Corps de forme ovale
Museau arrondi montrant une petite bouche arquée
Tache sombre située à l'arrière et vers le haut de la nageoire pectorale
Frange sombre souvent à l'extrémité de la caudale
Sole commune
Dover sole (GB), Sogliola (I), Lenguado (E), Seezunge (D)
Solea vulgaris vulgaris
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La sole se rencontre de la Scandinavie au Sénégal, et en Méditerranée.
La sole commune vit depuis le rivage jusqu'à 200 m de profondeur, mais le plus souvent avant 70 m de fond, sur des milieux sableux ou vaseux principalement. Elle peut être rencontrée dans les ports ou dans les estuaires, en limite des eaux douces (elle supporte une salinité de 10‰).
On remarque d'abord chez ce poisson plat sa forme ovale caractéristique, qui n'est pas retrouvée chez les autres poissons plats les plus fréquemment rencontrés par les plongeurs.
Sa taille est généralement comprise entre 30 et 40 cm. Certains individus ont atteint 70 cm, pour un poids de 3 kg (âge de ces individus : 20 ans ; un individu mâle de deux ans fait 30 cm pour un poids de 350 g). La sole adulte, poisson plat droitier (ou dextre), repose sur son flanc gauche et possède ses yeux sur le côté droit. La couleur de ce poisson est très variable : gris bleuâtre à brun jaunâtre ! Le corps est souvent marqué de marbrures et de taches foncées. Le museau des soles est arrondi et montre une petite bouche arquée, située avant l'extrémité de la tête. Ses yeux sont petits et très écartés (pour un Soléidé). La caudale possède un bord arrondi à l'extrémité de laquelle on peut souvent remarquer une frange sombre. Sur les fonds marins (ou chez le poissonnier !) on remarquera la tache noire (parfois dorée ou brune) située à l'arrière et vers le haut de la nageoire pectorale. (Attention, d'autres espèces de soles ont d'autres formes de taches…). Les nageoires dorsale et anale sont généralement bordées de blanc et réunies à la caudale par une fine membrane.
Il existe plusieurs espèces de soles, assez proches les unes des autres parfois (Solea aegyptica, Pegusa lascaris, Microchirus theophila et Buglossidium luteum, très présent en mer du Nord…).
Il est recommandé de consulter les ouvrages spécialisés en cas de doute, mais Solea solea est l'espèce la plus fréquemment rencontrée par les plongeurs sur nos côtes.
Citons Solea senegalensis, qui diffère de Solea solea par une tache sur la pectorale qui est moins évidente, moins uniforme, et qui se distingue surtout de cette dernière par un nombre de vertèbres précaudales égal à 9, contre 10 pour Solea solea (critère non appréciable en plongée).
Elle se nourrit de divers petits crustacés, mollusques, vers… qu'elle repère par olfaction (tubes olfactifs repérables) et de manière tactile. On peut repérer sous son museau des papilles sensitives.
La majorité sexuelle de ce poisson est atteinte vers 4 ans environ.
La reproduction a lieu principalement de mars à mai (cela varie selon les régions) et les observations du plancton montrent des œufs qui atteignent un diamètre de 1,5 mm (flottaison assurée par une gouttelette lipidique ayant également un rôle de réserve de nourriture). La femelle peut en pondre des centaines de milliers ! La larve est d'abord semblable à celle d'un poisson classique, puis après la métamorphose, les jeunes (taille environ 15 mm), dissymétriques, recherchent les eaux littorales.
Des marquages ont montré des migrations annuelles sur plus de 180 km pour permettre aux adultes de rejoindre les frayères !
Espèce très commune le long de certains rivages de la mer du Nord où elle est activement pêchée, sa chair étant délicate et très estimée.
La sole a une activité essentiellement nocturne. Le jour, elle peut être observée plus ou moins enfouie dans le sédiment.
Pour ses déplacements sur de longues distances, la sole remonte près de la surface et se laisse transporter passivement par les courants marins.
L'hiver la sole s'éloigne du littoral, pour y revenir au printemps et en été.
La tache noire de la pectorale de la sole est interprétée comme une application du mimétisme batésien, par imitation de la dorsale, venimeuse, des vives, comme par exemple la grande vive (Trachinus draco).
Les petites soles sont vendues sous le nom de « sole-portion », et peuvent contenter un petit appétit…
La pêche abondante de ce poisson, due à sa forte valeur commerciale, entraîne des conflits au sujet de la largeur des mailles autorisées pour sa capture. La demande en ce poisson est supérieure à l'offre…
La pêche littorale de la crevette grise entraîne des captures accidentelles de jeunes soles, ce qui est regrettable pour les populations de ce poisson.
Selon le dernier texte de l'Union Européenne, en date du 21/12/2006, la capture de tout individu de moins de 20 cm est interdite quelle que soit la technique utilisée.
Dérivé directement du latin [sola].
Solea: le nom dérive de la forme du poisson : [sola] étant la semelle, et ce terme est en rapport avec [solum] = le sol.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Pleuronectiformes | Pleuronectiformes | Poissons plats, aux deux yeux sur une seule face. Corps comprimé et couché sur un flanc dépigmenté et aveugle. |
Sous-ordre | Pleuronectoidei | Pleuronectoïdes | Nageoire dorsale s'étendant au dessus des yeux. |
Famille | Soleidae | Soléidés | Famille des soles. |
Genre | Solea | ||
Espèce | solea |
En Bretagne
La sole est extrêmement bien camouflée dans le sable fin. Seule sa pectorale noire peut trahir sa présence.
Pointe de l'Armorique, Plougastel (29), 4 m, de nuit
23/08/2008
Sole grise
Une sole, de couleur grise, en partie enfouie dans un sédiment vaseux de même teinte.
Pays-Bas, 15 m
28/05/2005
Détail de la tête
On distingue bien sur ce cliché la petite tache de la nageoire pectorale. Elle est ici bicolore, dorée et noire.
Pays-Bas, 15 m
28/05/2005
Variation de couleur
Cet individu montre une couleur beige clair. Il a été photographié sur un fond de sable clair, qui le recouvre d’ailleurs en partie, ce qui empêche de voir la tache de la pectorale. On remarque bien par contre la bouche tordue et les papilles sensorielles en avant de celle-ci.
Dunkerque (59), 20 m
28/06/1993
Bouche
Détail de la bouche, petite et tordue, de la sole.
Dunkerque (59), 20 m
05/2000
Sole noire
Sur ce fond de vase noire, cette sole a pris une coloration marron foncé, presque noire.
Cros-de-Cagnes (06), 10 m, de nuit
20/03/2017
Sole dépigmentée
L’existence de soles communes partiellement dépigmentées est un phénomène connu et documenté à partir d'exemplaires récoltés par chalutage, mais ils sont rarement rencontrés en plongée. (Information communiquée par Bruno CHANET).
Berck (62), 30 m
25/09/2011
Hypermélanisme
Dans certains cas, la dépigmentation partielle d'une sole peut être accompagnée d'hypermélanisme (coloration plus sombre qu'à l'ordinaire), comme on peut le voir ici au niveau de la tête.
Berck (62), 30 m
25/09/2011
Parasites
Cet individu est parasité par de nombreuses petites sangsues de couleur noire...
Trégastel (22), 4 m
17/07/2008
Gravure ancienne
Extrait de l'Histoire naturelle des poissons (Allgemeine Naturgeschichte der Fische) de Marcus Élieser Bloch (1784).
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Reproduction de documents anciens
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Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Alain GRIOCHE
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Vincent MARAN
La page sur Solea solea sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase