Mâle taille de 2 m à 2,5 m, femelle taille de 1,8 m à 2 m
Long cou
Tête allongée, énorme, large et musclée
Petites oreilles
Pattes puissantes
Pelage blanc, gris jaune, ocre ou brun clair
Ours polaire, ours polaire arctique
Polar bear (GB), Orso polare (I), Oso polar (E), Eisbär (D)
Ursus maritimus maritimus Phipps, 1774
Ursus maritimus marinus Pallas, 1776
Circumpolaire
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestSon habitat véritable se situe sur les zones côtières circumpolaires. Il est relativement commun en Arctique, le long de la côte nord-est du Groenland et du Groenland occidental entre Melville Bay et Kane Basin. Au Canada, on trouve près de 15 500 ours blancs du Yukon au Labrador et de l'île d'Ellesmere à la baie James. Ces ours sont séparés en 14 sous-populations entre lesquelles les échanges d'individus semblent limités. Trois sous-populations fréquentent le Québec (Baie James).
On les trouve également en Islande, en Scandinavie, en Norvège (Svalbard) et en Russie.
L'ours blanc se déplace inlassablement à la recherche de zones de chasses propices à son alimentation aussi bien sur la banquise, qu'à travers les régions côtières arctiques. C'est également un excellent nageur, très à l'aise dans l'eau et sous l'eau.
L'ours blanc possède un long cou et une tête allongée, énorme, large et musclée. Avec l'âge, l'arête du nez est légèrement courbée. Ses oreilles sont petites. Ses puissantes pattes sont partiellement palmées sur les membres antérieurs, elles sont adaptées à la baignade. Chaque patte est dotée de 5 doigts, chacun étant muni d'une griffe acérée non rétractile.
L'ours blanc est recouvert de fourrure, à l'exception de son museau et des coussinets de ses pattes. Son pelage est généralement blanc, il peut apparaître gris jaune, ocre, voire brun clair. Les lèvres, le nez, la langue et ses coussinets sont bleu noirâtre. Les yeux sont brun rougeâtre sombre. Le mâle est parfois presque deux fois plus grand que la femelle. Il peut atteindre de 2 m à 2,50 m pour un poids de 400 à 800 kg. La femelle est plus menue, elle mesure en moyenne de 1,80 m à 2 m pour un poids de 200 à 350 kg.
Son plus proche parent est l'ours brun Ursus arctos. Historiquement les deux ours ne faisaient qu'un. Certains se sont retrouvés isolés par les glaciations dans le Grand Nord et ont dû s'adapter à la rigueur du climat en modifiant leur apparence, leur morphologie et leur comportement. Le pelage est devenu clair, la fourrure épaisse, et les pattes se sont adaptées au déplacement sur la glace et la neige.
L'ours blanc est un carnivore. Les phoques annelés Phoca hispida et les phoques barbus Erignathus barbatus constituent la plus grande partie de son régime alimentaire (90 %). Il peut lui arriver également de s'attaquer à des morses Odobenus rosmarus, des phoques du Groenland Pagophilus groenlandicus, des phoques à capuchon Cystophora cristata, des belugas Delphinapterus leucas, des narvals Monodon monoceros et des oiseaux de mers. Il chasse surtout le phoque à l'affût, il attend que ce dernier surgisse à travers les trous de respiration qu'il a creusés dans la glace. D'un puissant coup de patte, l'ours blanc assomme le phoque, le saisit entre ses dents et le hisse sur la banquise.
En été, il devient plus opportuniste : il peut lui arriver également de consommer des végétaux : champignons, baies, herbes, algues, des œufs d'oiseaux ....
L'ours blanc atteint sa maturité sexuelle entre 4 et 5 ans (mâles et femelles). Dès cet âge la femelle s'accouple, les mâles sont suffisamment forts pour combattre leurs rivaux vers l'âge de 8 ans. Les accouplements ont lieu entre la fin avril et le début juin. Les mâles s'affrontent dans de violents combats dressés sur leurs pattes arrières. Les vainqueurs s'accouplent avec plusieurs femelles. Une fois l'embryon implanté dans l'utérus de la femelle, celui-ci ne se développera qu'à l'automne. A la fin octobre la femelle s'aménage une tanière creusée dans les congères. Entre décembre et janvier, elle donnera naissance aux oursons, habituellement au nombre de deux. Ils naissent aveugles et couverts d'un fin duvet, ils pèsent alors approximativement 500 g à 1000 g. La femelle nourrit ses oursons au lait maternel. A l'âge de 3 mois (entre mars et avril), les oursons grassouillets protégés par une épaisse fourrure effectuent leurs premières sorties hors de la tanière. Les jeunes oursons resteront deux ans en compagnie de leur mère. Ce sera la période d'éducation : jeux, chasse, nage... Au terme de cette période la femelle les chassera, ils seront alors livrés à eux-mêmes. A l'aide d'un marquage odorant, la femelle signalera alors sa réceptivité à s'accoupler aux mâles.
L'ours polaire se déplace lentement et à grand pas, à une vitesse d'environ 5 à 6 km/h. Souple et rapide, il peut aussi courir jusqu'à 50 km/h.
L'ours blanc est très à l'aise sous l'eau. Il nage jusqu'à 10 km/h avec ses pattes antérieures, les postérieures lui servant de gouvernail. Il peut rester plus d'une minute sous l'eau.
La longévité est de 20 à 25 ans.
L'ours blanc est le seul ours à ne pas hiverner, à l'exception de la femelle qui va mettre bas.
L'ours blanc occupe une place très spéciale dans la mythologie et la culture inuite. Les Inuits n'avaient pas de Dieux, mais des figures, ou encore des esprits. Parmi ces esprits, on trouve Nanuq (ou Nanuuq, Nanook), maître des ours polaires. Plusieurs légendes et mythes parlent d'ours polaires changés en hommes : ces ours habiteraient des maisons en qualité d'êtres humains, lorsqu'ils en sortiraient ils redeviendraient des ours ...
Les premiers explorateurs de l'Arctique ont souvent décrit les ours polaires comme des animaux très dangereux. Il faut garder à l'esprit que ce sont de vrais carnivores et qu'ils peuvent constituer un risque pour l'humain.
La liste des accidents impliquant des mères suivies par leur progéniture ou des animaux malades ou blessés est bien réelle et doit inciter à la prudence.
Au Canada : il n'y a pas d'aires protégées fédérales, provinciales ou territoriales dans la majeure partie de l'habitat de l'ours blanc, qui se trouve en mer. La chasse est en grande partie gérée au moyen de régimes de quotas et conformément aux droits des peuples autochtones.
L'ours blanc a été placé en 2006 sur la liste rouge des espèces vulnérables de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN*).
Historique du statut par le Comité sur la Situation des Espèces en Péril au Canada (COSEPAC) :
- Espèce désignée « non en péril » en avril 1986 par le COSEPAC.
- Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1991.
- Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en novembre 2002 et en avril 2008. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
La population mondiale se situe entre 20 000 et 25 000 ours.
Les principales menaces qui pèsent sur l'ours blanc sont :
- la disponibilité de la nourriture (accessibilité aux phoques qui mettent bas, les ours s'attaquant plutôt aux jeunes dans leurs tanières)
- la mortalité directement due à l'homme (attribuable presque exclusivement à la chasse),
- la pollution, particulièrement celle associée à l'exploration et à l'exploitation des réserves marines d'hydrocarbures, à l'accroissement du trafic maritime, et à l'accumulation de contaminants de l'environnement (surtout des composés organochlorés) dans les tissus des ours blancs (phénomène de bioaccumulation)
- les changements climatiques influent probablement sur l'ensemble de ces facteurs et devraient donc être considérés comme le facteur limitatif ultime pour l'espèce. Le rétrécissement de la banquise engendre déjà des problèmes de cachettes pour la mise bas des phoques et des ours.
La couleur de son pelage est à l'origine de son nom français "ours blanc". Le nom "ours polaire" a été abandonné il y a quelques années, en effet "polaire" pouvait laisser supposer une présence sur les deux pôles, et donc possiblement une information erronée relative à une présence au pôle sud.
Ursus : du latin [ursus] = ours
maritimus : du latin [maritimus] = qui vit au bord de la mer.
Numéro d'entrée WoRMS : 137085
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Ordre | Carnivora | Carnivores | Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores. |
Sous-ordre | Caniformia | Caniformes | Le bulbe tympanique est constitué d'une chambre unique. |
Famille | Ursidae | Ursidés | |
Genre | Ursus | ||
Espèce | maritimus |
Infatigable marcheur et coureur
L'ours polaire se déplace lentement et à grand pas, à une vitesse d'environ 5 à 6 km/h. Souple et rapide, il peut aussi courir jusqu'à 50 km/h.
Svalbard, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
16/08/2008
Adaptation aux grands froids
L'ours blanc est un des animaux les mieux équipés pour lutter contre les grands froids : pelage épais et imperméable, poils focalisant la lumière sur la peau noire qui maintient une douce chaleur.
Svalbard, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
03/02/2007
Une morphologie caractéristique
Une tête allongée aux oreilles petites et rondes. Ses larges pattes sont munies de longues griffes et de coussinets antidérapants.
Aquarium du Québec
26/01/2008
Affrontement
Les jeunes adultes se mesurent et se battent fréquemment. Ils s'affrontent pour s'attirer les faveurs des femelles, les combats sont souvent violents.
Churchill, Canada
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
03/02/2007
Femelle et oursons sur la banquise
Les jeunes sont éveillés dès le printemps aux jeux et à la chasse. Ils suivent leur mère aussi bien sur la banquise que dans la toundra.
Groenland
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
27/08/2008
Famille d'ours polaires sur îlot de glace
La banquise estivale est l'habitat typique de l'ours polaire
Mer de Beaufort
09/08/2009
Femelle et oursons à l'eau
Les oursons se mettent à l'eau avant la fin de leur premier hiver. Ils n'ont aucun mal à suivre leur mère à la nage.
Groenland
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
27/08/2008
La menace climatique
Compte tenu du rechauffement, la banquise est moins solidifiée et la durée de la chasse aux phoques raccourcit. Les phoques constituent l'essentiel de son régime alimentaire.
Svalbard, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
16/08/2008
Sous l'eau
L'ours blanc est très à l'aise sous l'eau. Il nage avec ses pattes antérieures, les postérieures lui servant de gouvernail. Il peut rester plus d'une minute sous l'eau.
Zoo d'Amneville (57), France
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
N/A
En surface
Les délices d'un bon bain !
Douglas Harbor, Nunavik, Québec, Canada
29/08/2010
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Mélanie BEDARD
Responsable régional : Laurent FEY
COSEPAC, 2008, Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l'ours blanc (Ursus maritimus) au Canada – Mise à jour, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, 84 p.