Phase terminale :
Couleur dominante bleu turquoise à verte avec écailles marquées de rose
Ligne rose en zigzag en haut des flancs commençant souvent par un segment noir
Motifs roses en lignes et points à dessin et nombre variables sur la face
Phase initiale :
Taille nettement plus petite et corps beaucoup moins haut
Ligne noire en zigzag de l'arrière des yeux au bout du pédoncule caudal
Couleur du corps grise à beige au-dessus de cette ligne, blanche en-dessous
Bande ocre jaune à rose de la lèvre supérieure au bord antérieur des yeux
Donzelle arc-en-ciel, girelle zigzag (Maldives), girelle arc-en-ciel, lalo (île Maurice), tamarin (Seychelles)
Zigzag wrasse, zigzag sand wrasse, zigzag rainbowfish, brownbanded wrasse (GB), Donzella (I), Zickzack-regenbogenfisch (D), Wargatek skapula (Pologne), Zigzag gylte (Danemark), Muesy (Jordanie), Sigsag sandlipvis (Afrique du Sud), Hikaa, dong-hikkae, donkevumas (Inde), Nuri liku (Malaisie), Pilo (Indonésie), Bankilan, bungat, isdang bato (Philippines)
Julis scapularis Bennett, 1832
Halichoeres caeruleovittatus Rüppel, 1835
Julis elegans Valenciennes, 1839
Julis leschenaulti Valenciennes, 1839
Julis (Halichoeres) phaiotaenia Bleeker, 1855
Platyglossus alternans Cartier, 1874
Platyglossus (Guentheria) pagenstecheri Kossmann et Räuber, 1877
Pseudojulis ziczac De Vis, 1885
Halichoeres cymatogrammus Jordan et Seale, 1905
Mer Rouge, océan Indien et océan Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]On rencontre cette espèce en mer Rouge ainsi que dans l'océan Indien, de l'Afrique de l'Est et du Sud jusqu'à l'Australie en passant par Madagascar, les Mascareignes et les Seychelles. Elle est également présente dans l'ouest du Pacifique, du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie, en passant par la Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et les Vanuatu.
On trouve Halichoeres scapularis dans les lagons, sur les pentes externes, dans les baies, sur fonds coralliens et plus volontiers sablo-détritiques* ou dans les herbiers, jusqu'à 15 mètres de profondeur.
Le corps de ce labre est allongé et modérément comprimé latéralement. Sa hauteur entre 2,4 à 3,9 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il peut atteindre 20 cm.
Description synthétique :
La couleur dominante du mâle varie du bleu turquoise au vert. La tête porte de larges motifs roses au dessin variable. Les écailles sont marquées de rose dans la moitié supérieure du corps. Ces marques dessinent une ligne en zigzag le long de la ligne latérale. On trouve souvent une tache jaune sur la nuque et le haut du pédoncule caudal, ainsi que quelques écailles noires au début de la ligne en zigzag. Les nageoires impaires portent des lignes roses et jaunes, la caudale montre un large liseré jaune. La femelle est beaucoup plus petite que le mâle. Chez elle, la ligne en zigzag est noire, Le corps est gris pâle à beige au-dessus de cette ligne, blanc en-dessous. Une bande ocre relie la lèvre supérieure à l'œil.
Description détaillée :
Le dimorphisme* et le dichromatisme* sexuels sont importants.
La phase terminale (mâle) : la couleur dominante est un bleu turquoise très clair qui peut virer au vert, ces couleurs pâlissant jusqu'au blanc sur le tiers inférieur du corps, mais tout le corps peut aussi être blanchâtre à bleuté. La partie supérieure du dos est parfois d'un jaune très vif, mais elle est plus volontiers jaunâtre et cette couleur peut se réduire à une tache diffuse parfois noircissante sur la nuque. Les écailles sont largement marquées de rose au-dessus d'une ligne imaginaire oblique allant de la pointe des opercules* au bas du pédoncule* caudal, elles sont bordées de blanc mat sous cette ligne. Chez la plupart des mâles, ces marques roses sont nettement plus importantes sur les deux rangs d'écailles situés de part et d'autre de la partie haute de la ligne* latérale ; ces deux rangs étant disposés en quinconce, la jonction de ces taches produit une ligne rose en zigzag allant du haut des opercules à la partie supérieure du pédoncule caudal. Cette ligne est plus ou moins nettement constituée et peut aussi ne pas apparaître ; chez la plupart des individus, elle commence par des écailles noirâtres formant un segment de longueur variable, héritage de la livrée en phase initiale appelé à disparaître ou à être réduit à une tache groupant quelques écailles. On trouve une fine ligne rose derrière les pectorales, qui descend en arc de cercle vers la face ventrale.
La tête est pointue, le profil du museau est régulièrement convexe. Elle ne porte pas d'écailles, celles-ci apparaissent sur la nuque au-dessus du bord postérieur des yeux, mais on en trouve neuf petites en trois rangs sur les opercules. La couleur de fond, turquoise ou verte, est souvent jaunissante sur les opercules et la nuque. La bouche est terminale et protractile*, les lèvres sont épaisses et forment une sorte de bec, la lèvre inférieure est plus longue et large que la supérieure. Les yeux sont proéminents, l'iris est le plus souvent orange vif, mais il peut pâlir jusqu'au rose doré ou à l'argenté, notamment en livrée à dominante bleue. Des motifs roses en lignes et points dont le dessin et le nombre sont extrêmement variables ornent la face, mais les deux plus étendus sont à peu près constants : on trouve régulièrement un motif en spatule commençant devant l'œil et s'élargissant vers la lèvre supérieure, et un long motif au dessin aléatoire qui naît au bas des joues et rejoint le haut des opercules en passant sous les yeux, son extrémité étant attenante au début de la ligne en zigzag. Les joues présentent une ou plusieurs grosses taches et une ou plusieurs lignes larges et souvent incurvées. La partie supérieure de la tête, entre la lèvre supérieure et la nuque, porte de nombreux motifs en taches ou traits qui peuvent être géométriquement disposés ou au contraire distribués aléatoirement.
La nageoire dorsale est longue, ses rayons mous sont plus hauts que les rayons durs. Elle porte deux bandes longitudinales roses bordées de bleu et séparées par une bande translucide d'un gris jaunâtre, le liseré, présent seulement sur les rayons mous, étant translucide.
La nageoire anale présente les mêmes motifs mais ils sont plus discrets et la seconde bande rose n'est présente que chez les grands individus.
Les pectorales sont translucides, les pelviennes blanchâtres.
Le pédoncule caudal est puissant. La caudale est arrondie et porte des lignes verticales roses qui peuvent être discontinues, leur nombre pouvant aller de 4 à 6 chez les grands individus ; son extrémité et le bord des lobes, ainsi que parfois la crête du pédoncule caudal, sont jaunes.
La phase initiale (femelle ou mâle primaire) : la taille est nettement plus petite, le corps est fuselé et beaucoup moins haut. Une ligne noire en zigzag part de l'arrière des yeux et va jusqu'au bout du pédoncule caudal. Au-dessus de cette ligne le corps est gris pâle à beige rosâtre, en dessous il est blanc. Une bande ocre à rosâtre relie la lèvre supérieure à la partie antérieure de l'œil.
Les confusions peuvent avoir lieu avec la phase terminale, adulte, de l'espèce comme avec sa phase initiale.
Avec la phase terminale :
Parajulis poecilepterus : les motifs faciaux sont plus nombreux et plus fins, les plus importants sont distribués horizontalement. La ligne en zigzag du mâle est noire, on observe souvent une seconde bande noire en haut du dos. Les nageoires portent des taches claires. On le rencontre du sud du Japon à la mer de Chine.
Halichoeres bicolor : la ligne en zigzag est plus épaisse, elle est ornée d'un alignement de points bleus en son centre. Une seconde ligne en zigzag plus discrète marque le haut du dos. Entre les deux se trouve un alignement de taches brunes à noires. La dorsale porte un large ocelle* de couleur entre les quatrième et huitième rayons. On observe un motif presque horizontal rose à orange bordé de bleu entre le haut de la lèvre supérieure et les yeux. On le trouve dans l'est de l'océan Indien et dans l'ouest du Pacifique.
Avec la phase initiale : la phase initiale (qui inclut les juvéniles, voir description en paragraphe « Reproduction ») montre chez un certain nombre d'espèces de labres une bande longitudinale brune sur les flancs. Mais chez ces espèces, il y a toujours une seconde bande brune, plus ou moins affirmée, en haut du dos. Cette bande dorsale ne se trouve pas dans la phase initiale de H. scapularis.
NB : une confusion peut être faite entre le stade intermédiaire (femelle devenant mâle) chez H. scapularis et la femelle Halichoeres pelicieri. Mais la bande jaune orange de cette dernière est plus large, il n'y a pas de motifs roses sur la face, et une tache noire marque la fin du pédoncule caudal. Cette espèce ne peut se rencontrer qu'entre l'Afrique du Sud et l'île Maurice.
Halichoeres scapularis se nourrit de divers invertébrés benthiques*, et particulièrement de crustacés.
Il accompagne chaque fois que possible les espèces fouisseuses (notamment les capucins - ex: Mulloidichthys spp., Parupeneus spp., ...) pour se nourrir des invertébrés que ces espèces débusquent en fouillant le sable. Les juvéniles, de même que les petits individus en phase initiale, sont des nettoyeurs occasionnels.
L'espèce est hermaphrodite* protogyne* diandrique*. Une étude faite au sud de l'Inde (eaux du Kérala et golfe de Mannar) montre que la maturité sexuelle est atteinte autour de 5 à 6 cm pour les femelles, 6 à 7 cm pour les mâles et que le sex-ratio (rapport entre les nombres d'individus mâles et femelles), comme c'est souvent le cas chez les labres notamment, est largement déséquilibré en faveur des femelles. Il a été constaté que l'espèce se reproduisait tout au long de l'année, avec des pics entre avril et mai et août et décembre.
La livrée nuptiale du mâle est caractérisée d'abord par une extension des deux zones jaunes situées derrière la nuque et par une intensification de leur couleur, ces zones étant discrètes ou inapparentes le plus souvent dans la livrée ordinaire. On observe de surcroît une zone grisée allant de l'espace interorbital à la nuque, et une bande grisâtre à violacée diffuse sur l'axe médian horizontal des flancs due à un marquage plus ou moins soutenu des écailles.
Les gamètes* sont émis en pleine eau, les œufs sont pélagiques*. La durée de vie larvaire* est comprise entre 21 et 28 jours selon une étude réalisée sur des individus du Pacifique Ouest.
Livrée des juvéniles :
Le juvénile a d'abord les yeux très proéminents, ainsi qu'un museau pointu et court. Il est gris pâle à beige rosâtre en partie supérieure, et blanc en partie inférieure. Ces couleurs sont séparées par une bande noire d'abord linéaire, qui se transforme peu à peu en zigzag du fait de l'extension des taches sur les écailles. Cette bande part de l'arrière de l'œil, mais elle est largement bordée de jaune jusqu'à l'extrémité de l'opercule, où elle s'interrompt très discrètement. Une bande jaune à ocre relie la pointe du museau à la partie antérieure des yeux, ceux-ci portant deux taches brunes à jaunâtres de part et d'autre de la pupille dans son prolongement. Il y a une petite tache noire entre la lèvre supérieure et le front. Une ligne noire part au contact de chaque œil en zone interorbitale, et se poursuit jusqu'à l'aplomb des opercules. Un motif noir en forme de fourche à deux dents est situé au milieu du front, il commence au-dessus de la tache noire présente sur le museau et se poursuit en ligne droite (figurant ainsi le manche de la fourche) de la zone interorbitale jusqu'au début de la dorsale. Toutes les nageoires sont translucides.
Cette livrée reste à quelques détails près celle de la phase initiale (qui peut caractériser des mâles primaires et des femelles) : les motifs noirs frontaux sont plus estompés ou disparaissent, la bande ocre reliant la lèvre supérieure à la partie antérieure de l'œil peut rosir légèrement, le motif en spatule sous l'œil peut être esquissé mais il ne descend pas au-delà du milieu de la joue, la tache noire sur la lèvre supérieure disparaît et les nageoires portent les même couleurs que celles de la phase terminale.
Chez les intermédiaires (femelles devenant mâles), la bande noire est d'abord bordée de jaune, puis elle devient ocre à orange en conservant ou non quelques écailles noires derrière les opercules. Les motifs faciaux de la phase terminale apparaissent progressivement. Puis les écailles de la moitié inférieure du corps portent des marques diffuses et la bande orange rosit en commençant par l'arrière. Les couleurs sont toutes nettement moins soutenues qu'elles ne le seront quand la mutation sera achevée.
Sa dentition comporte deux paires de canines en partie antérieure de la mâchoire supérieure, la première, plus longue, étant incurvée vers l'avant et la seconde vers l'arrière et sur le côté. La mâchoire inférieure porte une paire de canines orientées vers l'avant. Leur succède un rang de dents caniniformes plus petites et assez espacées. On trouve encore une paire de canines au coin de la bouche sur la mâchoire supérieure. Des dents pharyngiennes molariformes* viennent compléter cet arsenal de carnivore.
La nageoire dorsale comporte 9 rayons durs (dont le premier est très court, le plus long étant le troisième) et 11 rayons mous. La nageoire anale possède 3 rayons durs et 11 rayons mous. Les pectorales en comptent 2 durs et 12 mous, les pelviennes 1 dur et 5 mous.
On compte 27 à 28 rangs verticaux d'écailles sur le corps, et 12 à 13 rangs horizontaux ligne latérale incluse. Celle-ci est complète et continue, elle comporte 25 à 26 écailles. Elle suit le profil du dos jusqu'à la dernière partie des rayons mous de la dorsale, puis elle rejoint l'axe médian du corps jusqu'au pédoncule* caudal.
Cette espèce possède une glande située sous les opercules* qui lui permet de produire un cocon de mucus. Cette propriété n'existe pas chez tous les Labroidei (qu'il s'agisse de labres ou de poissons-perroquets).
C'est une espèce commune. Halichoeres scapularis est diurne et très actif. Volontiers opportuniste, il n'hésite pas à s'approcher au plus près du plongeur si ce dernier a à faire sur le substrat*. Ce comportement est intéressé : si l'observateur gratte le sable ou une roche, le poisson viendra chercher les petites proies éventuellement débusquées à côté de sa main. Et si son attente est déçue, il suivra le plongeur pourvu que celui-ci ne s'éloigne pas du fond.
On peut parfois voir Halichoeres scapularis cogner d'un mouvement sec sur une pierre un petit crustacé qu'il tient dans sa bouche de façon à briser sa carapace*.
Contrairement aux mâles terminaux, solitaires et agressifs vis-à-vis de leurs congénères, les juvéniles et les individus en phase initiale peuvent être rencontrés en groupes de 3 ou 4 membres, voire davantage.
Le genre Halichoeres est fondé par Rüppell en 1835, le type* étant Halichoeres bimaculatus (actuellement Halichoeres zeylonicus). La localité du type est la mer Rouge. Le genre comprend actuellement 80 espèces (mise à jour effectuée par P. Parenti et J. E. Randall en 2010), mais une analyse cladistique* suggère qu'il pourrait être scindé en trois ou quatre nouveaux genres à l'avenir, si des études morphologiques venaient confirmer les données de la génétique.
L'espèce Halichoeres scapularis est décrite sous le nom de Julis scapularis par Bennett en 1832, dans Observations on a collection of fishes from the Mauritius, presented by Mr. Telfair, with characters of new genera and species. La localité du type est donc l'île Maurice.
Le genre est largement répandu, puisqu'on le trouve dans tout le domaine indo-pacifique ainsi que dans le Pacifique tropical Est et l'Atlantique tropical Ouest. Les spécialistes de biogéographie sont partagés sur la question de savoir comment expliquer cette distribution.
Son niveau de résilience* est considéré comme élevé : le temps nécessaire pour le doublement d'une population est estimé à moins de 15 mois. Sa vulnérabilité est faible.
Il peut être capturé dans le cadre de pêcheries artisanales ou de subsistance, mais son importance commerciale est mineure. Il est rarement proposé sur le marché aquariophile, mais il est apprécié pour sa beauté et sa résistance. Il est considéré comme pacifique dans ses rapports avec les autres pensionnaires.
Pour l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le statut de Halichoeres scapularis est LC (Least Concerned), autrement dit faiblement concerné par la nécessité de mesures de protection.
Labre : le mot est dérivé du nom scientifique de la famille des Labridés. Il vient du latin [labrum], qui signifie lèvre, en référence aux lèvres charnues des poissons de cette famille. L'origine du mot latin se trouve dans le grec [labrax] signifiant vorace, et qui a été donné (avec [labros]) par les grecs anciens au bar/loup (Dicentrarchus labrax), connu pour sa gloutonnerie. La voracité des labres peut identiquement justifier le choix du nom de leur famille.
zigzag : le mot désigne la forme prise par la bande longitudinale qui marque le haut des flancs du fait du marquage d'écailles disposées en quinconce. Cette bande est noire en phase initiale, orange chez les intermédiaires et rose chez la plupart des mâles terminaux.
Halichoeres : le mot est composé du grec [hali-] qui signifie sel, ou "la mer", et [choiros], qui signifie porc. Son sens est donc « porc de mer ». Appellation surprenante pour d'aussi beaux poissons, mais celle-ci est justifiée par leur dentition : celle du genre est en effet caractérisée entre autres par une paire de petites canines présentes sur la mâchoire supérieure au niveau de la commissure des lèvres et sortant de la bouche quand elle est ouverte. Ces canines, qu'on ne trouve que chez les grands individus, évoquent les défenses du porc.
scapularis : du mot latin [scapula] qui signifie omoplate, et par extension épaule. Le choix du terme est motivé par les taches noires caractéristiques présentes derrière les opercules des mâles adultes, cette région étant familièrement appelée l'épaule chez les poissons.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Halichoeres | ||
Espèce | scapularis |
Toutes nageoires déployées
L’érection des nageoires dorsale et anale met bien en valeur l’harmonie des roses, des bleus et des jaunes sur la livrée de cet individu mâle. La livrée des mâles peut être à dominante bleue ou verte.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
08/10/2012
Tête
Il existe une grande variabilité de forme et de taille dans les motifs faciaux. Le seul à être à peu près constant de ces deux points de vue est le motif en forme de spatule qui part de la partie antérieure de l’œil et descend en s’élargissant vers la lèvre supérieure. Il y a aussi toujours un long motif partant de la joue et passant sous l’œil pour rejoindre la partie supérieure des opercules, mais sa forme est très variable. On peut aussi noter sur ce gros plan les pores et l’absence d’écailles qui caractérisent la tête.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
29/10/2012
Variabilité
La variabilité des motifs faciaux est extrême sur la partie supérieure de la tête. Leurs diverses compositions dérivent toutes des lignes noires présentes au même endroit chez le juvénile : une ligne au-dessus de chaque œil, et un motif naissant en ligne au début de la dorsale et s’achevant en forme de fourche à deux dents au-dessus d’une tache noire surplombant la lèvre supérieure. On peut encore identifier une déclinaison de ces motifs sur l’individu situé en haut à droite de la photo, et constater l’ampleur des dérivations possibles sur les autres.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
2011/2012
Transition entre post-larve et juvénile
Cet individu de 2,5 cm est une post-larve en train de prendre la livrée juvénile. Les signes qui le montrent sont les suivants : le corps est à peine opacifié, on observe des zones encore transparentes sur le museau et le crâne, les motifs présents sur le sommet de la tête sont à peine esquissés, la pigmentation de la bande latérale brune se fait par concentration de points noirs sur les écailles, et les parties dorsale et ventrale sont de la même couleur.
Témoignage du photographe :
"Ce juvénile à peine arrivé dans son nouveau milieu pratiquait déjà la danse d’invitation des nettoyeurs. Il était manifestement inquiet de voir approcher le caisson : ce comportement en situation de stress est une mesure de protection, étant donné que les nettoyeurs ne sont généralement pas agressés".
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 0,2 m
25/05/2013
Juvénile
Le juvénile est gris pâle à beige rosâtre en partie supérieure et blanc en partie inférieure, ces couleurs étant séparées par une bande noire au niveau de la ligne latérale. Une bande ocre relie le bout du museau à l’œil. Les motifs de la zone interorbitale sont noirs : une ligne surplombe chaque œil, et un motif en forme de fourche à deux dents part de la dorsale et s’achève au-dessus d’un point situé au-dessus de la lèvre supérieure.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
10/04/2011
Nettoyeur occasionnel
Comme de nombreux juvéniles de labres, celui d’Halichoeres scapularis est nettoyeur occasionnel. Autrement dit il peut lui arriver de débarrasser d’autres poissons de leurs parasites en attendant de pouvoir se nourrir systématiquement comme les adultes. Le « client » est ici Stegastes limbatus.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
07/07/2012
Juvénile et intermédiaire aux Philippines
Cette photo a été prise au large de la municipalité de Moalboal dans l’île de Cebu, aux Philippines. L’individu le plus petit est en phase initiale mais montre encore les marques du juvénile dans la zone interorbitale. Le plus grand est un « intermédiaire », c’est-à-dire une jeune femelle en train de changer de sexe, comme le montrent l’apparition des motifs faciaux de la phase terminale ainsi que la ligne en zigzag qui devient progressivement ocre en partant du pédoncule caudal.
Moalboal, île de Cebu, Philippines
12/12/2008
Intermédiaire
La livrée en phase initiale (juvéniles, femelles et mâles primaires) porte une ligne horizontale noire le long de la ligne latérale. Cette ligne devient jaune à orange avec ou sans marque noire au niveau de l’épaule chez les individus passant en phase terminale, c’est-à-dire changeant de sexe. Le rosissement de cette ligne commence à partir du pédoncule caudal peu après celui de la bande ocre reliant la pointe du museau à l’œil.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
22/08/2012
Livrée nuptiale
La livrée nuptiale est caractérisée d’abord par une extension des deux zones jaunes situées derrière la nuque et par une intensification de leur couleur, ces zones étant discrètes ou inapparentes le plus souvent dans la livrée ordinaire. On observe de surcroît une zone grisée allant de l’espace interorbital à la nuque, et une bande grisâtre à violacée diffuse sur l’axe médian horizontal des flancs due à un marquage plus ou moins soutenu des écailles.
Lagon de l'Ermitage, La Runion, 1,5 m
09/01/2013
Dentition
On voit bien ici une des deux paires de canines présentes en partie antérieure de la mâchoire supérieure, et celle qui arme la mâchoire inférieure. Les deux paires sont dirigées vers l’avant.
On distingue aussi une canine proche de la commissure des lèvres sur la mâchoire supérieure, qui motive le nom du genre. Le mot composé « Halichoeres » signifie en effet « porc de mer », cette paire de canines évoquant les défenses du porc.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
29/10/2012
Fouineur
Halichoeres scapularis arpente le fond en tous sens à la recherche de petits invertébrés, sa préférence allant aux crustacés qu’il débusquera entre les éléments d’un substrat sablo-détritique.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
24/08/2011
Face à face profiteur-travailleur
Cette espèce est très opportuniste et accompagne régulièrement les espèces fouisseuses pour profiter de leur travail, qui permet de débusquer les petites proies dont elle se nourrit.
Le profiteur nage en général parallèlement à sa victime, le plus souvent indifférente à son manège.
Cette photo montre une des rares occasions où un capucin (Parupeneus macronemus) semble estimer que le labre va trop loin et cesse de fouir le substrat pour lui faire face, la coloration rouge prise par sa livrée indiquant un stress. Dans la mesure où P. macronemus se nourrit aussi de petits crustacés, on peut imaginer qu’une proie de choix a été repérée par les deux poissons sous le squelette de Fungia qui les sépare.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
24/08/2011
Grignotée !
Son statut trophique* fait d’Halichoeres scapularis un prédateur en même temps qu’une proie. Une bonne partie de la caudale a été sectionnée sur cet individu. Le handicap est sérieux étant donné la fonction de cette nageoire.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
29/09/2012
A Mayotte
Cet individu mahorais intermédiaire présente une livrée bleutée particulièrement soutenue.
Passe en S, Mayotte
19/03/2011
En Indonésie
Cette photo prise en Indonésie, dans la province du Papua Barat, montre un individu à dominante étonnamment rosâtre.
Papua Barat, Indonésie, 12 m
10/12/2010
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Barber P. H., Bellwood D. R., 2004, Biodiversity hotspots: evolutionary origins of biodiversity in wrasses (Halichoeres: Labridae) in the Indo-Pacific and new world tropics, Molecular Phylogenetics and Evolution, 35, 235-253.
Leem J-B, Sakamoto K., Tsuruda Y, Nakazono A., 1998, Sexual pattern of the labrid fishes collected from Kuchinoerabu-jima, Kagoshima, Japan, Journal of the Faculty of Agriculture Kyushu University, 43(3-4), 409-419.
Parenti P., Randall J. E., 2000, An annotated checklist of the species of the Labroid fish families Labridae and Scaridae, Ichthyological Bulletin, 68, 1-97.
Tyler E. H. M., Speight M. R., Henderson P., Manica A., 2008, Evidence for a depth refuge effect in artisanal coral reef fisheries, Biological Conservation, 142(3), 652-667.
Victor B. C., 1986, Duration of the planktonic larval stage of one hundred species of the Pacific and Atlantic wrasses (family Labridae), Marine Biology, 90, 317-326.
Vijay Anand P. E., Pillai N. G. K., 2002, Reproductive biology of some common coral reef fishes of the Indian EEZ, Journal of the Marine Biological Association of India, 44 (1-2), 122-135.
Weber M., De Beaufort L. F., 1911, THE FISHES OF THE INDO-AUSTRALIAN ARCHIPELAGO, éd. E. J. Brill, Leyden, vol. VIII, 186-188.
La page d'Halichoeres scapularis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase