Sur un parking

Pierre NOËL le 21/08/12

Oui, bien vu. Je pensais avoir été explicite pour l'espèce en évoquant un beau mâle et une belle femelle. En fait, vue la taille indiquée, la femelle est un peu juvénile, une jouvancelle...
Tes photos sont faites sur un spécimen passablement sec, ce qui modifie un peu les couleurs, et les jeunes (ah, toujours eux !) peuvent avoir des couleurs atypiques par rapport aux adultes. Le principal critère morphologique (donc objectif) déterminant est sur ta photo n° 40089 (critère 7). Le reste ne relève que d'impressions générales, attitude défensive, localisation dans une zone lourdement impactée comme dans la plupart des grands estuaires français...

Hervé LIMOUZIN le 21/08/12

Bonjour Pierre,
et merci de toutes ces explications.
encore une raison de participer au we eaux douces en octobre...

ma bestiole n'avait pas de rouge, plutôt du marron, voire beige...

Bref, si je reprends les critères sans précipitation, j'ai affaire, comme Anne, à une écrevisse de Louisiane ?

Hervé

Pierre NOËL le 21/08/12

Bonjour,
     Je m'aperçois que certains plongeurs-photographes, et pas parmi les moindres, peuvent encore éprouver quelque difficulté pour identifier les écrevisses. Voici quelques pistes à explorer, en langage vernaculaire [et en langage scientifique]. Les numéros se réfèrent à la photo ci-contre (source = photo mystère 3534).

1. Si il y a une forte épine à cet endroit là, c'est une des écrevisses américaines [Si un éperon est présent sur la marge interne du carpe des chélipèdes, c'est une espèce de Cambaridae].

2. Une ligne sépare la "tête" de l'écrevisse en deux parties ; bien observer sur le côté si il y a des aspérités en avant ou en arrière de cette ligne (*) [Il peut y avoir des épines ou des tubercules antérieurement ou postérieurement au sillon cervical sur le branchiostège].

3. Le rostre a une forme assez caractéristique chez chaque espèce (*) [présence sur le rostre de diverses crètes et carènes importantes au niveau taxonomique].

4. Si il y a une tache blanche-bleutée à cet endroit là, c'est une écrevisse du Pacifique [Pacifastacus leniusculus].

5. La couleur du dessus et du dessous des pinces (et de l'animal) est intéressante à noter.

6. Le dessus de l'abdomen peut avoir des marques brun-rouille, il s'agit de l'écrevisse américaine banale [Orconectes limosus].

7. Presque toutes les écrevisses ont deux lignes à l'arrière de la "tête" limitant un espace central sauf (ici) chez l'écrevisse de Parking [Chez la plupart des Astacidea, deux sillons branchio-cardiaque limitent au centre une areola, sauf ici, chez Procambarus clarkii].

8. Sous la queue, les articles du milieu peuvent avoir un bord ventral arrondi ou pointu [Les pleurites abdominaux 3, 4 et 5 ont une marge ventrale arrondie, ou aiguë voire spiniforme].

9. Le bout de l'article du milieu de la queue peut être arrondi (écrevisse à pattes rouges) ou droit (écrevisse turque) [L'extrémité distale du telson est convexe [Astacus astacus], soit tronqué voire concave [Astacus leptodactylus]].

NB. Les plongeurs ne plongent habituellement pas dans les rares endroits où il reste encore des écrevisses ancestrales [genres Astacus et Austropotamobius] : sources et rus en forêt ou en colline.

(*) = photo de détail utile pour montrer ce caractère. En priorité, faire une bonne vue exactement dorsale et une autre latérale.

Hervé LIMOUZIN le 20/08/12

une dernière photo : recadrage "serré" sous un autre angle.
peut-on conclure sur l'espèce ?

Merci d'avance
Hervé

Hervé LIMOUZIN le 20/08/12

Et comme j'ai dans ma bibliothèque le super livre "La Vie en Eau Douce", je tente l'identification :

Ecrevisse à pattes grêles : Astacus leptodactylus.

(vous aurez notez que mon specimen avait perdu une pince : je précise que ce n'est pas de mon fait...)

Hervé

Pierre NOËL le 20/08/12

Bonsoir,
     Anne, est tombée sur un beau mâle et Hervé sur une belle femelle. Logique non ?
Où va-t-on si maintenant les écrevisses font le trottoir sur le bitume de nos routes...

Hervé LIMOUZIN le 20/08/12

Bonsoir,
je rentrais tout à l'heure d'un apéro-picnic dans le Marais de Couëron (44) quand les roues de nos vélo ont croisé une petite écrevisse. (4 cm). Je ne sais pas à quelle espèce elle appartient mais...  la voir au milieu de la route m'a rappelé quelque chose...

Hervé

Anne PROUZET le 29/07/12

Merci Philippe,

comme quoi les réunionnais sont plus compétents en écrevisses métropolitaines, que nous en holothuries indo-pacifique ! 
:))

J'avais bien trouvé sur la fiche et sur le livre, des indications relatives aux parasitse hébergés, au régime carnivore, au biotope, mais ce que tu as trouvé confirme les capacités d'arpentage du bitume.

Et puis, en Puisaye, on n'est jamais à plus d'1 km d'un étang...

Philippe BOURJON le 28/07/12

Mais quoi qu'il en soit du casse-croûte limaces sur la route, elles migrent en effet :"Concernant son pouvoir de dispersion, des migrations terrestres de plus de 3 km par jour et hors d’eau sont rapportées dans la bibliographie (SOUTY-GROSSET, 2005)."

Philippe BOURJON le 28/07/12

Passionnate, cette bestiole : "L'écrevisse de Louisiane est capable de survivre plusieurs jours  hors de l'eau et parcourir jusqu'à 4 kms en une seule journée !" (ici, où l'on apprend aussi qu'elle est porteuse saine de la peste des écrevisses  et la tranmet gaillardement, moins drôle!).

Philippe BOURJON le 28/07/12

Ton hypothèse paraît sensée, elles semblent avoir besoin de temps en temps d'un régime carnivore (ici , § habitat et biologie, 2ème alinéa), et comme elles peuvent résister à 4 mois de sécheresse (là), pourquoi pas une balade sur un parking s'il y a des escargots à la clé? En tous cas c'est vraiment une rencontre originale!

Anne PROUZET le 28/07/12

Une hypothèse : C'était juste après un violent orage. Certaines avaient les pinces complètement engluées de mucus. Une partie de chasse à la limace ?

Anne PROUZET le 28/07/12

dans le fossé...