Murène chocolat

Gymnothorax unicolor | (Delaroche, 1809)

N° 2626

Méditerranée et Atlantique Est

Clé d'identification

Corps serpentiforme uniformément brun (sans motif)
Tête haute et massive
Face plus foncée
Parfois zone claire derrière la tête
Nageoires et bouche soulignées de clair

Noms

Autres noms communs français

Murène brune

Noms communs internationaux

Brown moray (GB), Morena negra (E), Murena monaca, murena nera (I), Moreão-castanho (P), Braune Muräne, Maskenmuräne (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Muraenophis unicolor Delaroche, 1809
Lycodontis unicolor (Delaroche, 1809)
Muraena
unicolor (Delaroche, 1809)
Thyrsoidea unicolor (Delaroche, 1809)
Muraenophis cristini Risso, 1810

Distribution géographique

Méditerranée et Atlantique Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

On la rencontre dans toute la Méditerranée, ainsi qu'en Atlantique Est, depuis le sud du Portugal jusqu'au Cap Vert, en incluant Madère, les Açores et les Canaries.

Biotope

C'est une espèce benthique assez rare. Elle habite les fonds rocheux entre 10 et 80 m de profondeur, avec une prédilection pour les failles et les trous.

Description

La murène chocolat, comme toutes les murènes, est un poisson au corps allongé, serpentiforme et sans écailles. Sa taille moyenne est de 80 cm, avec un maximum de 1,10 m.
La couleur uniforme du corps est brune, voire rousse. La tête est massive et haute. La face est plus foncée, ce qui fait penser à un masque ou une cagoule. Elle est parfois suivie d'une zone verticale plus claire. Le museau porte deux petites narines tubulaires.

Les nageoires dorsale, caudale et anale sont reliées et forment un pli cutané continu. Elles sont bordées d'un fin liseré clair, presque blanc. Elle n'a ni nageoire pectorale, ni nageoire ventrale.

Sa bouche est très largement fendue, jusque derrière l'œil, et soulignée de clair. Les dents, en forme de canines, sont alignées en deux rangées sur les mâchoires et une sur le vomer*.
L'ouverture branchiale, ocre clair, est réduite à un simple petit trou.

Espèces ressemblantes

La murène commune, Muraena helena, très répandue, se rencontre dans le même biotope mais son corps est gris foncé, presque violacé, et marbré de jaune d'or.

La murène de Madère, Gymnothorax maderensis, est jaunâtre, à points clairs. Elle a des dents triangulaires et ne se rencontre qu'à Madère et aux Canaries, à des profondeurs dépassant les 80 m.

Alimentation

C'est un poisson carnivore qui se nourrit en particulier de crabes (dont il peut broyer la carapace), de gastéropodes et de céphalopodes. La murène détecte ses proies grâce à un odorat très développé. Ses narines tubulaires ont alors un rôle important.

Reproduction - Multiplication

Les murènes sont ovulipares*.
Le stade larvaire* est caractérisé par une forme en "feuille de saule" (leptocéphale) et les larves, de 5 à 10 cm de long, possèdent des nageoires pectorales. Elles ont un aspect gélatineux, transparent et plat. Elles se nourrissent de zooplancton*.
Ensuite, deux étapes de maturation sexuelle sont nécessaires pour arriver au stade adulte : une étape hermaphrodite*, puis une étape de détermination du sexe. Lors de cette dernière étape, l'environnement semble un facteur important puisqu'un milieu stressant produit plus de femelles.

Vie associée

Gymnothorax unicolor peut être en symbiose temporaire avec la crevette barbier (Lysmata seticauda).

Informations complémentaires

Cette murène n'est pratiquement pas pêchée. Elle n'est d'ailleurs pas consommée en Méditerranée occidentale.

La murène chocolat, territoriale, peut être dangereuse si elle se sent menacée. Il faut donc se méfier de ses morsures douloureuses qui s'infectent rapidement, en raison des souillures alimentaires riches en bactéries présentes dans ses dents creuses.

Des substances toxiques sont présentes dans le mucus qui recouvre la peau des murènes.

Origine des noms

Origine du nom français

Murène : du grec [smyraina] ou [myraina], nom donné par Aristote à un poisson dans son "Histoire des animaux",
chocolat : car c'est la couleur de sa robe.

Origine du nom scientifique

Gymnothorax : du grec [gymno-] = nu et [thorax] = poitrine, à cause de l'absence de nageoires pectorales. En effet, le descripteur du genre, Bloch, lie très explicitement « nu » à l’absence de pectorales (en particulier pour les distinguer des anguilles, parmi lesquelles, plus tôt, Linné les rangeait).

unicolor : car sa robe est uniformément brune, sans motif.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126301

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Super ordre Elopomorpha Elopomorphes La larve leptocéphale* se métamorphose en un individu morphologiquement très différent.
Ordre Anguilliformes Anguilliformes Corps allongé, serpentiforme, nageoires anale et dorsale en continuité avec la caudale, pas de nageoires pelviennes.
Sous-ordre Muraenoidei Murénoïdes Pas de nageoires pectorales.
Famille Muraenidae Murénidés Absence de nageoires paires, peau sans écaille.
Genre Gymnothorax
Espèce unicolor

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