Corps aplati, manteau à bord ondulé
Couleur brun orangé
Nombreuses taches blanches sur le dos
Rhinophores brun sombre
Panache branchial gris brun
Doris fauve
Doris argo Linnaeus 1767
Doris canariensis d'Orbigny 1839
Doris infravalvata Abraham 1877
Doris subtumida Abraham 1877
Platydoris philippi Bergh 1877
Paltydoris dura Pruvot-Fol 1951
Méditerranée, Canaries, Cap Vert
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée, Atlantique Nord-Est chaud (Canaries, îles du Cap Vert).
Cette espèce se rencontre dès les premiers mètres, sur fonds rocheux, où elle se nourrit des éponges présentes. Elle peut descendre relativement profondément puisque l'espèce a déjà été signalée à des profondeurs de 150 m aux Canaries.
Platydoris argo est un nudibranche doridien de grande taille (jusqu'à 10 cm). Son corps est aplati dorso-ventralement et son manteau* déborde largement du pied*, les bords du manteau étant légèrement ondulés. La couleur du manteau varie du brun à l'orange, tandis que le pied et le dessous du manteau sont d'une couleur orangée affirmée. Le manteau est parsemé de très nombreux points blancs, tout particulièrement le long des bords du manteau, qui lui ont valu son nom scientifique. Sa consistance est coriace et le toucher rugueux en raison des nombreux tubercules qui le parcourent.
Les rhinophores* sont lamellés, de couleur brun sombre, et peuvent se rétracter.
Les branchies de Platydoris argo, qui entourent l'anus, sont constituées de 6 appendices triramés. Elles sont également rétractiles.
Discodoris fragilis (Alder & Hancock), 1854), 8 cm, plat, ovale, couvert de petits tubercules, marron clair avec des taches plus foncées sur tout le manteau. A l'arrière des rhinophores part une série de taches foncées jusqu'aux branchies. On le trouve sous les pierres à partir de 5 m, c'est une espèce rare.
Geitodoris planata (Alder & Hancock, 1846), plat et ovale, 30 mm maximum (très semblable aux jeunes Platydoris argo), marron orangé. On le trouve sous les pierres à partir de 5 m.
Doris pseudoargus (Rapp, 1827), 120 mm, également semblable, manteau couvert de tubercules, couleur variable (marron, brune, rose, verte, jaune...).
Platydoris argo se nourrit exclusivement de démosponges. Les études réalisées sur son comportement alimentaire montrent qu'il se nourrit d'une grande multitude d'espèces d'éponges, étant ainsi capable de s'adapter aux espèces présentes. Sa préférence semble cependant aller à Phorbas tenacior, sur laquelle il se nourrit de manière préférentielle lorsqu'un large choix d'éponges s'offre à lui. La littérature indique souvent que ce doridien se nourrirait de bryozoaires comme Sertella cellulosa, ce qui ne semble pas confirmé par les recherches actuelles.
Platydoris argo est hermaphrodite*. La reproduction a lieu en fin de printemps et en été. La ponte est constituée d'un ruban jaune-orangé ondulé, enroulé en spirale, relativement caractéristique de l'espèce.
Espèce peu courante sur les côtes françaises mais très fréquente vers les côtes espagnoles, surtout rencontrée au printemps et en été. On voit très souvent deux individus l'un derrière l'autre comme sur la photo n° 2 de la fiche.
Platydoris est composé des racines Platy et doris.
Platy provient du grec [platus] = large et plat. Doris fait référence à Doris, fille d'Océanos et de Thétys. Mariée à Nérée, dieu de la mer calme, elle eut cinquante filles (les néréides, nymphes de la mer, parmi lesquelles Galathée, Amphitrite et Thétis).
argo provient du nom du personnage de la mythologie grecque Argos. Celui-ci était doté de cent yeux, dont seulement cinquante se fermaient lorsqu'il dormait. Cette référence mythologique est liée aux nombreux points blancs qui parsèment le dos de Platydoris argo et qui évoquent des yeux.
Numéro d'entrée WoRMS : 140792
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
| Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
| Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
| Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
| Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
| Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
| Famille | Discodorididae | Discodorididés | Forme aplatie ovale ou un peu rectangulaire. Pied plus petit que le manteau granuleux. Possibilité d’autotomie du bord du manteau. Présence de glandes à acide. Tentacules buccaux coniques ou digitiformes. |
| Genre | Platydoris | ||
| Espèce | argo |
Gastéropodes Opisthobranches
Nudibranches Doridiens
Platydoris argo
Cet individu est en train de pondre. On remarque les larges bords ondulés et les nombreux points blancs du manteau brun orangé. Le panache branchial et les rhinophores sont de couleur gris-brun.
Port Cros (83), 25 m
11/08/2007
Gastéropodes Opisthobranches
Nudibranches Doridiens
Deux Platydoris argo
Curieuse procession ! Au printemps et en été, on rencontre souvent deux individus se suivant ainsi. Les rhinophores sont de couleur nettement plus claire que ceux de l'individu de la photo n°1.
Antibes(06), La Fourmigue, nuit
14/08/2007
Platydoris argo, Cerbère
Le manteau, d’aspect rugueux, déborde largement du pied. Les bords du manteau sont légèrement ondulés.
Cerbère, Cap Nègre, 10 m
15/07/1994
Spécimen stressé
Plus la limace est stressée, plus les taches blanches sont visibles sur le bord du manteau. Elles correspondent aux sécrétions d'acides émises pour se protéger.
Cerbère (66), L'Ocell, 10 m
03/07/2008
Accouplement
Notez la couleur rouge soutenu de ces deux individus.
Cagnes sur Mer (06), 6 m
15/07/2008
Variabilité de couleurs
Photo de Platydoris argo en tentative de copulation, qui montre la variabilité de couleur que la doris dite "fauve" peut avoir "par chez nous"....
A moins que l'on découvre un jour par l'ADN que ce ne sont pas Platydoris argo, la doris fauve n'est pas toujours fauve.
Cagnes sur mer (06), 3 m
04/06/2017
Ponte
P. argo est en train de pondre. La ponte, jaune et ondulée, est caractéristique.
Cerbère, 12 m
12/07/2007
Panache branchial
Les branchies de Platydoris argo, qui entourent l’anus, sont rétractiles et constituées de 6 appendices triramés.
Tabarka (Tunisie), 8 m
04/05/2007
Sous le manteau
Le pied et le dessous du manteau sont de couleur orange clair.
Reggio (Espagne), 27 m
20/07/2006
Tentacules labiaux
Sous le manteau, on peut remarquer les tentacules labiaux.
Tabarka (Tunisie), 8 m
04/05/2007
Individu Espagnol
Les nombreux points blancs sont visibles sur le manteau.
Mongo Escala (Espagne), 18 m
18/07/2007
Individu de Marseille
Cette espèce est peu courante sur les côtes françaises, en dehors de la côte Catalane.
Marseille (13), les Moyades, 17 m
09/07/2016
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Jean-Pierre CASTILLO
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Véronique LAMARE
Bouchet J., 1977, Opisthobranches de profondeur de l'océan Atlantique II—Notaspidea et Nudibranchiata, Journal of molluscan studies, 43, 28-66.
Linné C., 1767, SYSTEMA NATURAE, tome I, Pars 2
Megina C., Carballo J.L, Cervera J. L., Garcia-Gomez J.C., 2002, The diet of Platydoris argo (Gastropoda:nudibranchia) and the dietary specialization of sponge eating dorids, Journal of Molluscan Studies, 68(2), 173-179.
La page de Platydoris argo dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
