Callochiton

Callochiton septemvalvis | (Montagu, 1803)

N° 1896

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord, Méditerranée

Clé d'identification

Forme ovale, 3 centimètres maximum (rapport 3/5)
Ceinture marginale épineuse très large
En général 4 bandes radiales périphériques plus claires
Plaques dorsales très fines, presque lisses et luisantes
Couleur foncée, rouge à brune

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Chiton laevis Pennant, 1777
Chiton septemvalvis Montagu, 1803
Callochiton achatinus (Brown, 1823)
Chiton achatinus Brown, 1827
Chiton euplaeae Costa O.G., 1829
Chiton scytodesma Scacchi, 1836
Chiton doriae Capellini, 1859

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

La distribution de ce chiton s'étend sur l'ensemble des côtes européennes, depuis la Norvège jusqu'aux côtes nord-africaines ainsi qu'en Méditerranée.

Biotope

Les chitons affectionnent le domaine intertidal* et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On pourra les trouver en zone infralittorale* et jusqu'à 120 mètres de profondeur. Ces animaux vivent exclusivement collés au substrat* rocheux. Leur résistance à la dessication* à marée basse est limitée, c'est pour cette raison qu'on les trouvera le plus souvent cachés sous les pierres. Exposés au soleil, les chitons recherchent l'ombre pour se protéger. Immergés, ils se déplacent en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.

Description

Callochiton septemvalvis est un petit chiton dont la taille n'excède pas trente millimètres. De forme ovale, il présente un rapport largeur/longueur de 3/5. Chaque plaque est, en son centre, crochue vers l'arrière. Ces petits becs sont bien marqués, la carène médiane est prononcée.
Les plaques sont très fines, légèrement granuleuses, presque lisses, souvent luisantes. La granulation est un peu plus prononcée sur leurs bords, près de la ceinture. Le plus souvent, ces plaques sont de couleur foncée, rouges ou brunes.
La ceinture marginale est très large, de même couleur que les plaques, et présente le plus souvent 4 bandes radiales périphériques plus claires.
A la loupe binoculaire : Le bord des plaques est marqué de lignes de croissance nettes. La plaque antérieure (céphalique) porte une quinzaine d'encoches ventrales, les plaques intermédiaires (II à VII) en portent trois, latérales et profondes. La ceinture périphérique est couverte et frangée de petites épines pointues.

Espèces ressemblantes

Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- la taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- l'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les valves peuvent être arrondies ou aplaties ;
- la forme des plaques dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire, et nécessitant l'euthanasie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules* ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les valves.

Dans le cas du callochiton
:
La ceinture marginale est très large, il y a peu de risques de confusion.

Alimentation

Le callochiton est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Les chitons sont plus actifs la nuit.

Reproduction - Multiplication

Le callochiton est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes* qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale*. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve trochophore* qui mène une courte vie pélagique* avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.

Vie associée

Les plaques du callochiton peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.

Divers biologie

Il est parfois difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhérence est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à celui d'une ventouse puissante.

Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.

Origine des noms

Origine du nom français

Callochiton, reprise du nom de genre scientifique, est une proposition du site DORIS, cette espèce ne possédant pas de nom vernaculaire dans la littérature naturaliste.

Origine du nom scientifique

Callochiton : du grec [callo-] = beau, et du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale, qui par conséquent "dépasse", comme sous une tunique courte. Il s'agit donc ici d'un beau chiton !

septemvalvis
: du latin [septem] = sept, et du latin [valva] = valve, pour les plaques. Montagu dans Testacea Britannica 1803 page 3, précise que la plaque de tête n'est pas carénée alors que les sept suivantes le sont.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140132

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Polyplacophora Polyplacophores Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons.
Ordre Neoloricata Néoloricates Tous les chitons actuels.
Sous-ordre Ischnochitonina Ischnochitoninés Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques.
Famille Ischnochitonidae Ischnochitonidés
Genre Callochiton
Espèce septemvalvis

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