Bernard-l’ermite de petite taille : jusqu’à environ 2,5 cm
Pagure très coloré
Extrémités des pattes et des pinces blanches à pois rouges
Espèce peu poilue
Yeux noirs et petits, pédoncules oculaires ponctués de rouge
Antennes striées rouge et blanc
Pagure sédentaire
Hermit crab (GB), Paguro sedentario (I), Ermitaño sedentario (E), Bunter einsiedlerkrebs (A)
Calcinus ornatus (P. Roux, 1828)
Pagurus ornatus P. Roux, 1828
Méditerranée, îles de l'Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce se rencontre dans toute la Méditerranée, en étant plus commune dans les zones chaudes. Elle est signalée également aux Açores, à Madère, aux Canaries, et dans les îles du golfe de Guinée.
Calcinus tubularis se rencontre depuis la surface jusqu’aux environs de 70 mètres de profondeur. Il vit dans les zones rocheuses et dans les herbiers de posidonies.
C'est un bernard-l’ermite de petite taille, environ 2,5 cm au maximum (en comptant les pattes et les pinces). Ce petit pagure est peu poilu, en revanche il est très coloré. Les pattes locomotrices sont ponctuées de rouge sur fond bleuté. Leur extrémité est blanche à pois rouges. Les pinces sont tachetées de rouge et de bleu. Comme pour les pattes, leur extrémité est blanche ponctuée de rouge. Les yeux sont petits et noirs. Les pédoncules oculaires présentent un dégradé de bleu à la base vers le blanc à l’extrémité, le tout ponctué de rouge. Les antennes sont finement striées blanc et rouge. Le céphalon* présente des dessins rouges sur fond bleuté, des ponctuations rouges et une tache foncée triangulaire derrière l’implantation des pédoncules oculaires. La pince gauche est plus grosse que la droite.
Calcinus tubularis peut être confondu avec les autres pagures de petite taille comme Clibanarius erythropus ou Pagurus anachoretus. Toutefois sa coloration caractéristique devrait permettre d’éviter toute erreur.
Animal détritivore*. Lorsque ce pagure choisit un habitat fixé, il consomme ce qui passe à sa portée : plancton*, débris divers. Il se comporte alors presque comme un animal filtreur*.
On peut assister également à l'attaque du petit pagure sur de plus gros animaux, comme des limaces de mer (voir les photos sur les fiches de Thuridilla hopei et de Caloria quatrefagesi mais sans savoir s'il agit avec une visée alimentaire ou simplement de défense de territoire.
La reproduction de Calcinus tubularis est sexuée. Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). La période de ponte se situe entre mai et octobre avec un maximum en août. Les femelles incubent en moyenne 30 œufs d’un diamètre d’environ 0,3 mm, fixés sur leur abdomen. Ces œufs donnent naissance à des larves* planctoniques* appelées glaucothoés. Après plusieurs mues, les larves planctoniques subissent une métamorphose à la suite de laquelle les animaux deviennent benthiques*. Les "bébés" Calcinus tubularis recherchent une mini-coquille ou un mini-tube à leur taille dès leur arrivée sur le fond et grandissent jusqu'à devenir adultes.
Contrairement à de nombreux pagures, Calcinus tubularis n’est pas associé à d’autres espèces.
Cette espèce a la particularité de pouvoir loger dans des coquilles de gastéropodes libres comme la plupart des autres pagures ou de de gastéropodes fixés (en particulier dans les coquilles tubulaires du petit vermet, Vermetus triquetus) ce qui est caractéristique de ce petit pagure. Il peut aussi se loger dans les tubes calcaires fixés de vers sédentaires. Dans ce cas le pagure est sessile*.
Espèce très petite, son observation nécessite de l’attention.
Il est moins fréquent dans les parties froides de la Méditerranée.
Les pagures sont souvent utilisés comme appâts par les pêcheurs.
Cette espèce est discrète, de petite taille et ne se comporte pas comme un "bulldozer". Ces caractéristiques font que Calcinus tubularis est parfois apprécié par les aquariophiles.
Il est appelé pagure sédentaire car il utilise souvent des tubes de vers polychètes sédentaires comme abri. Dans ce cas, son habitat est fixé au substrat.
Calcinus : du latin [calcis] = chaux, calcaire. L'auteur du genre (Dana, 1851) précise l'avoir nommé ainsi car les extrémités de ses appendices sont calcifiées, et non cornées comme dans d'autres genres de la même famille.
tubularis : du latin [tubulus] = tuyaux, tube, en référence aux tubes de vers servant fréquemment d'habitat à ce pagure.
Numéro d'entrée WoRMS : 107194
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Anomura | Anomoures | Les anomoures sont caractérisés par une cinquième paire de pattes atrophiée. Ils sont essentiellement représentés par les galathées et les bernard-l'ermite. |
Famille | Diogenidae | Diogénidés | Dissymétrie générale, une pince plus grosse que l'autre. L’abdomen n’est pas protégé par l’exosquelette. |
Genre | Calcinus | ||
Espèce | tubularis |
Habitant un tube concrétionné
Calcinus tubularis est peu poilu comparativement à d'autres pagures. On voit ici que sa pince gauche est plus grande que la droite.
Cap Caveaux, Marseille (13), 10 m
18/08/2007
Dans une coquille de gastéropode
Même si Calcinus tubularis loge le plus souvent dans des tubes de vers sédentaires ou de vermet, il lui arrive de prendre comme habitat des coquilles de mollusques.
Côte Bleue, Carry-le-Rouet (13), 8 m
07/2006
Dans un tube concrétionné
On remarque les extrémités blanches à pois rouges des pattes de l'animal. Notez également les fines stries rouges et blanches des antennes.
Cannonier Nord, La Ciotat (13), 20 m
17/05/2007
Abdomen mou et recourbé
Cet individu a été surpris à se promener de nuit en dehors de son tube ou de sa coquille. Dans cette posture il est vulnérable, son abdomen non carapacé n'est pas protégé.
Vallée des gorgones, Nice (06), 10 m, de nuit
28/08/2009
Habitant une coquille de cirripède
Il semble que Calcinus tubularis puisse s’adapter à une grande variété d’habitats. Peu importe la nature du logement du moment que la taille convienne, qu’il apporte la protection nécessaire et que son exposition par rapport au courant permette le passage de nourriture. Sur cette photo, le crustacé a élu domicile dans une coquille de cirripède.
Canadell, Cerbère, 3 m
08/2007
Dans le coralligène
Calcinus tubularis au sein d’une concrétion d’algues rouges calcaires. Il est possible que les algues recouvrent un tube calcaire laissé par un ver, logement favori du pagure sédentaire.
Planier, Marseille (13), 5 m
04/11/2007
Recouvert par un bryozoaire
Ce spécimen de Calcinus tubularis loge dans un tube recouvert par un bryozoaire encroûtant.
La Ciotat (13)
09/2005
Tube recouvert par une éponge
Ici encore on remarque nettement que la pince gauche de ce pagure sédentaire est plus grande que la droite.
Les Moyades, Marseille (13)
16/07/2006
Aux aguets
"Je me sens bien seul... Rien qu'une éponge à perte de vue..." (Crambe crambe ou Spirastrella cunctatrix).
Porquerolles (83), 15 m
30/10/2007
Dans un tube de vermet
Cette photo illustre la manière dont on rencontre généralement un pagure sédentaire. De petite taille (2,5 cm au plus mais généralement moins), son abdomen est enfoui dans un trou dont il ne laisse dépasser que les pattes, les yeux et les pinces. Ce Calcinus tubularis habite dans un tube de petit vermet (Vermetus triquetus)
Ciuttone sud, Galeria (2B), 20 m
19/10/2007
Un repas original !
Un pagure sédentaire est en train de tirer sur la fine peau qui avait commencé à se détacher de la ventouse du poulpe (en effet, cette peau se renouvelle régulièrement de manière à ce que la ventouse garde toujours le maximum d'efficacité). Pour le pagure, il s'agit d'excellentes protéines à portée de pinces !
Cette photo remarquable a été prise en apnée par Jean-Sébastien BOURGOIS. (Jean-Sébastien
reconnait néanmoins qu'il n'a découvert la scène étonnante que devant
l'écran de son ordinateur, mais ça aussi il fallait le voir...)
Cap Gros, Antibes (06), 6 m
20/07/2017
Rédacteur principal : Hervé THEDY
Vérificateur : Emmanuel BERNIER
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Michel PEAN