Nombreuses branchies avec disposition en forme de fer à cheval
Rhinophores munis de lamelles inclinées
Manteau recouvert de papilles en forme de petites massues
Teinte blanche ornée de motifs marron
Doris fer à cheval, doris rugueux (Québec)
Barnacle-eating onchidoris (GB), Rough-mantled doris (USA)
Doris bilamellata Linnaeus, 1767
Doris fusca Mùller, 1776
Doris verrucosa Pennant, 1777
Onchidoris leachii De Blainville, 1816
Atlantique Nord Ouest et Est, sud de l'océan Arctique, nord du Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestAtlantique Nord-Ouest (St-Laurent et baie de Fundy jusqu'au Rhode Island.St-Laurent et baie de Fundy) et Est (les côtes françaises sont, au niveau du Croisic, la limite sud de sa répartition), en passant par le sud de l'océan Arctique jusque dans le nord du Pacifique Ouest (jusqu'en Californie).
Pour certains auteurs il y aurait sur les côtes du Pacifique Ouest une sous-espèce pacifica.
Ce nudibranche se rencontre depuis la zone inférieure de l'estran jusque dans la zone infralittorale*, jusqu'à plus de 20 m de profondeur. Il peut être également rencontré dans les estuaires (Zélande) ou dans les zones portuaires.
Ce doridien peut atteindre une taille de 4 cm et présente souvent une teinte blanche ornée de motifs marron. Les juvéniles et certains adultes peuvent apparaître entièrement blancs. Ses rhinophores* possèdent des lamelles inclinées (jusqu'à 16 lamelles). Les nombreuses branchies (jusqu'à 29) qui entourent l'anus ont une disposition originale qui aide beaucoup à la reconnaissance de l'espèce : elles sont en forme de fer à cheval assez aplati, avec une concavité du motif dirigée vers le bas. Le manteau est recouvert de papilles* en forme de petites massues. Leur extrémité est souvent claire.
Onchidoris muricata (Muller, 1776) a une allure générale très proche, mais il ne dépasse jamais 14 mm, ses branchies ne sont pas en fer à cheval et les tubercules de son tégument ont leur sommet aplati.
Le doris fer-à-cheval se nourrit de crustacés cirripèdes : Balanus sp., Elminius sp. Seules les parties tendres sont consommées, les parties chitineuses sont délaissées. Sur les côtes ouest des USA, il est réputé consommer également des bryozoaires (Membranipora membranacea) ainsi que des éponges dont il tirerait des substances toxiques utiles à sa propre défense. De manière générale, on pense que les juvéniles consomment principalement des bryozoaires.
Ces mollusques sont hermaphrodites*, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé. Au cours de leur vie il y aurait deux périodes de reproduction. Il semble bien que les grands rassemblements qui caractérisent cette espèce soient à mettre en rapport avec leur comportement reproducteur. La ponte a l'allure d'un ruban plat déposé en zigzag court et plus ou moins lâche, chaque ponte peut contenir 125 000 œufs. Les pontes les plus récentes sont de teinte blanche ; plus âgées elles deviennent gris verdâtre car elles sont colonisées par des micro-algues. Le volume important de la ponte de ces organismes, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéinique qui entoure les capsules d'œufs. (G. Breton, comm. pers.). De nombreuses pontes sont déposées sur une même surface. Celles-ci sont observées en Atlantique Nord-Est de fin mars à septembre, et de août à décembre en Californie ; toutefois dans les îles Britanniques on cite la possibilité de voir des pontes tout au long de l'année.
A 10 °C l'incubation dure 17 à 19 jours.
Les juvéniles s'installeraient plutôt sous les roches de l'infralittoral*, et ce n'est qu'adultes qu'ils se déplaceraient pour être visibles au-dessus des roches.
Ce doris est étroitement associé aux cirripèdes dont il se nourrit.
Sur les côtes du Boulonnais, et dans le port du Havre, les doris fer-à-cheval sont observés en populations très importantes certaines années. Leur densité est alors impressionnante : jusqu'à 1000 individus au mètre carré, et parfois même, sur certains rochers riches en balanes, cette densité atteint 92 individus par décimètre carré soit 9200 par mètre carré ! Le substrat* est alors recouvert de doris. Ces rassemblements sont toujours corrélés avec des pontes.
D'autres années, plus fréquemment, ces doris fer-à-cheval pourront ne pas être aperçus...
La question a déjà été posée de savoir s'ils sont arrivés à maturité simultanément en un même endroit, ou s'il peut y avoir eu migration liée à la reproduction. Certains auteurs (Pelseneer, la première fois à Wimereux en 1922, Picton...), ont décrit des phénomènes qui semblent bien montrer qu'il y a de réels déplacements de populations importantes d'individus vers un même secteur géographique. D'autres auteurs mettent ces observations de migrations en doute... Toute nouvelle observation serait bienvenue.
Leur abondance massive certaines années a déjà été proposée comme réponse à une quantité exceptionnelle de jeunes cirripèdes en un lieu particulier.
Leur cycle de vie serait annuel, leur durée de vie comprise entre 12 et 16 mois.
Le tégument possède un pH compris entre 1 et 3.
Comme certains aspects de la biologie de ces doris sont tout à fait originaux en ce qui concerne leur reproduction, il pourrait être intéressant d'étudier la périodicité des années de rassemblements liés à la ponte d'Onchidoris bilamellata et leur synchronicité éventuelle dans les différents lieux où ils sont observés.
Boulogne-sur-mer : 06/1986, 07/1999… Le Havre : 02 à 03/2008… Cherbourg : 03/1986...
Ces dates sont très lacunaires et demanderaient à être complétées.
Proposition de nom en rapport avec le critère de reconnaissance le plus aisé.
Onchidoris : du grec [onchi-], signifiant "à crochets", donc doris à crochets car certaines papilles dorsales peuvent être légèrement courbes (en crochet),
bilamellata : directement repris du latin, et qui veut dire "à deux lamelles" ou à "doubles lamelles", un des anciens noms de genres (Lamellidoris) est aussi en rapport avec ce nom d'espèce. Est-ce dû au fait que le manteau en avant du mufle présente un repli ?
Numéro d'entrée WoRMS : 150457
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Onchidorididae | Onchidorididés | Corps ovale aplati au manteau large contenant des spicules et portant des tubercules. Rhinophores à lamelles sans gaines, branchies simples en cercle autour de l'anus. |
Genre | Onchidoris | ||
Espèce | bilamellata |
De profil
Un individu de profil nous montre sa robe tachée de brun.
Cet individu était seul, sur le sédiment, ce qui est assez atypique. A faible profondeur, il pouvait trouver à peu de distance des rochers couverts de balanes.
Zélande (Pays-Bas), 3 m
01/07/2006
Autre profil
Un individu marbré de brun et de blanc.
Zeelandbrug, Zélande, Pays-Bas, 7 m
07/03/2009
Blanc
Certains individus sont de teinte générale blanche.
Celui-ci n'est pas un juvénile, il est en pleine ponte.
Zeelandbrug, Zélande, Pays-Bas, 7 m
07/03/2009
Variété des robes
Un individu entièrement blanc se remarque en bas à gauche, un autre en haut à droite possède un flanc très clair.
Quai Rochambeau, Port du Havre (76), 7 m
N/A
Rhinophore et tégument
Ce cliché de détail nous montre un rhinophore, annelé en diagonale, et l'aspect des tubercules du tégument, en massue.
Zélande (Pays-Bas), 3 m
01/07/2006
Fer à cheval
Les branchies en forme de fer à cheval (assez écrasé toutefois !) sont visibles en gros plan ici.
Zélande (Pays-Bas), 3 m
01/07/2006
Papilles et branchies
On voit bien ici au milieu du panache branchial de grandes papilles en massue.
Zeelandbrug, Zélande, Pays-Bas, 7 m
07/03/2009
Rassemblement reproducteur
Un rassemblement caractéristique de doris fer à cheval, lié à leur reproduction, dans un secteur où leur nourriture (des balanes) abonde. Ici : dans le Port de Boulogne-sur-Mer.
Boulogne-sur-Mer (62), zone portuaire, 3 m
07/1999
Rassemblement reproducteur
Un rassemblement d'individus qui commencent à pondre.
Bassin de la Barre, Port du Havre (76), 5 m
04/08/2008
Début de ponte
Un rassemblement caractéristique de doris fer à cheval, lié à leur reproduction, dans un secteur où leur nourriture (des balanes) abonde. Ici : dans le port du Havre.
Bassin de la Barre, Port du Havre (76), 5 m
24/02/2008
Suivez la ligne blanche
Suivez la ligne blanche de la ponte, vous trouverez le géniteur !
Zeelandbrug, Zélande, Pays-Bas, 7 m
03/07/2009
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
La page de Onchidoris bilamellata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN