Forme pentagonale caractéristique, bras peu marqués
Assez épaisse
Souvent rouge-orangé
Face dorsale montrant des plaques de grande taille
Plaques formant un bourrelet périphérique
Etoile biscuit
Stella pentagono, stella biscotto (I), Estrella disco (E)
Ceramaster placenta Kühler, Kolosvary, 1937. Ce synonyme est encore actuellement très souvent utilisé.
Sphaerodiscus placenta Tortonese & A. M. Clak, 1956 ; Madsen, 1958
Atlantique, Méditerranée et mer Rouge
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Espèce présente essentiellement en Méditerranée plutôt méridionale et orientale, en Adriatique Sud et en mer Tyrrhénienne. Elle est signalée également en Atlantique : du golfe de Gascogne au Sénégal. Sur les côtes françaises, elle est peu fréquente (vue aux Embiez, à Cagnes-sur Mer...).
Par le canal de Suez, elle a pénétré en mer Rouge.
Cette étoile est réputée vivre entre 40 et 120 m le plus souvent, mais les profondeurs extrêmes où elle peut vivre sont de 10 à 500 m. Elle affectionne les fonds meubles graveleux, sableux ou vaseux, sous la limite inférieure des herbiers, mais peut être vue aussi sur les tombants.
Cette étoile se reconnaît très facilement à sa forme pentagonale caractéristique, les bras sont peu marqués, et elle apparaît toujours assez épaisse. La face dorsale montre des plaques squelettiques peu nombreuses mais bien visibles et de grande taille par rapport à celles des autres étoiles. Ces plaques montrent une fine granulation. Parmi celles-ci, excentrée, la plaque madréporique* est bien visible. Elle est souvent rouge-orangé, mais peut apparaître brune ou jaune. Parfois des zones de couleur plus vives sont présentes entre les bras (cet aspect peut être causé aussi par les variations de teintes dues à l'écartement des plaques squelettiques lors de déformation du corps).
L'étoile-biscuit est bordée par un ensemble de grosses plaques bien visibles (plaques supéromarginales* et inféromarginales*) qui forment comme un bourrelet périphérique.
La face inférieure est plus claire, les sillons ambulacraires* sont étroits et abritent deux rangées de podia* munis de ventouse. Ces sillons sont bordés d'épines protectrices. Les pédicellaires* sont isolés, ils sont logés dans des minuscules ouvertures bordées par deux fines lèvres. Il n'y a pas de papules* respiratoires.
Taille la plus fréquente : une dizaine de cm d'envergure, les plus grands individus atteignant 20 cm.
Anseropoda placenta (Pennant, 1777) est beaucoup plus fine et ne montre pas de telles plaques dorsales.
Asterina gibbosa (Pennant, 1777) est également une étoile pentagonale mais elle est plus épaisse, sa face dorsale a un aspect rugueux, elle est d'une teinte très différente, avec des podia* plus longs.
Cette étoile est réputée carnivore macrophage*.
Elle a déjà été vue sur une gorgone et sous l'étoile, le squelette de la gorgone était apparent, on peut donc supposer que l'étoile-biscuit peut se nourrir de la partie charnue de la gorgone.
Les étoiles de mer possèdent un squelette interne, ou endosquelette*, formé de plaques calcaires non jointives, comme c'est le cas aussi chez les holothuries, à l'inverse de ce qui existe chez les oursins, chez eux, sauf exception, ces plaques sont soudées. Chez les Astérides, ces plaques squelettiques sont souvent cachées par un tégument épais. Peltaster placenta offre la particularité de montrer particulièrement bien des plaques de grande taille par rapport à celles des autres Astérides et disposées d'une manière bien visibles extérieurement.
Des étoiles-biscuits à quatre bras ont déjà été vues et photographiées, elles ont alors une allure "carrée" très originale !
En avril 2006, une centaine d'individus a été vue se déplaçant par 55 m de profondeur, sur un fond de sable grossier et de coquilles vides, au large de Cagnes-sur-Mer (06). (Observation de Stéphane ELLIOTT).
Comportement lié à la reproduction ?
A Marseille, un individu a déjà été observé..., mais c'était un rejet de filet par un pêcheur local, qui avait dû aller la chercher peut-être assez loin et profond. (Observation de Sylvain Le Bris).
Il serait intéressant, vues les modifications climatiques probables à venir, de suivre l'évolution de la présence de cette espèce sur nos côtes.
Etoile-biscuit : cette étoile peut effectivement évoquer un biscuit, mais il est déconseillé d'y goûter...
Peltaster : du latin [pelta] = petit bouclier en cuir, et du grec [aster] = étoile.
placenta : du latin [placenta] = une galette ou un gâteau.
Ces termes sont à mettre en relation avec l'allure originale de cette étoile.
Numéro d'entrée WoRMS : 124055
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Sous-ordre | Granulosina | Granulosines | |
Famille | Goniasteridae | Goniastéridés | Etoiles pentagonales et aplaties, bras généralement absents |
Genre | Peltaster | ||
Espèce | placenta |
Une étoile singulière
L'étoile biscuit est une étoile de mer vraiment curieuse, représentée ici par un magnifique spécimen...
Méditerranée, 45 m
20/04/2006
Forme pentagonale
Cette étoile nous montre bien sa face dorsale au centre de laquelle il y a, classiquement chez les Astérides, l'anus. Sur le côté, à droite sur le cliché, on peut distinguer, d'une couleur plus claire, la plaque madréporique*.
Une centaine d'individus se déplaçait sur un fond de sable grossier et de coquilles vides.
Cagnes-sur-Mer (06), 55 m
29/04/2006
De côté
Cet individu a été photographié de côté, on peut ainsi voir la rangée de plaques marginales qui forment comme un bourrelet périphérique et les podia situés sur la face inférieure. Le cliché a été pris à peu de distance d'un tombant duquel a dû tomber la dentelle de Neptune qui est franchie par l'étoile.
Cagnes-sur-Mer (06), 55 m
29/04/2006
Détail d'un bras de l'étoile-biscuit
On distingue les courts podia en haut, les plaques squelettiques du dos et les grosses plaques qui forment un bourrelet le long de l'étoile.
La petite Françoise, baie de Cannes (06), 24 m
26/03/2016
Gros plan sur le dos
Les plaques squelettiques sont ici bien visibles. Elles sont peu nombreuses et de grande taille.
La petite Françoise, baie de Cannes (06), 24 m
26/03/2016
Tout en épaisseur !
La photo permet d'apprécier l'épaisseur du corps, ainsi que la différence de couleur "pile et face".
Lavasina, Corse (20), 54 m
26/12/2015
Sur un tombant
Un bel individu doit se nourrir sur les invertébrés d'un tombant. Il apparaît déformé, ce qui montre que le corps n'est pas aussi rigide qu'il peut le sembler.
Vis, Croatie, 33 m
10/09/2005
Plaque madréporique
On peut voir sur cette étoile, à l'assaut d'un tombant elle aussi, la plaque madréporique située à droite de l'anus central.
Vis, Croatie, 25 m
15/04/2007
Camaïeu
Cet individu montre bien des zones de couleur plus vives présentes entre les bras. Parfois aussi cet aspect est causé par les variations de teintes dues à l'écartement des plaques squelettiques lors de déformations du corps.
Toulon (83), 40 m
28/04/2007
Une étoile carrée !
Parfois, suite à une anomalie de développement ou à une régénération anormale, il arrive qu'une étoile arbore une forme atypique. Cette étoile carrée mérite particulièrement bien son nom d'étoile biscuit...
Rade de Villefranche-sur-Mer (06), l'interdite, 50 m
04/10/2010
Grand individu
Spécimen de belle taille (environ 20 cm) se déplaçant sur un tombant azuréen, non loin des îles de Lérins.
On pourrait souligner le côté "souple" un peu inattendu, étant donné l'épaisseur de l'animal...
La petite Françoise, baie de Cannes (06), 24 m
26/03/2016
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER