Violet à crête dorsale

Microcosmus nudistigma | Monniot C., 1962

N° 2564

Méditerranée + ?

Clé d'identification

Ascidie solitaire couverte d'épibiontes
Polymorphe (sans forme définie)
Tunique caractérisée par une crête dorsale nette
Siphons longs, rougeâtres et diamétralement opposés
Taille inférieure à 5 cm

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Microcosmus sulcatus (non valide) et M. vulgaris (désigne une espèce valide mais distincte actuellement) ont été utilisés pour nommer l'ensemble des Microcosmus à sept plis branchiaux dont M. nudistigma.

Distribution géographique

Méditerranée + ?

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

La présence de ce violet discret est certaine en Méditerranée occidentale au nord comme au sud ; mais sans plus de précision sur les limites de sa zone de distribution.

Biotope

Cette ascidie vit fixée sur les substrats* durs de l'infralittoral* rocheux.

Description

Le violet à crête dorsale, Microcosmus nudistigma, est une ascidie solitaire relativement rare. Sa taille de 5 cm, sans forme bien définie, et son corps abondamment recouvert d'épibiontes* le rendent d'observation difficile. Sa tunique* coriace, de couleur rougeâtre, se caractérise par une crête dorsale bien nette, qui court entre les deux siphons.

En filtration active, l'animal se détend ; les siphons sont alors ses seules parties bien visibles. Ces siphons sont longs, étirés, clairement opposés l'un à l'autre et pigmentés de rougeâtre avec de fines bandes claires. L'orifice buccal (siphon inhalant) est plus large et long que l'orifice anal (siphon exhalant).
Cette ascidie se fixe au substrat* par sa face ventrale, c'est-à-dire par celle opposée aux deux siphons.

Espèces ressemblantes

Avertissement : On ne peut pas déterminer les différentes espèces de la famille des Pyuridés avec certitude sur photos, aussi bonnes soient-elles. Les éléments d'anatomie interne sont absolument nécessaires, même au niveau du genre. Si un plongeur averti, dans une localité limitée, peut grouper des spécimens dans une espèce donnée, cela n'est plus valable pour une autre région.

Il existe en Europe beaucoup d'espèces ressemblantes dans la famille des Pyuridés (Pyuridae) et en particulier dans les genres Microcosmus et Pyura :

Microcosmus sabatieri en forme d'outre, également très concrétionné mais plus gros, est identifiable grâce à ses longs siphons striés de 8 bandes violettes sur fond blanc.

Microcosmus polymorphus de taille similaire (8 cm), présente des siphons plus courts rouge foncé avec de temps à autre des bandes plus claires.

Microcosmus vulgaris, de taille plus grande, 15 cm, présente de longs siphons blanchâtres ou rose pâle sans ligne violette. Les plongeurs ont peu de chances de l'observer, car il vit très profond. On le récolte sur le plateau et la pente continentale entre 90 et 200 m de fond. Il est cité ici pour son importance commerciale ; il a pour partie remplacé M. sabatieri sur les étals des poissonniers depuis l'épidémie de 1999.

M. exasperatus et M. savignyi sont quasiment impossibles à reconnaître sous l'eau.

Pyura dura de taille similaire, également très concrétionné, fréquente les mêmes biotopes, mais ses siphons sont courts et d'un rose soutenu avec quelques fines lignes blanches.

Pyura microcosmus a la tunique marquée de petites verrues. Elle est plus petite et souvent plus propre.

Pyura tesselata a la tunique formée de plaques et Puyra squamulosa a la tunique molle et finement granuleuse. Elles sont plus petites (1 à 3 cm) et de couleur rouge.

Alimentation

Comme toutes les ascidies, M. nudistigma, filtreur* suspensivore*, se nourrit de particules organiques et de micro-organismes planctoniques*. L'eau est aspirée par le siphon buccal (ou inhalant) équipé de tentacules qui empêchent le passage des trop grosses particules. L'eau est ensuite filtrée au niveau d'une grille pharyngienne qui accumule les particules nutritives. Elle est enfin rejetée par le siphon cloacal (ou exhalant).

Reproduction - Multiplication

La reproduction est sexuée, le violet à crête dorsale M. nudistigma est, comme l'ensemble des ascidies, hermaphrodite*. Cet hermaphrodisme n'est pas simultané, ce qui empêche toute autofécondation.

Vie associée

Le violet à crête dorsale est quasiment toujours recouvert par de nombreuses espèces végétales et animales épibiontes*. La composition de ce « microcosme » est liée à la profondeur et à l'environnement : algues près de la surface, balanes, vers sédentaires à tubes calcaires, hydraires, éponges et bryozoaires plus en profondeur.

Divers biologie

Les ascidies, et en particulier les espèces du genre Microcosmus, ont la capacité de se contracter fortement en cas de danger ou à l'approche d'un plongeur. Cette contraction, accompagnée de la fermeture des siphons, modifie notablement le volume et la forme de l'ascidie par expulsion d'eau. Les variations de pression ressenties au niveau des siphons sont le facteur déclenchant principal. Cette caractéristique permet de différencier une ascidie d'une éponge qui, sauf à de rares occasions, ne se contracte pas au toucher.

Origine des noms

Origine du nom français

Violet à crête dorsale est une proposition du site DORIS pour le différencier du violet commun M. sabatieri ou du violet de roche M. polymorphus.

Origine du nom scientifique

Microcosmus : du grec [micro] = petit, et [cosmus] = monde, donc "petit monde" en référence à la présence de nombreux épibiontes sur la tunique.

nudistigma : du latin [nudus] = nu, et du grec [stigma] = tatouage, marque au fer rouge, coupure. Donc littéralement : stigmates nus. Le sac branchial est perforé de nombreuses fentes que l'on nomme stigmates. L'auteur a sans doute donné ce nom en référence à l'organisation simple des stigmates.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 103841

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Urochordata / Tunicata Urochordés / Tuniciers Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires).
Classe Ascidiacea Ascidies / Ascidiacés Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde.
Ordre Stolidobranchia Stolidobranches Ascidies pleurogones sans division du corps en thorax et abdomen.
Famille Pyuridae Pyuridés Ascidies solitaires. Tunique* coriace, branchies avec 6 à 10 plis de chaque côté, tentacules ramifiés, une gonade de chaque côté. Manteau opaque, gonade gauche dans la boucle intestinale.
Genre Microcosmus
Espèce nudistigma

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