Pousse-pied

Pousse-pied
Pousse-pied
  • Lieu de prise de vue : Mayotte, sur la plage
  • Date de prise de vue : 08/05/2012
  • Nom du photographe : Sylvain LE BRIS
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Comment citer cette question :
https://doris.ffessm.fr/Forum/Pousse-pied2

Réf : 8888

Sylvain LE BRIS

Sylvain LE BRIS le 11/06/12

Bonjour,

Je me demande si ce ne serait pas Lepas anserifera. En effet sur la fiche de Lepas anatifera il est écrit :

Il existe plusieurs autres espèces de cirripèdes pédonculés. Un examen simple permet normalement de discerner ces espèces:

Lepas anserifera Linnaeus, 1758 : le capitulum est plus petit et ses plaques ne sont pas lisses mais parcourues de rainures radiales.

Cela semble bien correspondre nom ? car les photos du net montrent des plaques lisses ou avec des rainures pour les 2 espèces !!!!
Bruno CHANET
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Bruno CHANET le 05/08/15

merci Pierre, merci à tous
Alain-Pierre SITTLER
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Alain-Pierre SITTLER le 05/08/15

Que voila des échanges de scientifques spécialistes (en réduisant : Pierre en Arthropodes, Bruno en "poissons") foutûment intéressants ! :-)
Rappelons aux béotiens comme nous que les anatifes (le truc en photo, que vous retrouvez souvent sur les coques de navires, les rochers ou les pontons si vous faites gaffe) sont des crustacés, dont les pattes et les pinces ont été transformés en appendices filtreurs et ravisseurs. Vous trouverez des images et des explications ici.

Ajoutons que si, dans les textes, des mots vous semblent bizarres (ici : vitellogénèsesessiles, fouling, etc) peuvent trouver une définition dans le glossaire DORIS... ;-)

Pierre NOËL
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Pierre NOËL le 04/08/15

Bonsoir Bruno,
Voici rapidement quelques pistes pour tenter de répondre à ta question...
     Sauf quelques rares exceptions (crabes "oxyrhynques", copépodes) les crustacés n'ont pas de mue terminale comme chez les insectes. Ils grandissent donc toute leur vie et la taille est quelque peu proportionelle à leur âge. Il faut prendre en compte plusieurs facteurs qui influencent le taux de croissance comme la température de l'eau (la chaleur augmente la vitesse de coissance) ou l'état de reproduction (la vitellogenèse ralentit la croissance) ou encore la quantité de nourriture disponible (le jeûne ralentit la croissance). On peut ainsi au laboratoire en faisant varier ces paramètres établir des abaques qui grosso modo donnent un âge approximatif pour une espèce donnée dans des conditions données.
çà, c'est la théorie.
     Dans la pratique, on a de vagues indications à partir d'observations "de terrain", par exemple lors de la construction de jetées ou de l'immersion de bouées ou de récifs artificiels. On peut suivre l'apparition des espèces sessiles, puis leur croissance et éventuellement leur disparition. Il y a eu aussi dans le passé, je crois, des expériences d'immersion de différents substrats (pierre, brique, ardoise, ciment...) et un suivi de leur colonisation. Il y a eu des thèses là dessus (à Concarneau ? je ne sais plus, il faudrait rechercher les références).
     Et puis, j'allais oublier, les coques de bateaux se couvrent rapidement d'organismes considérés par les armateurs comme indésirables. Lors des opérations de carénage, on peut faire facilement la relation entre la tailles des organismes et le temps écoulé depuis le carénage précédent. Voir les nombreuses études sur le fouling & les salissures.

Dans le cas ce cet avion perdu en mer, je suis assez réservé sur l'apport que pourrait apporter l'étude fine des "coquillages" à l'enquête. On va sans doute tomber sur une (ou des) espèces à vaste distribution géographique dans l'océan mondial ou dans l'indo-pacifique, ce qui n'avancera guère sur une éventuelle localisation d'origine ou sur un trajet parcouru. Outre les coques des navires qui les ont dispersé depuis des lustres, ces espèces voyagent très bien sur baleines et tortues marines depuis des temps immémoriaux...
(à suivre)
Bruno CHANET
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Bruno CHANET le 04/08/15

Bonjour Pierre,

dans l'affaire du reste appartenant peut-être à cet avion, il est question de déterminer l'age de ces animaux.

A ton avis, comment font-ils  ? taille avec abaques ? Stries de croissances dans carapaces ? Morphologie ? Marqueurs chimiques ?

Merci
Pierre NOËL
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Pierre NOËL le 04/08/15

Bonjour,
     Ce pourrait être cette même espèce d’anatife qui était présente sur le morceau d’aile d’avion trouvé dernièrement sur le littoral de Saint-André à l'île de la Réunion, supposé être de l’épave du Boeing 777 disparu en mars 2014 (vol MH370 de la Malaysia Airlines). Quatre espèces sont communément présentes dans la partie tempérée / tropicale de l’Océan Indien :  Lepas anatifera, Lepas anserifera, Lepas hillii et Lepas pectinata. La présence de stries sur les “coquilles”, l’extrémité relativement pointue, la taille modeste et le pédoncule relativement court seraient en faveur de Lepas pectinata. Voir C fig. 2 de cette publication.
Frédéric ANDRÉ
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Frédéric ANDRÉ le 11/06/12

Salut Sylvain,
Malheureusement les choses sont bien plus compliquées que cela, grace à l'aide de René-Pierre Carriol lors de la rédaction recente de Chonderma virgatum, il en ressort ceci (la fiche de anatife doit ainsi être mise à jour avec ces infos, j'ai oublié de le proposer) :
.....Il existe plusieurs centaines d'espèces de cirripèdes pédonculés. Un examen simple ne permet pas toujours de discerner ces espèces, une dissection peut être nécessaire pour valider une identification. Néanmoins certaines espèces plus caractéristiques sont identifiables, avec un faible risque d'erreur, sur photo ou en plongée :

- Parmi les cirripèdes à plaques vestigiales du même genre :
Conchoderma auritum : pédoncule cylindrique plus long que le capitulum qui présente deux auricules bien distinctes et dont la taille est d'environ 30 mm. Plaques calcifiées extrêmement réduites. Classiquement trouvé fixé sur les balanes Coronula sp. des baleines ;
Conchoderma hunteri : capitulum violet foncé, cinq plaques bien séparées, scutum trilobé en forme de "Y", attaché aux serpents marins, cordes, bouées, dans l'Indo-Pacifique.

- Parmi les cirripèdes armés de grandes plaques :
Lepas anatifera : cinq plaques lisses ou très finement striées, pédoncule beaucoup plus long que le capitulum, vit attaché aux objets flottants ;
Lepas anserifera : capitulum plus petit que celui de Lepas anatifera et aux plaques striées radialement, bord occluseur du scutum arché et protubérant ;........
Donc oui pour le genre (Lepas), mais pour l'espèce je ne me prononcerais pas, sachant que j'ai un paquet de photos sans nom....aprés de longues recherches !

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