemmules* externes caractéristiques a été observée au mois de mai en Méditerranée chez Mycale (Mycale) contarenii.
La faculté de régénération de cette éponge a été mise en évidence lors d’expériences in vitro par Cl. Lévi et R. Borojevic dans les années 1964-1965.
On notera que les éponges ont une forte capacité de régénération.
Comme tous les spongiaires, cette espèce est un animal très simple ne présentant pas de tube digestif et peu ou pas de cellules nerveuses. Elle ne se rétracte donc pas quand on la touche. Elle présente une couche de cellules externes (l’ectoderme*) et une couche de cellules internes (l’endoderme*), séparées par une sorte de gelée (la mésoglée*). La cavité gastrique ou cavité interne (atrium*) est tapissée de cellules ciliées (les choanocytes*, caractéristiques des spongiaires) dont les flagelles créent un courant d’eau.
La respiration se fait par filtration de l’oxygène dissous dans l’eau.
Les spicules sont répartis en deux catégories : d’abord des mégasclères*, longues aiguilles typiques de 220 à 320 µm, pointues à une extrémité et munies d’une petite tête à l’autre, appelées tylostyles* puis des microsclères* parmi lesquelles ont observera des anisochèles* palmés, en forme de pinces à mors, de trois tailles différentes ainsi que des sigmas* de petites tailles, de forme lunaire, 16 à 22 µm et des toxes*, genres de petits vermicelles lisses et fins, de 20 à 70 µm.
Le squelette est constitué d’un ensemble de fibres disposées en réseau dense, dit réticulé.
Lorsque, en 1859, Lieberkühn a repris les travaux de von Martens, il lui a attribué la paternité de cette éponge. Cependant il n’est mentionné aucune éponge du nom de Spongia contarenii dans ce travail de Martens. En conclusion, on doit considérer Lieberkühn comme l’auteur de cette espèce.
Mycale de Contarinii : francisation du nom scientifique.
Mycale : du grec [mukê] = champignon, moisissure, aspect général que donne cette éponge.
contarenii : en hommage à Nicolò B. Contarini (1780-1849), naturaliste italien.
Numéro d'entrée WoRMS : 168526
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Mycalidae | Mycalidés | Squelette en réseau formé de styles ou tylostyles groupés en plumets. Nombreux types de microsclères, dont des anisochèles qui peuvent se grouper en rosettes. |
Genre | Mycale (Aegogropila) | ||
Espèce | contarenii |
Forme lobée
La forme de cette éponge est variable, parfois revêtante et de faible épaisseur, elle peut, comme ici, se présenter également sous forme de lobes plus ou moins denses.
Fort du Centre, Cherbourg (50), 18 m
19/08/2001
A marée basse
Cette mycale habite les fonds rocheux et recouvre pierres, coquilles de bivalves ou stipes d’algues de l’étage médiolittoral inférieur jusqu’à une trentaine de mètres de profondeur.
Havre de Flicmare, pointe de Barfleur (50), médiolittoral inférieur
01/03/2010
Canaux exhalants
Les principaux canaux exhalants menant aux oscules sont plus ou moins visibles sous forme de veines translucides.
Havre de Flicmare, pointe de Barfleur (50), médiolittoral inférieur
01/03/2010
Couleur inhabituelle
Forme encroûtante rouge violacé sur une coquille de moule Mytilus edulis.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
27/02/2011
Spicules
Spicules : subtylostyles (flèche noire), anisochèle palmé profil (flèche rouge) et sigma tors (flèche verte). Barre d'échelle 20 µm.
Photo au microscope 16x, en contraste interférentiel, frange noire.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Spicule subtylostyle
Spicule subtylostyle.
Barre d'échelle 20 µm. Photo au microscope : objectif 16x, en contraste interférentiel, frange noire.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Spicule anisochèle palmé
Spicule anisochèle palmé, de face.
Photo au microscope, en contraste interférentiel, frange noire. Objectif 63x.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Anisochèle palmé de trois-quarts
Spicule anisochèle palmé, de trois-quarts.
Photo au microscope, en contraste interférentiel. Objectif 63x.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Spicules sigmas tors
Spicules sigmas tors. Barre d'échelle 20 µm.
Photo au microscope, en contraste interférentiel. Objectif 25x.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Spicule toxe
Spicule toxe. Barre d'échelle 10 µm.
Photo au microscope, en contraste interférentiel, frange noire. Objectif 40x.
Pertuis Vauban, bassin de la Barre, Le Havre (76)
10/03/2011
Dessins de la spiculation
Etude de la spiculation, fig. 3, p. 93.
Révision des Mycale de l'Europe occidentale, tome I, fasc. III par Emile Topsent dans les annales de l'Institut Océanographique aux éditions Blondel la Rougery.
N/A
Reproduction de documents anciens
1924
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bibiloni M.A., 1981, Estudio sistematico de orden Poecilosclerida (Demospongia) de la Costa Brava (Gerona), Boletin del Instituto Espagñol de Oceanografia, 6, 4, 103-154.
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer, Vie Milieu, II – Systématique, 12(2), 287-350.
Topsent E., 1924, Révision des Mycale de l’Europe occidentale, Annales de l’Institut Océanographique, 1(3), ed. Blondel la Rougery, 77-118.
Van Soest R.W.M., Beglinger E.J., de Voogd N.J., 2014, Mycale species (Porifera: Poecilosclerida) of Northwest Africa and the Macaronesian Islands, Zoologische Mededelingen Leiden (NL), 88, 4, 59-109.
La page de Mycale (Aegogropila) contarenii sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Mycale (Aegogropila) contarenii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN