Dos de couleur verte ou bleue, parfois intense
Nette tache noire rectangulaire sur les flancs
Longueur de la tête inférieure à la hauteur du corps
Nageoire dorsale continue et non échancrée
Bouche pointue, protractile
Mandoule, amande, chuscle
Big picarel, blotched picarel (GB), Menola (I), Chucla, mena, mendola (E), Laxierfish (D), Mendole pikarel (NL), Laxeervis (N)
Maena maena (Linnaeus, 1758)
Maena vulgaris Valenciennes, 1830.
Spicara flexuosa Rafinesque, 1810
Spicara chryselis (Valenciennes, 1830)
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La mendole occupe toute la Méditerranée, où elle est une espèce très commune, bien que plus densément dans la zone occidentale, l’Adriatique et la mer Egée. Sa présence est occasionelle en mer Noire. On la retrouve également en Atlantique Est, de l’autre côté de Gibraltar : du Maroc au Portugal, ainsi qu’aux îles Canaries et Madère.
Les mendoles vivent en général en petits bancs formés d’individus de même taille, parfois mélangés avec d’autres poissons (bogues, castagnoles,…), près des côtes et entre deux eaux. Elles apprécient les fonds rocheux riches en algues, sableux, vaseux ou d’herbiers, la plupart du temps entre 5 et 30 m, mais parfois jusqu’à 200 m de profondeur en hiver. Elles sont beaucoup plus littorales en été. On les retrouve la nuit immobiles sur le fond, dans les herbiers de posidonie ou posées sur les roches. Ce sont des compagnes classiques des paliers.
De corps oblong, un peu comprimé, ce poisson est caractérisé en général par un dos de couleur bleue ou verte, intense et argentée, soulignée de traits dorés. Ses flancs, d’un blanc argenté, avec parfois des pointillés bleutés, sont marqués d’une nette tache noire rectangulaire, située entre la ligne latérale et le bord de la pectorale. Pendant la nuit, cette tache tend à disparaître. L’opercule, et la tête parfois, sont rayés de bleu. Il faut noter que les femelles et les jeunes ont une livrée beaucoup plus terne. Comme souvent, on gardera en mémoire que les données de coloration sont très variables et ne suffisent pas à une identification certaine : variation saisonnière, sexuelle et selon l’âge.
D’une taille moyenne entre 12 et 20 cm, certains mâles peuvent atteindre 25 cm et les plus grands individus ont une bosse sur la nuque. Les femelles sont toujours plus petites et moins élevées. La longueur de la tête est inférieure à la hauteur du corps.
La bouche est très protractile* : la mâchoire supérieure s’étire en tube. Elle contient de petites dents pointues.
La nageoire dorsale est continue et non échancrée (comprend onze épines et une douzaine de rayons mous) ; la pelvienne a une épine et 5 rayons ; la caudale est fourchue, formée de deux lobes en creux et pointus. Il n’y a pas d’épine sur l’opercule. La ligne latérale* est continue depuis l’arrière de l’œil jusqu’à la caudale.
Dans le genre Spicara, une autre espèce est très ressemblante : le picarel, Spicara smaris, dont la tête est beaucoup plus petite et le corps élancé et longiligne; sa nageoire dorsale est rectiligne ; son dos est brun ou jaune grisâtre.
C’est un poisson planctonophage* dans la journée, mais au crépuscule il se nourrit aussi de petits animaux benthiques* (crustacés, mollusques) et même de végétaux.
Ce poisson est à hermaphrodisme* protogyne* c’est à dire que l’inversion sexuelle s’effectue dans le sens d’abord femelle, puis mâle. La maturité sexuelle des femelles arrive à deux ans, celle des mâles à trois ans. Les mâles arborent alors une couleur bleue plus intense. Selon la localisation, la reproduction a lieu du printemps à l’automne, à faible profondeur (entre 10 et 20 m) où les mâles se regroupent et paradent au-dessus du sable. Les œufs, collants, sont pondus dans des trous préparés par les mâles où ils sont immédiatement fécondés. Par la suite, les mâles les ventilent et les protègent.
Le genre Spicara a posé de gros problèmes aux systématiciens pour décrire chaque espèce. En effet, la coloration de ces poissons est très variable, selon le sexe, la maturité sexuelle, l’inversion sexuelle mais aussi les modifications saisonnières. Aussi, le nombre d’espèces décrites a largement augmenté après Linné. Cependant, depuis 1950, des études ont prouvé qu’une simplification était possible et même, en 1971, par l’étude des cristallins, que ce genre ne comprendrait sans doute que deux espèces locales S. maena et S. smaris.
Le genre Spicara a changé de famille. Auparavant dans les Centracanthidés, il se trouve maintenant dans celle des Sparidés. Notons qu'en 2021 WoRMS place encore la famille dans les Centracanthidés. A suivre...
La chair de la mendole est comestible (friture) mais ne rencontre pas un grand succès car elle est pleine d’arêtes. Elle a même été, à une certaine époque, considérée comme impropre à la consommation (« mange-mendole » était alors une insulte grave !).
Mendole : du latin [mendum] = tache sur le corps.
Amendolle en provençal ancien ou amendola en occitan : signifie amande. Ce poisson est d'ailleurs appelé amande du côté de Nice (peut-être en référence à la forme du corps de profil).
Spicara : du latin [spica] = épi, pointe (du fait de la forme de sa bouche ou des nombreux rayons de ses nageoires ?)
maena : mot latin désignant un petit poisson de mer.
Numéro d'entrée WoRMS : 126828
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
Genre | Spicara | ||
Espèce | maena |
Individu de jour dans l'herbier de posidonies
De jour, la mendole se rencontre souvent au-dessus des herbiers de posidonies. La tache noire est très visible sur les flancs (photo prise l’après-midi).
Galeria (2B), Ciuttone, 20 m
19/10/2007
Individu de nuit
Les mendoles forment le jour des bancs importants en pleine eau. La nuit elles se dispersent pour se tenir immobile sur le fond en adoptant une livrée nocturne. En début de nuit, la tache noire rectangulaire est encore visible.
Cette mendole est de couleur relativement terne pour un individu photographié de nuit. La tache sur les flancs est encore visible.
Antibes (06), La Love, de nuit
13/08/2006
Spécimen très coloré, de nuit
Cette mendole a adopté une dominante vert argenté et bleu violet. La tache sur les flancs tend à s’estomper de nuit. Sur cette photo, elle n’est qu’à peine repérable.
Antibes (06), La Fourmigue, de nuit
10/08/2005
Vue de face
De nuit, certaines couleurs brillent. La bosse au-dessus des yeux est perceptible. L’opercule et la tête sont rayés de bleu. La nuit n’est pas encore bien avancée : la tache noire est encore bien marquée.
La Ciotat (13), la Balise, de nuit
14/09/2007
Profil
Ligne latérale et tache sur le flanc bien visibles.
La Cuisse, Villefranche-sur-Mer (06), 10 m
15/11/2009
En pleine eau
Les mendoles sont aussi visibles de jour en pleine eau, au-dessus des rochers, parfois mélangées à des sars. Leur couleur est bleu argenté, moins saturée que de nuit.
Villefranche-sur-Mer (06), La Cuisse, 10 m
15/11/2009
En banc dans un herbier de posidonies
De jour, la mendole se rencontre souvent en bancs au-dessus des herbiers de posidonies.
Galeria (2B), Ciuttone, 20 m
19/10/2007
En banc sur le fond
De jour, on les rencontre souvent ainsi, cherchant leur nourriture.
Antibes (06), La Fourmigue
14/08/2005
En banc en pleine eau
Les mendoles vivent en général en petits bancs formés d’individus de même taille, parfois mélangés avec d’autres poissons (bogues, castagnoles,…), près des côtes et entre deux eaux. Ce sont des compagnes classiques des paliers.
Sec du Gendarme, Porquerolles (83), 22 m
06/07/2014
Gravure ancienne
Cette gravure est extraite de l'Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et Valenciennes. Elle provient de la Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1830
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Parenti P., 2019, An annotated checklist of the fishes of the family Sparidae, Fishtaxa, 4(2), 47-98.
La page sur Spicara maena sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase.
La page de Spicara maena dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN