Bille ovoïde transparente de 1 à 3 cm de diamètre
Irisation de la lumière par les palettes ciliées
2 longs tentacules collants ramifiés et rétractiles
Symétrie bilatérale
Cydippe, œuf de méduse, groseille de mer ronde (Québec)
Attention : un autre animal porte le nom vernaculaire "groseille de mer". Il s'agit de l'ascidie Dendrodoa grossularia. Ne pas confondre !
Sea gooseberry (GB), Grosella de mar (E), Seestachelbeere (D), Zeedruif, kogelkwal (NL), Groselha do mar (P), Sjostikkelsboer (N)
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Arctique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestLa distribution de la groseille de mer est vaste et s'étend sur toutes les côtes européennes, depuis la Scandinavie au nord jusqu'en Méditerranée occidentale au sud. Cette espèce est abondante en mer du Nord, en mer Baltique, ainsi qu'outre Atlantique, sur les côtes canadiennes (estuaire et golfe du Saint Laurent). De l'Arctique au Cape Cod.
Les groseilles de mer font partie du plancton*. On les observera très souvent dans les premiers mètres voire juste sous la surface.
La groseille de mer a la forme d’une petite bille de 1 à 3 centimètres de diamètre, légèrement ovoïde. Transparente, on la repère grâce aux couleurs irisées produites par la superposition des palettes ciliées, qui sont disposées sur huit rangées équidistantes partant du pôle apical supérieur vers la bouche inférieure. Dans la partie médiane de cette bille s’enracinent deux longs tentacules rétractiles recouverts de colloblastes*, cellules collantes caractéristiques des cténophores. Ils mettent en évidence une symétrie bilatérale. Ces tentacules peuvent atteindre une taille de plusieurs fois le diamètre de la groseille. Ils portent de plus de petites ramifications latérales, les tentilles.
Hormiphora plumosa ressemble beaucoup à Pleurobrachia pileus. Elle ne vit cependant qu'en Méditerranée, et ses tentacules ont des ramifications (tentilles) jaunes. Même si on la nomme aussi groseille de mer, cette espèce a davantage la forme d'une poire !
Régime microphage*. Proies (principalement des petits crustacés) capturées par les colloblastes* qui garnissent les deux tentacules, que l’animal étale en pleine eau. Par moments, il donne de petites secousses sur ses tentacules afin d’agglutiner ses proies à la manière des pêcheurs qui ferrent leur poisson. Les tentacules, dont la surface adhésive est prolongée par de nombreux tentilles, sont ensuite rétractés vers la bouche.
La groseille de mer est hermaphrodite*. Les gamètes* sont émis dans l’eau, où a lieu la fécondation. L’œuf donne une larve* cydippide, caractéristique des cténaires tentaculés. Elle ressemble déjà à un adulte en miniature.
Le développement est direct.
Les groseilles de mer sont solitaires. Un amphipode Hypéride(Hyperoche medusarum) peut être observé en mer du Nord..
On observe les groseilles de mer au printemps et en été, de mai à septembre, avec un pic très net au printemps (mai juin). Fluctuations annuelles parfois très importantes.
Souvent elles sont rejetées en masse sur les plages. Ces petites "boules de gelée" persistent quelques heures.
Les groseilles de mer ont un prédateur vorace, un autre cténaire, Beroe gracilis. Des méduses s'en nourrissent également, comme Aequorea vitrina.
Parfois les groseilles de mer pullulent tellement qu’elles bloquent par leur biomasse les turbines de refroidissement des centrales nucléaires (à Gravelines par exemple) et autres installations industrielles côtières.
Observer ces organismes nager au moyen d'un phare est un spectacle féérique, qui a inspiré au réalisateur James Cameron certaines des créatures du film Abyss.
Groseille de mer : car l'animal a la forme et la taille d’une groseille.
Pleurobrachia : du grec [pleuro] = flanc, côté, côte, et du latin [brachium] = bras,
pileus : du latin [pilus] = poil.
L'animal a des bras poilus sur les flancs, en référence aux tentacules latéraux ramifiés en tentilles.
Numéro d'entrée WoRMS : 106386
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Ctenophora | Cténophores / Cténaires | Organismes carnivores planctoniques (parfois benthiques) transparents à symétrie biradiaire se déplaçant grâce à huit rangées de peignes ciliés et munis le plus souvent de tentacules armés de cellules adhésives particulières, les colloblastes. |
| Classe | Tentaculata | Tentaculés | Cténophores possédant des tentacules, qui peuvent secondairement se résorber. |
| Ordre | Cydippida | Cydippides | Cténophores sphériques ou ovoïdes, possédant deux tentacules adhésifs bien développés et ramifiés. |
| Famille | Cydippidae | Cydippidés | |
| Genre | Pleurobrachia | ||
| Espèce | pileus |
Cténophores (ou Cténaires)
Une groseille de mer
L’animal est en période de « chasse ». Ses deux longs tentacules sont étirés (leur taille peut atteindre vingt fois celle du corps). Les tentilles sont étalées. Les colloblastes piègent les particules alimentaires et les microorganismes. Ces deux tentacules seront ensuite rétractés à l’intérieur de deux gaines en relation avec le tube digestif.
Notez l’enracinement des deux tentacules près du tube digestif. Ils mettent en évidence une symétrie bilatérale. C’est la première fois qu’on observe cette symétrie dans le règne animal. La bouche se situe en bas. Du côté opposé, on observe un bombement qui renferme un organe qui sert à l’équilibration de l’animal, en relation avec l’enracinement des huit rangées de palettes ciliées.
Dunkerque (59), 5 m
06/2007
Cténophores (ou Cténaires)
Festival de lumière...
Les rangées de peigne, irisées, renvoient une multitude de flashes colorés. Les deux tentacules adhésifs sont ici rétractés en deux masses blanches, sur chaque côté de l'animal.
Stijenham, Zélande (Pays-Bas), 4 m
02/05/2008
Palettes ciliées
Une superbe groseille de mer nage (ici) de gauche à droite, la bouche est située dans une dépression à gauche, et le bombement à droite correspond à un organe de l'équilibration composé de particules minérales associées à une ciliature, comme dans notre oreille. Vous apercevez ici 4 des 8 rangées de peignes ciliés (les 4 autres étant de l'autre côté) qui se chevauchent comme les tuiles d'un toît; La superposition des couches de cils provoque des reflets lumineux multicolores. Vous pouvez voir aussi les 2 tentacules sur la gauche et leur racine interne. Ce que vous voyez en bleu au centre est le tube digestif de l'animal.
Darse de Loon (59), 3 m
06/2001
En Méditerranée
La groseille de mer peut être observée sur l'ensemble de notre littoral, et, comme ici, jusqu'en Méditerranée.
Cavalaire (83), 6 m
22/04/2006
En Bretagne
La groseille de mer est fréquente sur l'ensemble de notre littoral, comme ici dans les Côtes d'Armor.
Ploumanac'h (22), 8 m
22/04/2009
En chasse
L’animal est en période de « chasse ». Ses deux longs tentacules sont étirés (leur taille peut atteindre vingt fois celle du corps). Les tentilles sont étalées. Les colloblastes piègent les particules alimentaires et les microorganismes. Ces deux tentacules seront ensuite rétractés à l’intérieur de deux gaines en relation avec le tube digestif.
Notez l’enracinement des deux tentacules près du tube digestif. Ils mettent en évidence une symétrie bilatérale. C’est la première fois qu’on observe cette symétrie dans le règne animal. La bouche se situe en bas. Du côté opposé, on observe un bombement qui renferme un organe qui sert à l’équilibration de l’animal, en relation avec l’enracinement des huit rangées de palettes ciliées.
Dunkerque (59), 5 m
06/2007
Rétractation des tentacules
Après avoir agglutiné une certaine quantité de zooplancton, les tentacules sont périodiquement rétractés vers la bouche où ils sont débarassés des particules assimilables. Ensuite la groseille les redéploiera pour un nouveau cycle de pêche.
Zeeland (Pays-Bas), sous la surface
05/04/2009
Tentacule rétracté
Un des tentacules a été rétracté. Il est en relation avec un canal relié au tractus digestif.
Cavalaire (83), 6 m
22/04/2006
Avalé !
Une groseille de mer a fini dans la cavité digestive de son cousin, le béroé (Beroe gracilis). Ce dernier se nourrit exclusivement de groseilles de mer.
Mer du Nord, 5 m
2005
Echouage
Echouées, les groseilles de mer évoquent de petites billes gélatineuses.
La Tranche sur Mer (85), estran
09/04/2012
Repas
Les proies sont principalement des petits crustacés.
Zeeland (Pays-Bas), 5 m
30/03/2022
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page sur Pleurobrachia pileus sur le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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