Calmella

Flabellina cavolini | (Vérany, 1846)

N° 1462

Méditerranée

Clé d'identification

Eolidien de petite taille : souvent inférieur à 10-12 mm
Couleur du corps blanc-bleuté translucide
Cérates apparaissant orange à rouge vif, renflés à leur extrémité et terminés de blanc
Rhinophores lisses et palpes labiaux blancs
Deux taches carmin visibles en avant des rhinophores

Noms

Autres noms communs français

Eolis digitée

Noms communs internationaux

Calmella (I)

Synonymes du nom scientifique actuel

Eolis peregrina Delle Chiaje, 1841
Eolidia de cavolini Verany, 1846
Calma cavolinii (Vérany, 1846)
Calmella cavollini (Vérany, 1846)
Jojenia rubrobranchiata Aradas, 1847
Aeolis digitata Costa, 1866
Calmella digitata (Costa, 1866)

On trouve également l'orthographe non valide Calmella cavolinii (avec 2i).
Il est probable que se rattachent également à la description de cette espèce : Aeolis peregrina Langerhans, 1873, Cavolinia peregrina Cantraine, 1840, et Eolidia cavolinii Verany, 1846.
Dernier changement de nom : l'espèce est redevenue Flabellina cavolini en 2021.

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Méditerranée

Biotope

On trouve cette espèce sur de petits tombants et des zones herbues, entre la surface et 12 mètres de profondeur.

Description

C'est un tout petit éolidien de 12 mm de long au maximum, souvent bien moins. Le corps blanc bleuté, translucide à laiteux, est assez fin ; le diamètre transversal du corps va décroissant régulièrement depuis la tête vers la queue. A la base, le pied est à peine plus large que le corps.

A l'avant, la tête porte des appendices sensoriels différenciés : deux paires d'extensions labiales (de discrets palpes courts près de la bouche et des tentacules plus longs, bien visibles, de chaque côté) ainsi qu'une paire de rhinophores* simples non lamellés sur le dessus. Rhinophores et tentacules sont plus longs que tout autre extension visible sur l'animal. Ces organes translucides sont, comme le corps, hyalins à bleutés. Mais leurs extrémités respectives sont souvent d'un blanc beaucoup plus opaque.

En avant des rhinophores, il est possible d'observer deux taches violettes à carmin qui correspondent à des pièces de la mâchoire vues par transparence.

Le corps porte sur une partie de sa longueur (la partie caudale restant nue) cinq à six pédoncules bi- ou trifurqués d'où partent des faisceaux de trois à huit extensions en forme de massues. En effet, ces cérates*, au travers desquels on distingue bien les ramifications de la glande digestive orange à la base et virant au rouge vif vers le haut, sont renflés à leur extrémité. La zone des cnidosacs*, à l'apex* des cérates, est blanc translucide. Les premières paires de pédoncules portent plus d'extensions que les suivantes.

Espèces ressemblantes

Flabellina gaditana (Cervera, Garcia-Gomez, & Garcia, 1987)
Cet éolidien est de mêmes dimensions que Flabellina cavolini. Principalement connue d'Atlantique mais également présente en Méditerranée, elle possède généralement des points blancs sur le rouge des cérates.
Mêmes choses pour Flabellina confusa Gonzalez-Duarte, Cervera & Poddubetskaia, 2008, dont la principale différence, invisible à l'œil nu, avec Piseinotecus gaditanus se situe au niveau de la radula.
Note : il est confirmé par les études moléculaires de [Furfaro &al 2018] que Flabellina confusa est en fait un synonyme de Flabellina gaditana (Cervera, García-Gómez & García, 1987).
Un article récent [Furfaro &al. 2021] appuie sur l’extrême difficulté à distinguer F. gaditana et F. cavolini sur le simple aspect physique.

Cuthona genovae O'Donoghue, 1926
Présente en Méditerranée et Atlantique. Quelques millimètres seulement (3 à 5 mm). Les cérates orangés portent un anneau jaune au sommet mais conformément à la description du genre, ne prennent pas naissance sur les pédoncules visibles chez Flabellina cavolini. Une ligne jaune médiane sur le corps, un dessin orangé sur le devant et l'arrière de la tête ainsi que des palpes labiaux assez courts lèvent en général le risque de confusion.

Alimentation

Possédant une radula*, à l'instar de quasiment tous les éolidiens, Flabellina cavolini est une mangeuse de polypes de Cnidaires. On peut donc la rencontrer à proximité d'hydraires, notamment du genre Eudendrium. Vicente [1967] avance également qu'elle consomme les polypes de la gorgone Paramuricea clavata (à confirmer).

Reproduction - Multiplication

Les nudibranches sont hermaphrodites* synchrones. Flabellina cavolini possède donc les organes sexuels des deux sexes dont les conduits respectifs (oviductes* et spermiductes*) se rassemblent pour former l'organe de la copulation. L'orifice génital débouche à droite, derrière la tête, sous le premier appendice.
L'acte reproductif exige donc un rapport proximal en position tête-bêche durant lequel seront échangés les gamètes* mâles de chacun des partenaires. L'impression qui en est donnée au plongeur est une boule informe d'excroissances rouges et blanches.
Chaque individu pourra ensuite aller pondre plusieurs centaines d'œufs rassemblés en pelotes.

Divers biologie

Flabellina cavolini se nourrit en broutant des polypes et ce, grâce à un organe spécifique des Mollusques Gastéropodes : la radula*. Il s'agit d'une bande râpeuse située à l'arrière du larynx et composée de denticules. Celles-ci sont organisées selon un schéma propre à l'espèce et cette disposition, visible uniquement en dissection et avec des outils optiques, est un élément discriminatif de la classification.
La radula de F. cavolini est trisériée. Les dents médianes sont courtes mais très larges. Elles montrent, autour d'une pointe médiane, six denticules de chaque côté, pratiquement de même taille que la pointe. Les deux séries de dents latérales sont composées de petites dents triangulaires, à bord interne lisse.

Si les polypes des Cnidaires sont dévorés par les nudibranches éolidiens, il est remarquable que ces derniers ne soient pas affectés par les cnidocystes urticants des hydraires. En effet, ils parviennent, non seulement à ne pas être les victimes de ces cellules urticantes mais en plus les détournent à leur propre usage en les faisant migrer dans leur système digestif et en les stockant au sommet de leurs cérates, dans les cnidosacs. Dès lors, voilà le nudibranche protégé par une arme fort efficace !

Chez F. cavolini, l'anus se trouve entre le premier et le second appendice.

On ne leur connaît pas vraiment de prédateurs...

Origine des noms

Origine du nom français

Calmella : le nom commun de l'espèce est une transposition littérale de son ancien nom de genre : Calmella.

Origine du nom scientifique

Flabellina : diminutif du latin [flabellum] = éventail.
A propos de son ancien nom de genre : Calmella : L'animal avait été décrit par Verany en tant que Calma cavolini. Jusqu'à ce qu'Eliot 1910 découvre une différence anatomique notable chez l'animal, non concordante avec la description du genre Calma. Il inventa donc spécialement le genre Calmella à partir du mot Calma. Calmella est ainsi un diminutif de Calma.
Calma est un fils d'une divinité guerrière irlandaise.

cavolini
: Baptisée ainsi par Verany en l'honneur du napolitain Filippo Cavolini (1756-1810) qui fut un des plus anciens biologistes marins. Il publia en 1785 et 1792 plusieurs articles à propos des polypes, des poissons ou encore des crustacés.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Cladobranchia Cladobranches
Famille Flabellinidae Flabellinidés Éolidiens de forme étroite, avec des tentacules pédieux. Les cérates sont parfois insérés sur des pédoncules dorsaux.
Genre Flabellina
Espèce cavolini

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