Museau pointu
Tache annulaire au pédoncule caudal
Une dizaine de bandes verticales plus ou moins sombres
Tache sombre à la base des nageoires pectorales
Caudale bordée de noir à son extrémité arrière
Charax
Sharpsnout seabream (GB), Sarago pizzuto (I), Sargo Picudo (E), Spitzbrasse (D)
Sparus puntazzo Cetti, 1777
Charax puntazzo (Cetti, 1777)
Puntazzo puntazzo (Cetti, 1777)
Sargus puntazzo (Cetti, 1777)
Sparus puntazzo Walbaum, 1792
Puntazzo puntazzo (Walbaum, 1792)
Méditerranée, Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]D. puntazzo se trouve principalement en Méditerranée. On le rencontre occasionnellement en mer Noire et en Atlantique Est, du golfe de Gascogne à la Sierra Leone.
D. puntazzo se trouve couramment sur les fonds rocheux jusqu'à 60 m, plus rarement jusqu'à 150 m. Les adultes sont plutôt solitaires ou en compagnie d'autres espèces de Diplodus (sar commun D. sargus sargus ou sar à tête noire D. vulgaris) et capables de grands déplacements comme le sar tambour, D. cervinus. A la manière des autres espèces du genre Diplodus, les juvéniles peuvent être rencontrés dans les lagunes où ils sont arrivés en tant que larves*. Néanmoins, du fait de l'arrivée des larves au cours de l'hiver (généralement décembre), D. puntazzo est plus rare que D. sargus, D. cervinus et le sparaillon D.annularis au niveau des lagunes qui est un environnement plutôt hostile en hiver. Ainsi, il est plus aisé de rencontrer des juvéniles au niveau des zones rocheuses de faible profondeur (quelques mètres), ainsi que dans les ports au niveau des digues.
Le sar à museau pointu est un poisson de 15 à 40 cm de longueur commune, pouvant atteindre 60 cm. Comme tous les Sparidés, il ne possède qu'une nageoire dorsale. Le corps, ovale, élevé et comprimé latéralement, s'allonge avec l'âge. Les lèvres sont minces sur une bouche légèrement protractile*. Elle comporte sur chaque mâchoire, 8 incisives inclinées vers l'avant et une à deux rangées de molaires rudimentaires. Cette denture lui confère son museau pointu.
La coloration dominante est gris argenté. Le dos présente au moins une dizaine de rayures verticales plus ou moins foncées. Chez les individus les plus âgés, les rayures peuvent disparaître au profit de taches. Une bande sombre, pouvant être estompée sur la partie inférieure, fait le tour du pédoncule caudal*. Une tache sombre se trouve aussi à la base des nageoires pectorales. L'arrière de la nageoire caudale est de couleur sombre.
Diplodus puntazzo peut être confondu avec le sar commun D. sargus sargus. Les différences les plus importantes concernent la forme du museau et la tache caudale qui forme un anneau chez D. puntazzo alors qu'elle n'atteint pas le bord inférieur chez D. sargus sargus. Les bandes verticales sont plus marquées chez D. puntazzo, qui par ailleurs ne présente pas l'opercule bordé de noir caractéristique de D. sargus sargus (sauf sur les individus de l'Atlantique).
Comme tous les sars, le sar à museau pointu est un carnivore benthique*. Il se nourrit sur le substrat*, notamment de crustacés, vers polychètes*, mollusques (notamment bivalves) et tout ce qui vit fixé sur les rochers (bryozoaires, balanes, hydraires). Les juvéniles ont une tendance plus omnivore en dévorant tout ce qu'ils peuvent avaler, même des algues, tout en préférant les isopodes* et petits vers polychètes.
Cette espèce est hermaphrodite* protandre*. La reproduction a lieu en Méditerranée d'août à septembre et les larves arrivent sur la côte entre novembre et décembre. On parle de recrutement* hivernal (comme chez D. vulgaris) alors que les autres sars de nos côtes ont un recrutement estival (D. sargus sargus, D. cervinus et D. annularis).
Cette espèce est peu farouche, notamment dans les zones de protection où elle ne subit pas de prédation dès lors que l'individu atteint 25 cm environ.
La nuit, les individus apparaissent plus sombres et dorment toutes nageoires déployées pour paraître plus gros et se protéger ainsi d'une éventuelle tentative de prédation pour les individus les moins gros. Les prédateurs peuvent alors être le mérou, le congre, le calmar, la seiche.
Ce poisson est comestible et fait l'objet d'une pêche semi-industrielle, artisanale ou sportive. Il est commercialisé frais sur les marchés de nombreux pays Méditerranéens, mais peu présent sur les étals français. Des essais d'aquaculture sont effectués en Sicile. A l'instar du sar tambour, D. cervinus, D. puntazzo apparaît comme un bon modèle pour l'aquaculture, notamment grâce à sa forte croissance les premières années, néanmoins l'exploitation de masse n'a pas commencé du fait de la difficulté relative à produire des larves par rapport à des espèces comme la dorade ou le loup.
Selon le dernier texte de l'Union Européenne, en date du 21/12/2006, la capture de tout individu de moins de 18 cm est interdite quelle que soit la technique utilisée.
Sar : c'est le nom d'un poisson en latin.
Museau pointu: en référence à sa morphologie.
Diplodus : du grec [diplo] = double et [odontos] = dent
Deux formes de dents. La dentition comporte sur les deux mâchoires des incisives plates et tranchantes et des molaires arrondies en plusieurs rangées.
Puntazzo : on n'a pas trouvé l'origine de ce mot. Ce n'est pas du latin, peut-être de l'italien ?
Numéro d'entrée WoRMS : 127052
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
| Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
| Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
| Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
| Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
| Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
| Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
| Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
| Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
| Genre | Diplodus | ||
| Espèce | puntazzo |
Poissons osseux nageant près du fond
Sars, dorades, oblades, dentés, marbrés
Diplodus puntazzo adulte
Cet individu de 7 à 8 ans (sur une durée de vie maximale de 20 ans) présente des stries relativement estompées. La disparition des stries est surtout liée à l’environnement et à l’état de stress du poisson. Les nageoires anale, dorsale et caudale sont bordées de noir. On voit bien la tache en forme d’anneau à la base du pédoncule caudal et la tache sombre à la base supérieure de la pectorale.
Port Cros (83), La Gabinière
13/06/2004
Poissons osseux nageant près du fond
Sars, dorades, oblades, dentés, marbrés
Détails nageoires
Sur cette photo on distingue bien la large bande annulaire à la base de la nageoire caudale, la bordure noire des nageoires caudale, dorsale et anale. La tache noire à la base supérieure de la nageoire pectorale est aussi bien visible. Les stries du dos sont estompées et quelques taches apparaissent.
Presqu'île de la Scandola (2A), Punta Muchillina, 15 m
17/10/2007
Sar à museau pointu (30 cm)
Les stries verticales de la robe de ce sar à museau pointu ne sont plus visibles, pas plus que la tache noire normalement présente sur le pédoncule caudal. Sur cet individu d’une trentaine de centimètres, la forme du corps et plutôt ovale, les individus plus grands ont un corps plus allongé (cf. photo suivante).
Réserve de Cerbère-Banyuls (66), Cap l’Abeille, 10 m
14/08/2006
Gros sar à museau pointu (environ 40 cm)
Il n’est pas rare de rencontrer des sars à museau pointu de plus de 40 cm dans la réserve marine de Cerbère-Banyuls (66). Le spécimen pris en photo mesure au moins 40 cm, notez la forme très allongée du corps du poisson par rapport à des individus plus jeunes (cf photos précédentes). En arrière plan, trois sars communs (Diplodus sargus).
Réserve de Cerbère-Banyuls (66), Anse de Peyrefite, 3 m
11/06/2006
Deux sars à museau pointu
Les taches et stries sont plus ou moins visibles d’un individu à l’autre. Chez l'individu de gauche, la tache du pédoncule caudal et les stries sont très estompées. Notez la forme de la nageoire dorsale, bien déployée. En cas de doute pour la détermination sur la base de la livrée, la forme du museau reste très caractéristique de l’espèce.
Iles Mèdes (Espagne), 10 m
07/2006
Livrée de nuit
Sur cette photo prise de nuit, le poisson endormi présente 10 stries verticales bien visibles. Les nageoires sont complètement déployées.
Théoule (06), 5 m, nuit
16/08/2005
Nutrition
Sous un surplomb rocheux, D. puntazzo peut trouver, pour se nourrir, de nombreuses espèces de faune et flore fixées. C’est quand son museau n’est pas visible qu’on peut confondre facilement D. puntazzo avec le sar commun, D. sargus. Dans ce cas, bien regarder la tache à la base de la caudale, qui est en forme de selle chez D. sargus et sur ce spécimen le nombre important de bandes verticales nous permet d’identifier formellement l’espèce.
Banyuls (66), 15 m
2005
Diplodus vulgaris et Diplodus puntazzo
Le sar à museau pointu, D. puntazzo, se mélange souvent à d’autres sars, ici des sars à tête noire (D. vulgaris)
Port Cros (83), La Gabinière
24/07/2005
A la queue leu leu
Cette photo permet de visualiser d'un coup d'œil les différences morphologiques entre le sar commun (devant) et le sar à museau pointu.
Iles Lavezzi (Corse du Sud, 2A), 2 m
22/07/2013
Juvénile
Cette photo montre de très jeunes juvéniles de moins de 2 cm. Il est facile de confondre les jeunes D. puntazzo avec les jeunes D. cervinus. Jusqu’à une taille de 20 à 30 mm, les juvéniles D. puntazzo sont caractérisés par cette large bande plutôt centrale et la tache sur le pédoncule caudal. A environ 30 mm, les jeunes D. puntazzo deviennent rayés comme les jeunes adultes.
Les très jeunes D. cervinus (moins de 30 mm) ont plusieurs larges bandes foncées comme les adultes.
De plus la période de la prise de vue lève le doute, les jeunes D. cervinus, ne sont pas encore arrivés à cette époque même avec le réchauffement climatique !!
Méjean (13), 1 m
29/03/2008
Juvénile
Individu d'une taille de 25 mm. Deux individus étaient ensemble au bord de la plage, dans un mètre d'eau, pour émoustiller la curiosité de la photographe !
Infos communiquées par Christian Coudre :
"A 1,5 cm la fameuse croix de Malte formée par les zébrures et les taches qui caractérisent Diplodus puntazzo laisse place à ces marbrures puis aux fines marbrures de l'adulte (4 à 5 cm)."
Porquerolles (83), Plage d'Argent, 0,5 m
11/11/2009
Gravure ancienne
Cette gravure est extraite de l'Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et Valenciennes. Elle provient de la Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1830
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jérémy PASTOR
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Diplodus puntazzo sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Diplodus puntazzo dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
