Corps globuleux (généralement cachée dans le substrat)
Trompe longue et élastique
Extrémité de la trompe en forme de T caractéristique
Couleur vert sombre
Ver hérissé
Green spoon worm (GB), Bonelia verda, gusano marino verde (E), Igelwurm, Grüne Bonellia (D), GrØnn pØlseorm (N)
Méditerranée, Adriatique, rare en Atlantique et mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est commune en Méditerranée occidentale (nord, centre, sud) en en Adriatique. Elle est plus rare en Atlantique jusqu'à la Norvège en passant par l'ouest de la Grande-Bretagne.
La bonellie verte vit depuis les premiers mètres jusqu'à 100 m de profondeur, sur les fonds détritiques, coralligènes avec le corps caché dans les anfractuosités ou fissures, parfois enterré également dans le sable ou la vase.
Le corps de la bonellie est de coloration brun verdâtre. Ce ver n'est pas segmenté, mais généralement globuleux, divisé en deux parties : le tronc et la trompe (proboscis ou prostomium). La bouche se trouve à la base de la trompe, entourée d'une paire de soies en forme de crochet. Le corps de la femelle de la bonellie a la forme d'un petit sac long de 8 à 9 cm se prolongeant par une trompe qui peut atteindre au maximum deux mètres en extension et qui mesure de 20 à 30 cm lorsqu'elle se contracte. La trompe se termine par deux expansions latérales en forme de T caractéristique. Le corps est généralement logé dans une anfractuosité de rocher tandis que la trompe est à l'extérieur.
Bonellia fuliginosa Rolando, 1821 et
Bonellia minor Marion, 1875
sont présentes en Méditerranée et dans l'océan Indien.
Les bonellies vertes sont omnivores et se nourrissent de déchets organiques. Un mucus est produit tout au long du proboscis* (trompe) dont la ciliature permet le cheminement des particules organiques à la bouche de l'animal.
La surface de la trompe contient une substance neurotoxique qui peut paralyser de petites proies animales.
Cette espèce possède un fort dimorphisme sexuel. Le déterminisme sexuel est lié à l'environnement.
Les mâles ont une taille mesurant 1 à 3 mm et vivent fixés sur la trompe ou dans le corps de la femelle, d'où ils tirent leur nourriture. L'individu mâle ne possède pas de tube digestif mais seulement un orifice génital. Une femelle peut contenir jusqu'à 85 individus mâles.
Les mâles libèrent leur sperme qui fertilise les ovules. Ces derniers une fois fécondés sont ensuite expulsés dans l'eau. Les œufs fertilisés, d'abord inclus dans une masse gélatineuse, se développent en larves « libres et nageantes » de sexe indifférencié en moins de 24 heures. La larve est de type trochophore*.
Lorsque la larve se trouve en présence d'une femelle (sur la trompe), et donc sous l'influence des hormones femelles, elle se métamorphose en individu mâle, vivant aux dépens de la femelle.
En l'absence d'individus femelles, la larve se fixe sur un substrat ou un rocher et se métamorphose alors en animal femelle.
La trompe de la bonellie est capable de se régénérer en cas d'agression par un prédateur.
Le pigment vert appelé bonelline a été étudié pour ses propriétés antibiotiques. Cette substance a des effets toxiques puissants gradués sur bon nombre d'organismes. Il semble avoir une relation entre le niveau de toxicité et l'intensité lumineuse qui éclaire la trompe. La bonelline n'est pas une chlorophylle.
Durant longtemps, ces espèces vermiformes ont appartenu à leur embranchement propre : les échiuriens (Echiura), en cause : l'absence de segmentation. Mais les analyses moléculaires ont confirmé en 2007 leur appartenance à l’embranchement des annélides (Annelida).
Bonellie verte : simple francisation du nom scientifique de l'espèce.
Bonellia : en hommage à Franco Andrea Bonelli, 1784-1830, zoologiste et entomologiste Italien.
viridis : du latin [viridis] = de couleur verte.
Numéro d'entrée WoRMS : 110363
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Polychaeta | Polychètes | Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles. |
Sous-classe | Echiura | ||
Ordre | Echiuroinea | Echiuroïnes | |
Famille | Bonelliidae | Bonelliidés | Important dimorphisme sexuel (mâle nain et parasite sur les femelles). Long prostomium souvent fourchu. Le tronc porte une paire de soies. Les soies anales sont absentes. |
Genre | Bonellia | ||
Espèce | viridis |
Ce que voient les plongeurs...
Une longue "ficelle" verte, terminée par un Y souple...
Si l'on effleure de son doigt une partie de la chose, elle se rétracte vivement et disparaît dans le trou d'où elle émergeait.
Grotte à corail, rade de Villefranche-sur-mer (06), 18 m
06/02/2005
Biotope
Cette bonellie est cachée dans la roche et étend sa trompe sur le sable.
Carry le Rouet, l'arche du Moulon, 30 m
25/05/2005
Croisement
Plusieurs individus sont sur le sable et les trompes se croisent.
Carry le Rouet, le Haricot, 35 m
28/05/2005
Détail
Détail de l'extrémité de la trompe ou proboscis.
Marseille, Les Farillons, 28 m
20/10/2006
Dans les algues
La couleur de ce spécimen est bien verte et se confond avec les algues Dictyota dichotoma.
Porquerolles, Sec des Carrières, 13 m
16/05/2005
Trompe de bonellie sur fond coralligène
On rencontre souvent la bonellie verte sur les fonds détritiques* ou coralligènes*, avec le corps caché dans les anfractuosités ou les fissures.
Îles Médès, Espagne, 20 m
11/10/1007
En Bretagne
La bonellie verte est aussi présente, bien que plus rare, en Atlantique Est et en Manche. Elle est ici, à Ouessant, de coloration plus bleue qu'en Méditerranée.
Pointe de l'Atlas, baie de Lampaul, Ouessant (26), 20 m
17/08/2020
Corps complet
Vue de l'animal avec la trompe repliée et le reste du corps qui se trouve en général soit dans la roche soit sous un rocher. Un individu mâle a été expulsé de la femelle et est visible à coté du proboscis.
Laboratoire, loupe binoculaire
20/03/2003
Corps entier
Beau spécimen parmi les roches.
Cerbère, Cap l'abeille, 10 m
03/07/2007
Rédacteur principal : Isabelle LOQUET
Vérificateur : Danièle HEBRARD
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Struck T.H., Schult N., Kusen T., Hickman E.,Bleidorn C., McHugh D., Halanych K.M., 2007, Annelid phylogeny and the status of Sipuncula and Echiura, BMC Evol Biol, 7, 57.
La page de Bonellia viridis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN