Aglaophénia tubiforme

Aglaophenia tubiformis | Marktanner-Turneretscher, 1890

N° 2911

Méditerranée, Atlantique Nord-Est

Clé d'identification

Colonies en forme de plumes
Entre 5 et 15 cm de hauteur
Couleur jaune-vert pâle bien visible

Noms

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord-Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Aglaophenia tubiformis est présente en Méditerranée, mais également dans l'Atlantique Est, du Maroc jusqu'en Bretagne, sans toutefois atteindre les îles Britanniques.

Biotope

Aglaophenia tubiformis affectionne les zones bien éclairées, en eaux très calmes. L'espèce vit le plus souvent entre 0,5 et 6 mètres de profondeur, mais peut descendre jusqu'à 40 mètres.

Description

Aglaophenia tubiformis est un petit hydraire dont les colonies, en forme de plumes, mesurent en général cinq centimètres de hauteur. Elles peuvent toutefois atteindre une quinzaine de centimètres.
Ces plumes sont reliées entre elles et fixées au substrat* grâce à un réseau complexe et ramifié de fibres dites stolonales qui permettent à cette espèce de coloniser l'espace.
Chaque plume est composée d'un axe central ou tige, l'hydrocaule*, qui donne naissance, latéralement et de façon alternée, à de fins rameaux, les hydroclades*. Chaque hydroclade est composé, sur sa face supérieure, d'une série de logettes, les hydrothèques*, contenant chacune un polype*. La taille des hydroclades diminue vers l'apex* de la colonie.
Chaque plume présente une couleur jaune-vert pâle, due à la présence, dans ses tissus, d'algues unicellulaires endosymbiotiques*, les zooxanthelles*.
En période de reproduction, certains hydroclades sont remplacés par des structures complexes en forme de panier, appelées corbules* (voir le paragraphe "Reproduction" plus bas).

Description de la structure des hydrothèques, à la loupe binoculaire (voir photo 6) :
L'hydrothèque a la forme d'une coupe légèrement allongée, dont le bord supérieur est constitué de 9 dents triangulaires au sommet arrondi. Chaque hydrothèque est protégée par 3 minuscules polypes défensifs sans tentacules, les nématophores*, contenus dans des logettes appelées nématothèques*. Il y a une nématothèque médiane située vers le milieu de chaque hydrothèque, ainsi qu'une paire de nématothèques latérales qui flanquent l'hydrothèque.

Espèces ressemblantes

Il existe de très nombreuses espèces d'hydraires en forme de plume : genres Kirchenpaueria, Plumularia, Aglaophenia, Gymnangium, Halopteris pour ne citer qu'eux. Comme chez pratiquement toutes les espèces d'hydraires, un examen de la structure de la colonie à la loupe binoculaire, voire du cnidome* au microscope, est requis pour s'assurer d'une bonne détermination. Même au sein du genre Aglaophenia l'identification des différentes espèces est une affaire de spécialistes, tant le genre est difficile et les espèces soumises à une variation intra-spécifique importante.
Citons, pour la Méditerranée, Aglaophenia octodonta, Aglaophenia harpago, Aglaophenia kirchenpaueri, Halopteris liechtensternii et Plumularia setacea.

Alimentation

Les hydraires ont un régime carnivore microphage*. Les polypes nourriciers permettent la nutrition de la colonie. Ils possèdent des tentacules* garnis de nombreuses cellules urticantes, les cnidocytes*, qui servent à la capture des petites proies du zooplancton*, essentiellement des petits crustacés. Les nutriments issus de la digestion sont distribués dans l'ensemble de la colonie, grâce à l'hydrocaule* et à l'hydrorhize*.

Reproduction - Multiplication

Chez Aglaophenia tubiformis, les sexes sont séparés. Toutes les colonies issues d'un même stolon sont du même sexe. La reproduction a lieu de février à octobre. Les colonies mâles émettent dans l'eau leurs gamètes*. Sur les colonies femelles certains hydroclades* s'enroulent en des structures complexes en forme de panier, les corbules*, qui protègent les ovocytes*. Après la fécondation, qui est interne, et le développement embryonnaire, un processus de métamorphose* conduit à la formation d'une larve* nageuse, la planula*, qui est libérée dans la colonne d'eau. Celle-çi est capable de trouver un substrat adéquat et d'initier, par bourgeonnements latéraux successifs, la formation d'une nouvelle colonie.

Vie associée

Les colonies d'Aglaophenia tubiformis sont vertes, grâce à la présence de microalgues unicellulaires endosymbiotiques, les zooxanthelles*. Elles sont identifiables au microscope. Un test à l'iode (une heure dans la Bétadine) est révélateur. En effet, l'amidon produit par les algues forme un complexe de couleur bleue avec l'iode.

Origine des noms

Origine du nom français

Aglaophénia tubiforme est une simple francisation du nom scientifique, proposition du site DORIS, cette espèce ne possédant pas de nom vernaculaire propre dans la littérature naturaliste.

Origine du nom scientifique

Aglaophenia : du grec [aglao-] = resplendissant, et [-phainô] = qui brille ;
tubiformis : en forme de tube.
L'étymologie du nom scientifique est probablement à rapprocher de l'aspect de la nématothèque* médiane inférieure, qui ressemble à une gouttière, donc à une sorte de tube. L'aspect resplendissant et brillant est en rapport avec la jolie teinte jaune-vert de cette espèce, qui peut évoquer l'or.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 117284

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Sous-embranchement Medusozoa Médusozoaires Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses.
Classe Hydrozoa Hydrozoaires Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce.
Sous-classe Hydroidolina Hydroïdes Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype.
Ordre Leptothecata / Leptomedusa Leptothécates / Leptoméduses Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires.
Famille Aglaopheniidae Aglaophéniidés
Genre Aglaophenia
Espèce tubiformis

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