Faut il enlever les banquettes de posidonie présentes sur les plages ?

Faut il enlever  les  banquettes de posidonie présentes sur les plages ?
Faut il enlever  les  banquettes de posidonie présentes sur les plages ?
  • Lieu de prise de vue : Algérie Oran (mers el hadjadj)
  • Date de prise de vue : mai 2017
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Comment citer cette question :
https://doris.ffessm.fr/Forum/Faut-il-enlever-les-banquettes-de-posidonie-presentes-sur-les-plages-25693

Réf : 25693

Abdelkader MOHAMED BENKADA

Abdelkader MOHAMED BENKADA le 11/05/17

A l'approche de la saison estivale ces banquettes de posidonie ne donnent pas un aspect esthétique .

Marie-Claude SALLES
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Marie-Claude SALLES le 18/05/17

Bonjour ! Merci pour la réponse. Il y a assez peu de Z. marina, mais elles sont mêlées aux autres. Je ne pense pas que les communes concernées aient jamais pensé à demander une autorisation de ramassage... mais je trompe peut-être...

Lucas BERENGER
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Lucas BERENGER le 18/05/17

En Aquitaine, Zostera noltei n'est pas protégée. Zostera marina, est elle protégée par Arrêté ministériel.

Le ramassage des Zostera noltei n'est donc pas contraint. Celui de Zostera marina doit lui faire l'objet d'une demande dérogatoire, comme expliqué pour la Posidonie. La dérogation pour la destruction d'espèce protégée dans le cadre d'un projet d'aménagement ou d'un programme de travaux (ex : ramassage) est soumise à Enquête Publique. Et, si accord des Services de L’État, un Arrêté Préfectoral est émis.

Marie-Claude SALLES
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Marie-Claude SALLES le 15/05/17

Bonjour ! Question locale : dans le bassin d'Arcachon, pas de posidonies mais des zostères : Z. marina et l'ex-nana. Depuis toujours, les plages ont "nettoyées" pour la saison, mais est-ce légal ?

Lucas BERENGER
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Lucas BERENGER le 15/05/17

Bonjour,

passionnant sujet que l'on peut discuter via le prisme du développement durable : environnemental, économique, sociétal.

Sur le plan environnemental, les fonctions écologiques des banquettes de posidonie sont aujourd'hui bien connues : elle sont très importantes ! Frédéric l'a très bien décrit. Sur critère environnemental : il faut conserver ces banquettes !

Sur le plan économique : les retirer ont un coût direct immédiat (matériel et main d’œuvre pour pelletage, transport et élimination) et un coût indirect à plus long terme. En effet, et Frédéric l'a également précisé, les banquettes protègent les plages de l'érosion ! Physiquement, elles font bouclier contre les coups de mer. Chimiquement, la dégradation de la matière organique "cimente" les minéraux des sables. En sachant que ré-ensabler des plages qui s'érodent coûte très cher... Sur le critère économique, il faut conserver ces banquettes !

Sur le plan sociétal : les banquettes peuvent représenter une gêne esthétique comme vous le précisez. Mais aussi olfactif... (Ce qui renvoie au plan économique de la question : risque de pertes avérées pour l'économie locale, les touristes fuyant les plages à banquettes... Mais reprécisons que, contrairement aux perceptions que peuvent en avoir les usagers des plages, il n'y a pas de risque sanitaire - comme précisé par Frédéric également). Sur le critère sociétal, il faudrait donc enlever ces banquettes !

En synthèse, donc, pour répondre à la question " Faut-il enlever les banquettes de posidonie présentes sur les plages ? , c'est un compromis qui doit donc être trouvé !

Par exemple, les retirer l'été (quand les tempêtes sont moins fréquentes et de moindre ampleur, qu'il y a du monde sur les plages...) et les repositionner l'hiver (pour protéger le littoral et qu'elles profitent à la faune locale). Et ce, sur une partie du linéaire côtier : le plus utilisé par les usagers de la plage ! Et les conserver une autre partie pour la faune hébergée et dépendante de cet habitat naturel.

[NB : il ne semble pas qu'enlever les banquettes de posidonie pose de problème réglementaire : l'espèce n'étant pas protégée en Algérie. (A vérifier ! Je ne suis pas un expert en droit algérien...) Mais l'Algérie, contrairement aux autres pays du Maghreb, n'est pas signataire de la Convention de Berne qui protège strictement Posidonia oceanica. La Tunisie l'a ratifiée en 1996. Le Maroc, en 2001.]

[NB 2 : En France, l'espèce Posidonia oceanica fait l'objet d'une protection stricte depuis 1988. Les banquettes de posidonies, constituées de feuilles et rhizomes échoués, sont également concernées par ce statut d'espèce protégée ! " il est interdit [...] de détruire, de colporter, de mettre en vente, de vendre ou d'acheter et d'utiliser tout ou partie des spécimens sauvages [...]" Le déplacement partiel et temporaire de banquettes pour la saison estivale des plages de certaines stations balnéaires est un mode de gestion "durable" actuellement utilisé (le consensus...). Il doit donc faire l'objet de demandes dérogatoires et nécessite l'obtention d'autorisations réglementaires auprès des Services de l'État, qui solliciteront notamment un avis du Conseil Scientifique Régional de Protection de la Nature.]

Frédéric DUCARME
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Frédéric DUCARME le 12/05/17

Bonjour,

Il y a eu pas mal de travaux là-dessus : ces banquettes hébergent une biodiversité importante (notamment de crustacés, et donc indirectement d'oiseaux), en interaction avec les populations de poissons dans les eaux environnantes. Leur présence sur les plages est généralement liée à une biodiversité plus importante dans l'eau, et à une biomasse de poissons plus abondante.

L'aspect et l'odeur éventuelle peuvent évidemment indisposer certains touristes, aussi quand c'est indispensable il est possible de les ôter sur certains segments de plage (et soit les entreposer plus loin, soit les remettre en mer, soit en faire de l'engrais), tout en ménageant des segments de plages à banquette, assurant une bonne connectivité écologique pour les espèces inféodées à cet écosystème très particulier.

Dans certains endroits, les banquettes protègent aussi les plages de l'érosion : les ôter revient donc à mettre en danger la présence même d'une plage !

Enfin, contrairement aux invasions d'algues vertes en Bretagne, la putréfaction des posidonies ne produit pas d'émissions gazeuses dangereuses, et les algues blanchissent rapidement au soleil, ne laissant qu'un doux tapis et une odeur vaguement iodée. Elles ne présentent aucun risque pour les touristes, et ne contiennent normalement aucun élément dur ou pointu.

D'autres intervenants méditerranéens complèteront sans doute mon propos.

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