Rôle des poissons pilotes accompagnant les Longimanus

Frédéric DUCARME le 16/05/19

Pour revenir un peu à la question initiale, le requin fournit une niche écologique très particulière, que tous les poissons ne peuvent pas occuper.

Si on excepte le rémora, assez particulier, les pilotes sont essentiellement des carangues, c'est-à-dire des poissons pélagiques suffisamment rapides et endurants pour suivre les gros animaux sur de longues distantes et malgré leurs accélérations, mais aussi capables de se nourrir des restes de ses repas, et suffisamment agiles et maigres pour ne pas représenter des proies intéressantes. Ces poissons ont aussi pour prédateurs des proies des requins, ce qui rend l'association d'autant plus utile.

Des omnivores opportunistes comme les labres pourraient être intéressés d'un point de vue alimentaire par ce genre d'association, mais ils seraient incapables de tenir ce mode de vie.

Quant au bénéfice pour le requin, il me semble relativement faible (je serais étonne que ces poissons aient des sens plus aiguisés que le requin). De même, je pense qu'on surestime le rôle de déparasitage des rémoras, et les tortues (animaux pourtant peu communicatifs) montrent de réels signes de gratitude quand on les en débarrasse, et font tout pour les empêcher de revenir.

Et très belle photo, en effet !

jonathan gab le 16/05/19

Leur nom provient du fait qu'ils accompagnent souvent les grands prédateurs marins : requins, reptiles marins et cétacés. Ils ne les guident pas, comme on le pensait autrefois, ils profitent de l'onde de proue créée par la nage de ces

Pierre NOËL le 09/10/09

Le poisson pilote Naucrates ductor (Linnaeus, 1758) mériterait peut-être une fiche Doris ? Il semble y avoir des photos disponibles...

Chantal JOMARD le 08/10/09

j'ai vu ce poisson le 4 octobre à cavalaire, tout seul, errant à proximité d'une bouée...
pas vu le GROS ...

Benjamin GUICHARD le 07/10/09

Hélas, j'aime bien les vieux bouquins mais je n'en ai pas d'aussi anciens...

J'ai quelques bouquins de Cousteau par contre, dont une édition originale dédicacée du "Monde du silence" (20 euros chez un broc !).

Bruno CHANET le 07/10/09

non, tu as entièrement raison Francis. Très belle, en effet. Quand j'ai vu la photo cela m'a fait penser aux images des bouquins de Cousteau de ma jeunesse *


*, le premier dit "quelle mémoire !!!" .... ;-)

Francis POLLAK le 07/10/09

Au risque de faire chutter grandement le niveau si élevé des commentaires ici trouvés, je dirais simplement: "Chouette photo!"...

Vincent MARAN le 06/10/09

Alors là.... !

Notre esprit n'est pas ralenti par la richesse de vos débats.


Tu les as chez toi ces beaux bouquins Benjamin ?

Benjamin GUICHARD le 06/10/09

Oui, et en latin remora = retard, obstacle, d'où aussi "moratoire".

Allez je peux pas m'empêcher de vous mettre une autre image médiévale, extraite de Hecatomgraphie, de Gilles Corrozet (1540).

Je digresse, pardon.

Bruno CHANET le 06/10/09

étymologie du nom latin du remora (echenéis) : exo: tenir, retenir + neios: bateau) ….
+ http://www.unicaen.fr/services/puc/ecrire/preprints/preprint0102009.pdf

Benjamin GUICHARD le 06/10/09

Petit poysson ha souvent arresté
Une grand’ nef, faisant vent & orage:
Aux grandz engins petite volupté
Ha fait souvent grand encombre & dommage.

Andrea Alciato, Livret des emblèmes (1536)

Bruno CHANET le 06/10/09

Benjamin fait sans doute allusion à un texte latin où la galère d'Antoine (et Cléopatre) aurait été ralentie par un rémora fixé dessous durant la bataille d'Actium ... cela étant à la base de sa défaite ... on croit rever ...

Benjamin GUICHARD le 06/10/09

De l'Antiquité au Moyen-Age, les rémoras étaient considérés comme des parasites, accusés même de ralentir les bateaux!
Comme il ne se nourrissent pas aux dépens de leurs hôtes, ont les a ensuite désignés comme commensaux, avec en plus une relation de phorésie = transport passif par l'hôte.
Il est maintenant avéré qu'ils ont tous une action de déparasitage, et que la relation avec l'hôte relève en fait du mutualisme : chacun des deux y trouve un bénéfice.

le 06/10/09

Alain-Pierre,

c'est très intéressant ce que tu as écrit ...

ma remarque initiale n'avait pour intention que de relativiser grandement notre vision du "ça sert à quoi ?" chez les etres vivants, question qui est un reel serpent de mer ;-) ...


mais, quand tu ecris : "(naucrates, remoras, coryphenes, peut-etre une autre carangue...). Dès lors, ne pourrions-nous pas trouver un denominateur commun" le lien commun existe ... toutes ces espèces sont apparentées ... c'est à dire qu'elles sont proches d'un pt de vue évolution, qu'elles partagent un ancetre commun relativement proche ... O'Toole (2002)* explique même le comportement de fixation des rémoras, à la suite de son analyse des relations de parenté entre ces animaux, comme une suite, une conséquence de ce comportement que tous ici possèdent de suivre des gros animaux (raies, requins ...)

dès lors, ce comportement peut s'expliquer comme un héritage hérité depuis leur ancètre commun - mis en place sans doute pour des raisons de nage, nourriture, protection ...-  et hérité ensuite ...

délire invérifiable ???? non, scénario, hypothèse découlant de la prise en compte du max de données, notamment ici celles de l"'étude de l'évolution de ces bestiaux

*O’TOOLE B. 2002. Phylogeny of the species of the superfamily Echeneoidea (Perciformes:Carangoidei: Echeneidae, Rachycentridae, and Coryphaenidae), with an interpretation of the echeneid hitchhiking behaviour.

 

Can. J. Zool., 80:596-623.

Alain-Pierre SITTLER le 05/10/09

Ta remarque ("courant généré à proximité du requin, pour nager à moindre effort, pour récupérer de la nourriture, pour bénéficier de sa protection...") me suffirait, Bruno si beaucoup d'espèces gravitaient autour des longimanes afin de profiter de ces "bénédictions", me semble-t-il...
Mais on n'en dénombre que quelques-unes de fidèles (naucrates, remoras, coryphenes, peut-etre une autre carangue...). Dès lors, ne pourrions-nous pas trouver un denominateur commun ou des specialités a chacune qui expliquent pourquoi elles suivent longimanus et qu'elles ne partagent pas avec d'autres especes ?
(oui, c'est probablement une question encore dans le vide ! on n'est meme pas encore sur du role du simple remora dans la relation avec les commensaux (simplement parasite ? deparasitage de l'hote par frottement ? etc)

Bruno CHANET le 05/10/09

rôle ?

doit-on voir un rôle à tout en biologie ??? vaste débat ... pour ma part, je ne le pense pas,

les poissons pilotes profitent du courant généré à proximité du requin, pour nager à moindre effort, pour récupérer de la nourriture, pour bénéficier de sa protection ... liste non exhaustive ... pour le requin, ce sont des invités non-génants, des commensaux

Jean-François OGER le 05/10/09

Voici une photo du deuxième Longimanus accompagné d'un nombre plus restreint de pilotes.
Celui-ci etait beaucoup moins curieux que le précédent, sont comportement est-il lié?
Petite précision, Il était plus petit que le précédent (# 2m).