Taille maximale : environ 9 cm
Corps gris jaunâtre avec une multitude de taches bleues
Deux à trois taches bleu électrique par écaille, le plus souvent en forme de tirets horizontaux
Bande noirâtre sur la marge postérieure des opercules
Pectorales et pelviennes jaune pâle, premier rayon des pelviennes bleu vif
Blue damsel (GB)
Ouest de l’océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueEspèce signalée à Madagascar (archipel des Mitsio), à Zanzibar (Mnemba atoll), aux Seychelles (Mahé et Praslin), au nord de l’Afrique du Sud (Sodwana Bay) et à La Réunion.
Cette distribution éparse suggère que l’espèce est sans doute présente dans d’autres sites de l’ouest de l’océan Indien.
L’espèce vit en milieu corallien mixte (coraux vivants et substrat* sablo-détritique*) dans les lagons et sur les pentes externes. Sa distribution verticale actuellement documentée va de 1 à 16 mètres.
Description sommaire : poisson-demoiselle gris à jaunâtre marqué par de très nombreuses petites taches bleues masquant la couleur de fond. La zone ventrale et le pédoncule caudal sont souvent jaunâtres du fait d’une moindre densité de des taches. La nageoire caudale est souvent jaunâtre. Les nageoires impaires portent un liseré et une bande submarginale bleu électrique. Les pectorales et les pelviennes sont jaunes.
Description détaillée :Le corps est ovale, sa hauteur entre environ 2,3 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il est comprimé latéralement. La longueur totale (longueur avec la queue) maximale est d’environ 9 cm (longueur standard 7,5 cm).
Chez l'adulte, la couleur de fond est un gris plus ou moins jaunissant marqué d’une multitude de taches bleues du fait que la majorité des écailles porte deux à trois taches bleu électrique, le plus souvent en forme de tirets horizontaux. Certaines écailles de la tête, celles du bas de l'abdomen et du pédoncule* caudal ne portent qu’une seule tache. Toutes les écailles ont une bordure foncée. Le pédoncule caudal et la zone abdominale peuvent être légèrement jaunâtres.
La tête est relativement petite. Ses écailles ne portent généralement qu’une ou deux taches bleues. La bouche, de petite taille, est terminale et oblique. Les yeux sont grands et globuleux. L’iris* est doré autour de la pupille et gris foncé au-delà ; une ligne bleu électrique se trouve au-dessus et en dessous de l’anneau entourant la pupille. On trouve une fine ligne noirâtre sur la marge postérieure du préopercule* et une bande plus large de même couleur dans la partie supérieure de la marge des opercules*.
Les nageoires dorsale, anale et caudale sont grisâtres à jaunissantes avec une bande marginale et une à deux bandes submarginales bleues. Elles portent des écailles bleues entre les rayons. La base des nageoires dorsale et anale est prise dans un fourreau d’écailles. La nageoire caudale est échancrée à lobes arrondis, ses rayons extérieurs sont bleus. Les nageoires pectorales sont jaune pâle, cette couleur étant parfois fumée. Les pelviennes sont de la même couleur, le premier rayon, plus court que les autres, étant bleu vif et le second, plus long que les autres, s’achevant sur un filament.
Les juvéniles sont entièrement bleus à l’exception des nageoires pelviennes, jaune vif, et des pectorales, discrètement jaunissantes.
Les grands juvéniles ont un aspect similaire à celui des adultes à quelques exceptions près : la partie abdominale, la nageoire anale, le pédoncule caudal et la nageoire caudale sont jaunissants, les pelviennes sont jaune vif et un point bleu intense marque la marge supérieure des opercules
Pomacentrus caeruleus : largement répandue dans l’ouest de l’océan Indien, des Maldives à l’Afrique du Sud, c’est la seule espèce susceptible d’être confondue avec P. caeruleopunctatus dans sa zone de distribution connue. La majeure partie du corps est bleu électrique, le reste étant jaune vif (partie inférieure de la gorge et de l’abdomen, nageoire anale, partie postérieure de la nageoire dorsale, pédoncule caudal et nageoire caudale). Le descripteur, G. Allen, comparant les deux espèces, écrit qu’elles se distinguent notamment par le patron de couleur, la hauteur du corps (P. caeruleus est plus élancée) et la plus grande taille maximale de P. caeruleopunctatus. Concernant le patron de couleur, G.Allen précise notamment que P. caeruleopunctatus présente deux ou trois marques bleu intense sur la majorité des écailles, cette caractéristique étant visible sur l’ensemble du corps, alors que P. caeruleus n’en présente qu’une, invisible dans la partie bleue de son corps.
P. caeruleopunctatus fait partie d’un complexe de sept espèces assez ressemblantes nommé le « complexe Pomacentrus coelestis », dont fait aussi partie P. caeruleus
(voir dans la section Divers biologie). Toutefois, la distribution des
autres espèces du complexe permet d’éviter toute confusion : la
distribution de P. alleni le cantonne de la Thaïlande à l’ouest de l’Indonésie, et celle de P. similis va du Sri Lanka à l’Indonésie. Quant à P. micronesicus, P. auriventris et P. coelestis, ils ne se rencontrent que dans l’océan Pacifique.
Le régime alimentaire de cette espèce n’est pas documenté. Son descripteur suggère que l'espèce pourrait être planctonophage*, du fait que la plupart des individus qu’il a observés se trouvaient largement au-dessus du substrat*.
La reproduction n’est pas documentée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche (septembre 2020). Toutefois, les Pomacentridés sont tous des pondeurs démersaux* dont les œufs adhèrent au substrat et sont gardés et ventilés par les mâles. La reproduction se fait en couples (vs en groupes). La durée de vie larvaire moyenne calculée pour 11 espèces dans cette famille va de 21 à 24 jours. Les larves* sont pélagiques* et apparemment incapables, contrairement à celles de nombreuses autres familles, de retarder leur métamorphose* en juvénile après le dernier stade larvaire. Il est donc impératif qu’elles aient trouvé un récif adapté à leurs besoins pendant cette période. Cette impossibilité limite donc la capacité de dispersion de ces espèces.
Cette espèce est rarement observée et est considérée comme peu commune dans toutes les parties de sa distribution. Elle vit généralement en petits groupes.
Pomacentrus caeruleopunctatus fait partie du « complexe d’espèces Pomacentrus coelestis », qui comprend P. alleni, P. similis et P. caeruleus dans l’océan Indien, et P. micronesicus, P. auriventris et P. coelestis dans l’océan Pacifique. Une étude de 2014 montre qu’il est difficile, et peut-être impossible, de distinguer génétiquement P. caeruleopunctatus de P. caeruleus. Les auteurs suggèrent donc que la première pourrait être un simple morphe de couleur de la seconde, ou que P. caeruleopunctatus pourrait être une espèce naissante. Cette seconde hypothèse est basée sur l’arbre phylogénétique établi par ces auteurs, qui montre une date de divergence très récente pour P. caeruleus (493.000 ans). Dans l’hypothèse d’un processus de spéciation* ultérieur au sein de l’espèce, les différences morphologiques en cours de formation n’auraient pas eu le temps de se fixer génétiquement.
La nageoire dorsale comprend 13 rayons durs et 13 rayons mous, l’anale deux rayons durs et 15 rayons mous. La ligne latérale* comprend de 17 à 19 écailles perforées.
Un inventaire des poissons de Madagascar fait en 2018 présente encore P. caeruleopunctatus comme endémique du nord-ouest de la Grande Ile. FishBase y ajoute Mnemba atoll (Zanzibar, Tanzanie) d’après une photo dont l’identification a été validée par G. Allen. Des photos de naturalistes de haut niveau (Sally et Denis Pollack, FishWise Professionnal), qui attestent que l'espèce se trouve aussi à Sodwana Bay (Afrique du Sud), de même qu’une récente extension de cette distribution à La Réunion, suggèrent que l’espèce est probablement plus répandue qu’on ne le pensait dans l’océan Indien.
Demoiselle : ce nom donné à l’ensemble des Pomacentridés est aussi employé pour des poissons-anges. Il semble associé aux assemblages de couleurs vives qui constituent la livrée de la plupart des espèces de ces groupes, peut-être en référence à une coquetterie vestimentaire présumée chez les jeunes filles.
A tirets bleus : cette précision, conforme au sens de l’épithète spécifique du nom scientifique, se fonde sur la présence de trois taches bleues en forme de tirets sur la majorité des écailles. Cette présence a été définie par le descripteur comme caractéristique de l’espèce dans la comparaison qu’il fait avec son plus proche parent, Pomacentrus caeruleus.
En l’absence de tout nom vernaculaire, français ou étranger, « demoiselle à tirets bleus » est une proposition du site DORIS.
Pomacentrus : des mots grecs [poma], qui renvoie à ce qui couvre et par extension à l'opercule, et [kentron], aiguillon, piquant. Lacépède a créé ce genre en 1802 en y regroupant des poissons dont les opercules étaient dentelés. Cuvier révise le genre en 1830 et précise qu’il s’agit des préopercules. Le genre contient actuellement 78 espèces acceptées.
caeruleopunctatus : des mots latins [caeruleus], qui signifie bleu, ou bleu sombre, et [punctus], qui désigne un point. Le mot « punctatus » signifie ponctué, tacheté. G. Allen décrit l’espèce en 2002 dans Descriptions of two new species of damselfishes (Pomacentridae: Pomacentrus) from Madagascar. Il précise qu’il a forgé cette épithète spécifique en référence aux trois taches bleues ornant les écailles de l’espèce.
La localité du type* est l’archipel des Mitsio, au nord-ouest de Madagascar.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Pomacentridae | Pomacentridés | |
Genre | Pomacentrus | ||
Espèce | caeruleopunctatus |
Demoiselle à tirets bleus
Le descripteur de l’espèce précise, dans sa comparaison entre P. caeruleopunctatus et P. caeruleus, que le premier présente deux ou trois marques bleu intense sur la majorité des écailles, cette caractéristique étant visible sur l’ensemble du corps, alors que P. caeruleus n’en présente qu’une, généralement indiscernable dans la partie bleue de son corps.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
18/01/2012
Tête
La tête est petite avec de grands yeux placés très près de la bouche. Notez les lignes bleu électrique au-dessus et en-dessous de l’iris.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
18/01/2012
Nageoire dorsale
La base de la nageoire dorsale est prise dans un haut fourreau d’écailles marquées d’une tache bleue.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/03/2012
Marquage des écailles en partie postérieure
Dans la partie postérieure du corps, les écailles ne portent plus qu’une seule tache bleue, qui devient parme sur le pédoncule caudal quand il est jaunissant.
Ce gros plan permet aussi d’observer les minuscules écailles, marquées de la même façon, présentes entre les rayons de la nageoire caudale.
A titre anecdotique, cet individu s’est manifestement fait grignoter le lobe inférieur de la caudale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
18/01/2012
Juvénile
Les juvéniles ont le corps entièrement bleus. Cela permet notamment de les distinguer de ceux de l’espèce la plus proche, P. caeruleus, dont la partie postérieure du corps et les nageoires ou parties de nageoires adjacentes sont jaune vif.
Cet individu est cependant atypique du fait de sa couleur bleu acier et de la faible hauteur de son corps.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
04/04/2018
Jeune adulte
Les jeunes sont d’un bleu plus soutenu que les grands adultes.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/08/2018
En pleine eau
Cette espèce n’hésite pas à s’éloigner du substrat. C’est pourquoi G. Allen, son descripteur, suppose qu’elle est planctonophage.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/03/2012
En compagnie
P. caeruleopunctatus peut être observée en petits groupes et éventuellement en compagnie de sa proche parente P. caeruleus (dans la moitié gauche de la photo).
Cette promiscuité permet de bien voir les différences de patron de couleur entre les deux espèces.
Nosy Fanihy, Madagascar, océan Indien, 8 m
30/04/2011
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Allen G.R., 2002, Description of two new species of damselfishes (Pomacentridae: Pomacentrus) from Madagascar, aqua, International Journal of Ichthyology, 6(2), 45-52.
Bourjon P., Crochelet E., Fricke R., 2019, First record of the large caerulean damselfish Pomacentrus caeruleopunctatus (Actinopterygii: Perciformes: Pomacentridae) from Reunion Island, South-West Indian Ocean, Acta Ichthyologica et Piscatoria, 49(1), 59-63.
Brothers E.B., Williams D. McB., Sale P.F., 1983, Length of larval life in twelves families of fishes at “One tree Lagoon”, Great Barrier Reef, Australia, Marine Biology, 76, 319-324.
Fricke R., Mahafina J., Behivoke F., Jaonalison H., Léopol M., Ponton D., 2018, Annotated checklist of the fishes of Madagascar, southwestern Indian Ocean, with 158 new records, FishTaxa, 3(1), 1-432.
Sorenson L., Allen G.R., Erdmann M.V., Dai C.F., Liu S.Y.V., 2014, Pleistocene diversification of the Pomacentrus coelestis species complex (Pisces: Pomacentridae): historical biogeography and species boundaries, Marine Biology, 161(11), 2495-2507.
Wellington G.M., Victor B.C., 1989, Planktonic larval duration of one hundred species of Pacific and Atlantic damselfishes (Pomacentridae), Marine Biology, 101(4), 557-567.
La page de Pomacentrus caeruleopunctatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase