Collier blanc, crème ou orangé, souligné de noir, sur la nuque, bien marqué chez les jeunes
Tête ovale, distincte du corps
Grands yeux à pupille ronde
Queue longue et effilée
Peau recouverte d'écailles cornées
Serpent nageur, anguille de haie, serpent d'eau (Doubs et Jura)
Grass snake, ringed snake, collared snake, water snake (GB), Biscia dal collare, natrice dal collare (I), Culebra de collar (E), Ringelnatter (D), Ringslang (NL)
Natrix natrix auct. non (Linnaeus, 1758)
Coluber natrix Linnaeus, 1758
Europe, Asie centrale, Afrique du Nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeC'est le plus commun des serpents. On le trouve des rivages marins à plus de 2000 m d'altitude et dans presque toute l'Europe (sauf Irlande, Ecosse, Crête et Malte), en Asie centrale et en Afrique du Nord.
Espèce présente partout en France y compris en Corse.
En Belgique, on la trouve principalement dans le sud du pays.
Elle fréquente les endroits humides, bords de ruisseaux, rivières, mares et étangs, et nage avec aisance sur de longues distances. Elle nage en ondulant et en gardant la tête hors de l’eau. Elle peut aussi plonger et rester un quinzaine de minutes en apnée.
On peut parfois la rencontrer en milieu sec.
La taille peut dépasser un mètre pour les femelles. Les mâles sont plus petits.
La couleuvre à collier est carctérisée par un collier blanc, crème ou orangé, souligné de noir, sur la nuque, bien marqué chez les jeunes individus, mais disparaissant chez les sujets âgés.
La coloration est très variable. Le dos porte des taches paires, alternantes, sur fond généralement gris ou brun. Le ventre est plus clair.
La queue est longue et effilée.
La tête, de forme ovale, présente de larges écailles frontales.
La peau est recouverte d'écailles carénées.
Il existe deux sous-espèces :
Natrix helvetica helvetica (Lacepède, 1789)
Natrix helvetica corsa (Hecht, 1930)
Il existe des individus mélaniques. On appelle mélaniques des individus avec une couleur noire dominante, suite à un phénomène génétique.
Elle consomme surtout des vertébrés aquatiques : les batraciens et leurs têtards représentent 98 % de son alimentation, mais aussi des tritons et des poissons. Elle peut également consommer des lézards et des petits rongeurs.
Les phases d'alimentation sont liées à la température (préférences entre 20 °C et 30 °C).
La couleuvre peut jeuner longtemps : elle a une prise environ tous les 20 jours mais peut rester près d’une année sans manger. Après la capture d'une proie, la digestion dure plusieurs jours, durée liée à la température.
La maturité sexuelle est atteinte à 3 ans chez les mâles et à 4 ans chez les femelles.
C'est une espèce ovipare*.
L'accouplement se fait généralement en avril. Plusieurs mâles sont en compétition pour la même femelle et on peut trouver des « boules » de serpents.
La ponte a lieu en juin-juillet. Les œufs, de 20 à 30 mm de longueur, au nombre de 10 à 50, à coquille blanche, molle et lisse, sont souvent déposés dans des fumiers, des tas de feuilles ou de roseaux. La chaleur due à la décomposition de la végétation favorise l’éclosion qui ne peut se faire qu’à une température d’au moins 21 °C. L’incubation dure de 4 à 8 semaines.
A l'éclosion, les jeunes mesurent environ 15 cm. Les premiers couleuvreaux apparaissent en août-septembre, et se nourrissent initialement de cloportes, de mollusques et d’insectes.
L’espérance de vie est d’une quinzaine d’années pour le mâle et d’une vingtaine pour la femelle.
Cette espèce a un cycle annuel divisé en deux périodes :
- vie active du printemps à l'automne : alimentation, croissance et mues, reproduction.
- état d'hibernation de l'automne au printemps : vie ralentie dans le sol, sous des pierres, sous des troncs ou des souches.
Elle est active de jour et prend régulièrement des "bains de soleil". Si on la dérange, elle se réfugie souvent dans l'eau.
Elle n'a pas de glandes à venin et est donc sans danger, mais elle peut émettre par ses glandes anales, un liquide à odeur repoussante et à fonction défensive. Elle est aussi capable de simuler la mort pour échapper à un danger, avec décontraction du corps et ouverture de la gueule...
Cette espèce bénéficie d'une protection totale :
Loi du 1er juillet 1976
Arrêtés du 24 avril 1979 et du 6 mai 1980.
Communautaire :
Directive Habitats-Faune-Flore : Annexe IV
International :
Convention de Berne : Annexe III
De portée nationale :
France : Amphibiens et Reptiles protégés – Article 2
Belgique : Décret 6/12/2001 – Annexe 2b – espèce intégralement protégée
Couleuvre : du latin [coluber] = couleuvre
à collier : en allusion au dessin qui orne sa nuque
Natrix : du latin [natrix, īcis] = hydre, serpent de mer
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Reptilia | Reptiles | Groupe paraphylétique incluant les vertébrés tétrapodes "rampants" à la peau sèche et écailleuse : tortues, serpents, crocodiles et lézards. |
Ordre | Squamata | Squamates | Reptiles au corps allongé et munis d’une longue queue, revêtus d’écailles cornées : lézards et serpents. |
Sous-ordre | Serpentes | Ophidiens | Groupe des serpents. |
Famille | Natricidae | Natricidés | |
Genre | Natrix | ||
Espèce | helvetica |
En surface
Le collier caractéristique de l'espèce est bien visible sur cette couleuvre.
Port de Vaumarcus, lac de Neuchâtel (Suisse), en surface
19/09/2009
Détail de la tête
Le collier blanc crème, souligné de noir, sur la nuque, est bien marqué sur cet individu, proche de la mare.
Erstein (67), berges d'une mare à batraciens
28/08/2006
En chasse au bord de la mare
Le même individu, à sa sortie de l'eau.
Erstein (67), berges d'une mare à batraciens
28/08/2006
Sur le bord de la rivière
Joli spécimen, au bord d'une rivière de Savoie, sur ses gardes à l'approche du photographe.
Rivière en savoie
08/2007
Tête hors de l'eau
En eau peu profonde, cette couleuvre recherche des batraciens.
Erstein (67), berges d'une mare à batraciens
28/06/2006
A l'affût
A la limite de l'eau, l'animal, très sensible aux vibrations, sort parfois des rochers de la digue où il se cache.
Port de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse)
12/07/2009
Nageant
Sortie de sa cachette dans la digue, cette couleuvre, de teinte assez foncée, nage à la recherche de nourriture et peut même plonger et tenir une apnée assez longue.
Port de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse)
12/07/2009
Jeune couleuvre nageant
Cette jeune couleuvre nage parmi les lentilles d'eau.
N/A
2006
En chasse
Cette couleuvre venait de sortir de l'eau et longeait la berge.
Résurgence de Cabouy (Lot)
01/08/2011
Rédacteur principal : Jean-Pierre HEROLD
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Michel KUPFER
Agence de l’eau Artois-Picardie, 2003, Partez à la rencontre de la biodiversité – Les amphibiens et les reptiles liés à l’eau du bassin Artois-Picardie, 34p.
Naulleau G., 1987, Les serpents de France, Revue française d'aquariologie, fasc. 3 et 4, 56p.
Weiserbs A., Jacob J.-P., 2005, Amphibiens et Reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale, Aves & Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, Bruxelles, 107p.