Amande de mer commune

Glycymeris glycymeris | (Linnaeus, 1758)

N° 1802

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée (rare)

Clé d'identification

Coquille ronde et épaisse
Épais périostracum velouté
Lignes brunes et flammes en zigzag
Une douzaine de petites dents près de la charnière

Noms

Autres noms communs français

Amande marbrée, amande commune d'Europe, huître du pauvre. On notera quelques dénominations régionales : coque rouge (Manche), amande du large (Arcachon), vovan (Marseille).

Noms communs internationaux

Dog cockle, european bittersweet (GB), Pie d’asino comune (I), Almendra de mar (E), Meermandel, Sammtmuschel, Glatte Arche (D), Marmerschelp, kamschelp (NL), Castanhola-do-mar (Portugal)

Synonymes du nom scientifique actuel

Arca glycymeris Linnaeus, 1758
Pectunculus glycymeris (Linaeus, 1758)
Glycymeris orbicularis da Costa, 1778
Arca minima W. Turton, 1819
Pectunculus marmoratus Lamarck, 1819
Pectunculus punctatus Calcara, 1840
Pectunculus glycymeris var. globosa Jeffreys, 1869
Pectunculus glycymeris var. bavayi Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1891
Pectunculus glycymeris var. obscura Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1891
Pectunculus dautzenbergi De Gregorio, 1892
Pectunculus glycymeris var. typica Monterosato, 1892
Pectunculus glycymeris var. lineolata Dautzenberg, 1893
Pectunculus glycymeris var. zigzag Dautzenberg, 1893
Glycymeris wagenwoorti Lacourt, 1977

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée (rare)

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Ce bivalve est présent de la Norvège au nord jusqu’aux côtes africaines occidentales au sud (Maroc, îles du Cap-Vert). On le rencontre également, mais plus rarement, en Méditerranée où il peut être confondu avec Glycymeris bimaculata.

Biotope

L’amande mer commune est une espèce grégaire*. Elle vit enfouie, à plat et peu profondément, sur des fonds de sable vaseux, de sable grossier ou de graviers, de l’étage médiolittoral* inférieur jusqu’à plus de 100 m de profondeur. Cette espèce, très abondante, est indifférente aux caractères édaphiques* des fonds colonisant un large panel de substrats.

Description

La coquille est presque circulaire, solide, équivalve*, équilatérale*, de couleur blanche avec des lignes (flammes) brunes à ocre rouge ondulées ou en zigzags. On note la présence sur les bords des valves* d’une cuticule* (ou périostracum*) brun velouté. Les stries de croissance concentriques sont bien visibles.
Les crochets, disposés au centre de la face dorsale de la coquille, sont arrondis et légèrement distants ; ils pointent l’un vers l’autre.

L’intérieur de la coquille est le plus souvent de couleur blanche à l’aspect de porcelaine, mais peut comporter des taches brun foncé plus ou moins grandes ; la trace de la limite du manteau* sur la face interne (ligne palléale*) est dépourvue de sinus* (marque en forme d'encoche).
La masse viscérale aplatie et molle est enveloppée par le manteau. Il est formé de deux grands lobes, attachés sur une face, qui sécrètent la coquille. Comme tous les filibranches*, cette espèce possède des branchies* dont les filaments allongés et repliés sur eux-mêmes sont réunis entre eux par des brosses ciliaires.
On trouve deux muscles adducteurs* (un antérieur et un postérieur) qui traversent de part en part l’animal et s’insèrent sur la face interne des deux valves. Leur rôle est de fermer ou de rapprocher rapidement ces dernières. Leur impression, visible à l’intérieur de la coquille, est égale (de même taille). Le pied*, qui sert à l’enfouissement, est allongé et aplati. Ce bivalve est dépourvu de siphons* et de byssus*.
L’amande de mer possède une charnière (dite taxodonte*) munie de nombreuses petites dents (une vingtaine) en arc de cercle autour de l‘attache du ligament*, caractéristique des bivalves avec des caractères primitifs. Son bord externe est crénelé.
Son diamètre est en moyenne de 5 à 6 cm mais peut atteindre 8 cm pour les individus les plus âgés (10 ans).

Espèces ressemblantes

Dosinia exoleta (Linnaeus, 1758) : la dosinie radiée possède une échancrure très nette qui précède l’umbo* en forme de crochet. Son périostracum* est très fin, de couleur jaunâtre. Une lunule* en forme de cœur en avant des crochets et le long du bord dorsal est courte mais bien marquée.

Glycymeris bimaculata : la principale différence réside dans la forme du crochet qui est droit alors qu’il est oblique chez G. glycymeris.

Glycymeris pilosa : chez cette espèce, on note la présence intérieurement de côtes rayonnantes espacées bien visibles ainsi qu’un périostracum velu.

Laevicardium crassum (Gmelin, 1791) : la coquille de cette bucarde est plus haute que large, d’aspect ovale. Sa couleur unie va du jaune pâle au brun crème ; elle est recouverte d’un fin périostracum jaune-verdâtre ou brun.

Alimentation

Filtreur microphage* suspensivore*, l’amande de mer se nourrit de bactéries, diatomées, œufs et larves d’invertébrés.

Reproduction - Multiplication

Comme chez toutes les amandes de mer, la reproduction est sexuée et les sexes sont séparés. Les mâles possèdent une glande sexuelle de couleur blanche et les femelles ont une gonade* de couleur brun-rougeâtre. La reproduction peut se dérouler toute l'année, en fonction des conditions environnementales (température du milieu notamment). Il peut y avoir un pic au printemps et à la fin de l’été.
Après fécondation des gamètes* qui a lieu dans l’eau, les larves* trochophores* passent par une phase de vie planctonique* pendant 3 semaines à un mois. C’est pendant cette période que l’on observe une importante mortalité (température de l’eau, anomalies de développement, prédation ou conditions de nourriture inadaptées). Ces larves se métamorphosent* ensuite en larves véligères* puis en larves pédivéligères* avant de tomber sur le fond où elles s'enfouissent au bout de quelques jours. C’est à ce moment et pendant la première année de vie benthique* que l’on observe également une forte mortalité due à des facteurs biotiques (manque de nourriture, prédation…) ou abiotiques (température, salinité ou manque d’oxygène).

Vie associée

Dans un bon nombre d'individus on peut trouver Pinnotheres pectunculi Hesse, 1872. Il y a plusieurs espèces de pinnothères dans les mers européennes et la spécificité en fonction des hôtes est assez prononcée.
La prévalence (= taux d'infestation) est habituellement très élevée chez cette espèce (en moyenne un pinnothère pour 4 ou 5 Glycymeris glycymeris (communication Pierre NOËL).

On observe parfois sur la coquille de G. glycymeris, fixée en épibionte* par sa sole* pédieuse*, la présence d’une ou plusieurs anémones Calliactis parasitica. Cette association, connue sous le nom de commensalisme*, est une relation facultative bénéficiaire pour l'anémone, sans que le bivalve ne soit affecté.

Informations complémentaires

L’amande de mer, espèce comestible à la chair peu estimée (manteau et pied sont coriaces), est pêchée à la drague ainsi qu’au râteau ou à la main aux plus basses mers de vive eau sur les plages de sable grossier du golfe Normano-Breton et de Bretagne Sud. Elle peut être consommée crue ou farcie.
La coquille est parfois utilisée pour faire des camées.
Comme de nombreux bivalves, l’amande de mer peut produire accidentellement des perles ; elles sont non nacrées et sans aucune valeur marchande.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Une règlementation pour la pêche à pied de loisirs a été instaurée par le Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. Elle porte sur les engins de pêche, la taille des captures et les zones de pêche :

  • Par exemple, en Manche, la pêche est autorisée du 1er septembre au 30 avril avec un nombre maximum journalier de 100 individus (± 3 kg) pour une taille minimale de 4 cm.
  • Dans d’autres régions la pêche peut être ouverte toute l’année (Pays de la Loire…).
Les engins de pêche autorisés sont limités aux : couteau, griffe à dents, pelle triangulaire, binette et piquot.

Origine des noms

Origine du nom français

Amande : par analogie de forme avec le fruit de l’amandier.

Origine du nom scientifique

Glycymeris : d'origine grecque c'était le nom d’une coquille, apparentée aux huîtres, dans Aristote.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140025

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire.
Sous-classe Autobranchia Autobranches
Infra-classe Pteriomorphia Ptériomorphie
Ordre Arcida Arcides

Charnière taxodonte (aux dents nombreuses). Pas de sinus palléal et pas de nacre.

Super-famille Arcoidea
Famille Glycymerididae Glycymérididés
Genre Glycymeris
Espèce glycymeris

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