Bryozoaire encroûtant noir

Reptadeonella violacea | (Johnston, 1847)

N° 622

Atlantique Nord et central, Méditerranée, ...

Clé d'identification

Fine croûte noire margée de clair
Sur des rochers dépourvus de macrophytes dressés et bien éclairés
Peu profond

Noms

Noms communs internationaux

Black encrusting bryozoan (GB), Briozoi nero incrostante (I), Briozoo negro encrostante (E), Krustenförmige Moostierchen (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Porina violacea
Microporella violacea

Distribution géographique

Atlantique Nord et central, Méditerranée, ...

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes

Espèce des eaux tempérées de l'Atlantique Nord et central, de l'Amérique du Nord à l'Europe (y compris la Manche et la mer du Nord) et de la Méditerranée où elle est fréquente et présente sur toutes les côtes.
Répertoriée avec certitude jusqu'au sud de la Floride, cette espèce fait sans doute aussi partie des Caraïbes. Elle est également signalée sur les côtes pacifiques de l'Amérique du Nord.
(nota : les espèces ainsi cosmopolites cachent souvent des groupes d'espèces très similaires morphologiquement, mais génétiquement différentes)

Biotope

Ces colonies noires et encroûtantes se rencontrent sur la roche des petits fonds sur des zones relativement "nues", c'est à dire dans des zones souvent verticales et peu fréquentées par les macroalgues, où seules des algues encroûtantes calcaires claires (Lithophyllum spp.) cohabitent avec d'autres bryozoaires également encroûtants (Schizoporella dunkeri, etc.). Il est intéressant de noter que ces surfaces "nues" restent propres grâce à la présence, dans ces horizons peu profonds, des oursins herbivores Paracentrotus lividus et Arbacia lixula pour le secteur européen.
C'est plus particulièrement dans des eaux claires et chaudes que se développe ce bryozoaire. Il est, par exemple, fréquent autour des îles d'Hyères, et plus encore en Méditerranée orientale, alors qu'il est rare sur la côte Bleue où les eaux sont souvent chargées (affrontement du courant ligure et du courant du Rhône) et plus froides en hiver.
Présente de 2 à plus de 20 m de profondeur, cette espèce est donc particulièrement photophile*, mais sa présence sous les surplombs et à l'entrée des grottes fait que ce bryozoaire appartient aussi à la biocénose des grottes de l'infralittoral* et du circalittoral*.
(nota : on la trouve aussi sous des pierres en éboulis, très fréquemment en Grèce, mais aussi en Méditerranée française où elle existe aussi dans des grottes totalement obscures, formant des nodules)
En Manche, il faut signaler la présence du faciès de cailloutis très ensablé à Reptadeonella violacea.

Description

Ce bryozoaire encroûtant forme de très fines plaques brunes à violet foncé, ou franchement noires pouvant atteindre une dizaine de cm de diamètre. Toutefois, il y a souvent juxtaposition de plusieurs colonies plus petites, l'ensemble pouvant couvrir de grandes surfaces. Les bords de la colonie arrondie sont beiges ; ils correspondent à la zone de croissance où l'on peut observer les nouvelles logettes en fabrication. Au toucher, la surface est légèrement rugueuse. L'aspect de surface est lisse ou parfois régulièrement bosselé, ce relief pouvant être donné par la disposition des logettes (zoécies*) en monticules et dépressions.
Les lophophores* transparents forment un fin duvet ondulé à la surface de la colonie, qui semble s'obscurcir lorsque les lophophores se rétractent.
Les zoécies (0,5 mm de longueur) sont disposées en quinconce. Chaque individu ou zoécie a une forme hexagonale, avec un orifice (par lequel sort le lophophore) distal dépourvu d'épines orales, un bouclier frontal verruqueux avec une dépression centrale, bordé par une rangée de pores parfois dédoublée et un pore central arrondi (spiramen). Entre le spiramen et l'orifice, il y a un aviculaire* à rostre pointu dirigé vers l'orifice. Il n'y a pas d'ovicelle*.

Espèces ressemblantes

Parmi les nombreux bryozoaires encroûtants, Reptadeonella violacea est un des rares à pouvoir être facilement identifié, son habitat exposé à la lumière et sa couleur noire margée de jaune sont caractéristiques de l'espèce.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* suspensivore* microphage*. Les diatomées (algues unicellulaires) sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et nettoyage de la colonie).

Reproduction - Multiplication

Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. Les œufs fécondés seront libérés sous forme de larves*. (nota : Il n'existe pas d'ovicelle* chez Reptadeonella). La larve nageuse va ensuite se fixer pour bourgeonner une nouvelle colonie par multiplication asexuée. Cette multiplication asexuée peut aussi se faire à partir d'un fragment cassé ou d'un clivage de la colonie.

Vie associée

Une épibiose* (vie fixée) peut se développer sur les colonies. Elle est constituée d'organismes microscopiques (algues unicellulaires, folliculinidés, foraminifères,..) et macroscopiques (petits hydraires rampants du genre Zanclea, petites algues encroûtantes, etc.). Cette épibiose ne semble pas affecter la vivacité de la colonie qui continue à présenter un duvet dense de tentacules (lophophores) dans les zones occupées par les épibiontes*.

Divers biologie

Variations saisonnières : présent toute l'année sans modifications apparentes.

Origine des noms

Origine du nom scientifique

Reptadeonella : vient du latin [reptum] = ramper, se traîner, être rampant et de [Adeona] déesse grecque qui présidait à l'arrivée.
violacea : signifie "violette", relatif à la coloration violet foncé de ce bryozoaire.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111061

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Adeonidae Adéonidés Colonies érigées ou encroûtantes, pores marginaux présents, spiramen frontal, aviculaires habituellement présents
Genre Reptadeonella
Espèce violacea

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