Peau du dos lisse, généralement verte mais parfois
bleue
Rayure latérale sombre, allant de la narine jusqu'aux épaules et ne se prolongeant
pas sur les flancs
Membres postérieurs et pieds longs avec doigts allongés
Doigts et orteils munis de ventouses
Un seul sac vocal sous la gorge chez les mâles
Rainette
Mediterranean tree frog, stripeless tree frog (GB), Ranita meridional (E), Raganella mediterranea (I), Mittelmeer-Laubfrosh (D)
Hyla arborea var. Meridionalis Boettger, 1874
Hyla perezii Boscá, 1880
Hyla viridis var. meridionalis Boettger, 1883
Hyla barytonus Herón-Royer, 1884
Hyla africana Ahl, 1924
Hyla meridionalis Chaplin, 1950
Pourtour occidental de la Méditerranée
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeLa rainette méridionale est présente en Europe : sud de la France, nord-ouest de l'Italie, sud-ouest et nord-est de l'Espagne. Elle serait également présente en Afrique : au nord du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. Elle a été introduite à Minorque (Baléares), aux Îles Canaries et à Madère.
La rainette méridionale vit principalement en plaine,
mais peut se rencontrer jusqu'à 1250 m d'altitude. Elle affectionne
particulièrement les zones humides et peut se retrouver dans une grande variété
de points d'eau (notamment pour se reproduire), comme des mares, des prés
inondés, des marais, des lacs... Elle est plus opportuniste que la plupart des
autres rainettes car elle tolère les points d'eau temporaires et les eaux de
mauvaise qualité. Elle préfère les zones avec de la végétation plutôt abondante
pour pouvoir s'y cacher.
La rainette méridionale est d'aspect légèrement allongé avec une taille généralement de 5 cm mais peut atteindre jusqu’à 6 ou 7 cm de longueur, les femelles étant normalement plus grandes que les mâles.
Elle est généralement verte, parfois tachetée de sombre, mais peut aussi avoir une coloration brunâtre voire bleu clair dans certains cas, ceci étant dû à l’absence de la pigmentation jaune. On la reconnaît grâce à une bande latérale sombre soulignant l’œil, qui part de la narine et s'arrête généralement aux épaules, en bande épaisse et peu contrastée sur les bords.
Le tympan, recouvert de la bande sombre, mesure environ la moitié du diamètre de l'œil.
La peau du dos est très lisse alors que celle du ventre est légèrement granuleuse et de couleur claire.
Les pieds et les membres postérieurs sont en général plus longs que chez les autres rainettes. Les pieds sont partiellement palmés et sont terminés par des ventouses, comme les doigts des pattes avant.
La rainette méridionale, comme la plupart des anoures, possède 4 doigts à la main et 5 doigts de pied.
Seuls les mâles possèdent un sac vocal, qui est unique et situé sous la gorge, servant à produire un chant grave et lent. Le mâle développe généralement des callosités nuptiales sur les pattes avant pendant la période de reproduction, pour mieux agripper la femelle lors de l'accouplement.
La rainette sous sa forme larvaire* ne possède pas de pattes mais une longue queue, 3 lignes sombres sur le muscle caudal et possède des branchies au lieu des poumons : c'est un têtard. Il n'acquerra sa forme adulte qu'une fois sa métamorphose* réalisée.
La rainette méridionale ressemble à certaines espèces citées ci-dessous, et qui sont difficiles à différencier les unes des autres.
La rainette verte (Hyla arborea), Linnaeus, 1758, présente en France.
La rainette d'Italie (Hyla intermedia), Boulenger, 1882.
La rainette ibérique (Hyla molleri), Bedriaga, 1889, présente en France (sud-ouest).
La rainette orientale (Hyla orientalis), Bedriaga, 1890.
Toutes ces rainettes sont légèrement plus petites et d'aspect moins allongé que Hyla meridionalis.
De plus, chez ces rainettes, la ligne sombre partant de la narine ne s'arrête pas aux épaules : elle est présente en une large bande sombre sur tout le flanc et remonte en formant une virgule à l'arrière.
Leur chant est une série rapide de coassements aigus, il est très différent de celui de la rainette méridionale qui est plus lent, plus étiré, grave et grinçant.
Les grenouilles vertes (Pelophylax sp.) sont beaucoup plus grandes que les rainettes et peuvent mesurer de 8 à 15 cm pour certaines espèces. Elles ont aussi un aspect plus trapu que les rainettes, avec un museau plus long. La peau du dos est quant à elle rugueuse et légèrement granuleuse, avec un pli dorso-latéral bien visible. Elles sont généralement vertes, tachetées de sombre, ce qui n'est jamais le cas chez la rainette méridionale. Enfin, le mâle possède 2 sacs vocaux latéraux, et non pas un sac unique sous la gorge.
La rainette méridionale est surtout active la nuit et
chasse de nombreux invertébrés comme des mouches, des fourmis, des petits
coléoptères, des vers ou des larves* en tous genres. Sa particularité est
qu'elle peut autant chasser au ras du sol que dans des hautes herbes ou dans des
arbres, puisqu'elle est une excellente grimpeuse.
Les têtards, vivant et respirant sous l'eau, se nourrissent de micro-organismes
aquatiques.
La rainette méridionale se reproduit uniquement dans des points d'eau. Sa reproduction a généralement lieu en fin d'hiver ou bien au printemps, suivant les régions. Pendant la période de reproduction, les mâles se rassemblent autour de points d'eau, afin d'y effectuer leur chant pour attirer les femelles. Les mâles possèdent en effet un sac vocal dont ils vont se servir pour produire un son grave et puissant qui résonnera dans tout le point d'eau dès la nuit tombée. Dans certains sites où des centaines de mâles sont rassemblés, le chant combiné de tous les chanteurs peut devenir assourdissant.
Une fois les femelles attirées dans le point d'eau par l'appel des mâles, la reproduction peut commencer. Le mâle va pour cela agripper la femelle au-dessus des épaules grâce à de petites callosités nuptiales sur ses pattes avant : cette position de reproduction se nomme amplexus céphalique. Au bout de plusieurs minutes à plusieurs heures, la femelle va relâcher ses gamètes dans le milieu. Le mâle va au même instant répandre son sperme sur les gamètes, qui sont donc immédiatement fécondés après leur expulsion dans l'eau. Hyla meridionalis effectue donc une reproduction par fécondation externe. La femelle peut pondre une trentaine d’œufs condensés en un amas qu'elle fixe soigneusement autour de petits joncs, de roseaux ou d'un simple brin d'herbe. Après une pause pour se reposer, le cycle recommence et la femelle peut produire ainsi jusqu'à 60 amas par reproduction. Après une phase larvaire aquatique, les têtards se métamorphoseront pour devenir des adultes.
La rainette méridionale peut être la proie de certains oiseaux, de couleuvres à collier (Natrix natrix), helvétiques (Natrix helveticus) ou vipérines (Natrix maura) par exemple, mais aussi de petits mammifères carnivores ou des écrevisses envahissantes comme les écrevisses de Louisiane (Procambarus clarkii).
Chant : seuls les mâles chantent, grâce à la présence d'un sac vocal sous leur gorge. Le son émis est grave et grinçant, il dure environ 1 seconde et s'entend de très loin. Les rainettes sont en général actives de jour comme de nuit, mais chantent seulement la nuit durant la période de reproduction. Le chant peut être écouté sur : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/292
Déplacement : la rainette méridionale est capable de nager, mais aussi de marcher sur la terre ferme, même si ses déplacements sont principalement constitués de sauts. De plus, la rainette méridionale est une espèce arboricole, c'est-à-dire qu'elle est capable de grimper aux arbres grâce à de petits disques adhésifs présents sous ses doigts. Il n'est donc par rare d'en retrouver en hauteur dans la végétation.
Respiration : les têtards respirent sous l'eau grâce à des branchies*, mais lorsque la métamorphose intervient, les branchies sont progressivement remplacées par des poumons primitifs. Les adultes d'Hyla meridionalis respirent donc à l'air libre par respiration pulmonaire, mais aussi par respiration cutanée. En effet, leur peau fine et très vascularisée permet des échanges gazeux avec l'atmosphère, à condition de rester toujours bien humide.
Défense : les rainettes méridionales présentent peu de défenses face à leurs prédateurs. Néanmoins, la sécrétion de mucus sur leur corps, permettant principalement à la peau de rester humide, les rend glissantes et difficiles à attraper par un prédateur. Elles sont également capables de camouflage par homochromie* pour se confondre avec leur environnement.
La rainette méridionale est classée par l'UICN* sous le statut LC (préoccupation mineure). En France, elle est protégée sur tout le territoire par Arrêté du 19 novembre 2007.
La rainette méridionale, comme de nombreux amphibiens, est menacée par les activités humaines. En effet, la destruction, la fragmentation ou la pollution de leur habitat peuvent avoir de graves conséquences sur ses effectifs. Les amphibiens sont des animaux fragiles et sensibles, notamment à la pollution à cause de leur peau fine et de leur dépendance à l'eau.
Principalement présente dans le sud de la France, la
rainette méridionale tire son nom du mot « méridional », dérivé du mot « midi
», qui est un adjectif synonyme de « sud ».
Hyla : dans la mythologie grecque, Hylas était le fils de Théodamas, roi des Dryopes et de la nymphe Ménodice. Il était l'écuyer d'Héraclès et fut transformé en écho par les nymphes. Ceci en référence au chant de cette espèce qui peut être assourdissant.
meridionalis : du latin [meridionalis] = qui est du côté du sud, du midi.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Amphibia | Amphibiens | Vertébrés tétrapodes caractérisés par deux stades distincts : un stade larvaire aquatique et un stade adulte en partie terrestre. Quelques formes tropicales apodes. |
Sous-classe | Lissamphibia | Lissamphibiens | Tous les amphibiens actuels. |
Super ordre | Salientia | Salientiens | |
Ordre | Anura | Anoures | Amphibiens dont la queue disparaît après la métamorphose. Ce sont les grenouilles, crapauds, et rainettes. |
Sous-ordre | Neobatrachia | ||
Famille | Hylidae | Hylidés | |
Genre | Hyla | ||
Espèce | meridionalis |
Accrochée à une tige
Une rainette méridionale adulte accrochée à une tige grâce aux ventouses qu'elle possède sous les doigts.
Site protégé de l'Espiguette (30), de nuit
12/04/2019
Bande sombre recouvrant le tympan
On distingue la bande latérale sombre soulignant l’œil, qui part de la narine et s'arrête aux épaules, en bande épaisse et peu contrastée sur les bords.
NB : il est recommandé de ne pas toucher ni de manipuler cette espèce fragile. Dans le cas présent, toutes les précautions ont été prises lors d'une étude consacrée à l'observation et l'identification des amphibiens.
Cournonterral (34), de nuit
19/03/2019
Dans une mare
La position de cet individu montre les pattes postérieures partiellement palmées de la rainette.
Cournonterral (34), de nuit
19/03/2019
Pieds partiellement palmés
Les pieds et les membres postérieurs sont en général plus longs que chez les autres rainettes. Les pieds sont partiellement palmés et sont terminés par des ventouses, comme les doigts des pattes avant.
Jardin, Mèze (34)
02/04/2017
Sac vocal du mâle
Seuls les mâles possèdent un sac vocal, qui est unique et situé sous la gorge, servant à produire un chant grave et lent.
Proximité d'un bassin, Mouans Sartoux (06), de nuit
18/06/2011
Rayure latérale sombre
Rayure latérale sombre, allant de la narine jusqu'aux épaules
Proximité d'un bassin, Mouans Sartoux (06)
23/02/2017
Camouflage par homochromie
Pour se confondre avec son environnement, la rainette méridionale est capable de camouflage par homochromie.
Proximité d'un bassin, Mouans Sartoux (06)
12/04/2017
Accouplement
Le mâle développe généralement des callosités nuptiales sur les pattes avant pendant la période de reproduction, pour mieux agripper la femelle lors de l'accouplement.
Proximité d'un bassin, Mouans Sartoux (06), de nuit
06/05/2012
Rédacteur principal : Juliette VALLIN
Correcteur : Michel KUPFER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Rodriguez-Perez H., Cayuela H., Hilaire S., et al, 2014, Is the exotic red swamp crayfish (Procambarus clarkii) a current threat for the Mediterranean tree frog (Hyla meridionalis) in the Camargue (Southern France)?, Hydrobiologia, 723, 145-156.
La page de Hyla meridionalis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, INPN