Etrille méditerranéenne

Etrille méditerranéenne
Etrille méditerranéenne
  • Lieu de prise de vue : Carro (13), 10 m
  • Date de prise de vue : 25/07/2010
  • Nom du photographe : Sylvain LE BRIS
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Comment citer cette question :
https://doris.ffessm.fr/Forum/Etrille-mediterraneenne2

Réf : 5147

Sylvain LE BRIS

Sylvain LE BRIS le 08/08/10

Bonjour, En lisant la fiche sur l'étrille commune, je suis un peu perdu sur son nom scientifique. Sur la fiche c'est Polybius puber mais il est précisé que Necora puber est également valide ... il peut y avoir 2 noms valides ? Sur ITIS c'est Macropipus puber, sur WoRMs, Sealifebase, INPN du MNHN, Mar DEF data system c'est Necora puber. Alors quel non doit on garder ?


EditPN : Necora puber  = donnée saisie sous CardObs le 15/08/2012 pour intégration à l'INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) dans le cadre du programme DORIS-MNHN.
Alain-Pierre SITTLER
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Alain-Pierre SITTLER le 09/08/10

Oui, Philippe. C'est ça. L'idée est d'avoir une constante "sérieuse autant que faire se peut" sur laquelle pouvoir compter afin d'éviter le grand n'importe quoi concernant la classification. C'est que c'est un thème sérieux et compliqué, la taxonomie, pas forcément du registre d'amateurs généralistes, ni même de professionnels non spécialisés. Qui eux même ne sont pas toujours d'accord entre eux.
Note qu'on constate, pour les raisons très bien explicitées par Pierre, que d'autres sites ayant la même fonction se trouvent aussi de temps à autres pris en défaut sur d'autres espèces ou d'autres groupes, dès qu'on compare. Si une source abordable, absolue et exacte à tout temps du jour existaient, crois bien que ça se saurait et qu'on serait tous sur l'affaire ! :-)
Philippe BOURJON
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Philippe BOURJON le 09/08/10

Pour ce qui me concerne : j'ai bien compris tout cela (enfin, j'ai fini par bien le comprendre...) et je ne jette la pierre à personne. C'est juste un problème d'organisation : dans un cas d'espèce comme celui d'H. nobilis, on peut donc conserver sur Doris un nom validé par la majorité des points de vue sérieux mais invalidé par ITIS, bien qu'ITIS fasse partie des sites de références de Doris, c'est ça?
Anne PROUZET
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Anne PROUZET le 08/08/10

J'ajoute que DORIS est fait essentiellement par des amateurs, dans tous les sens du terme. Il ne faut donc pas interpréter le choix d'une classification comme la validation ou le rejet des travaux de quiconque ! En l'occurrence nous avons choisi d'appliquer une règle simple et lisible :
-ITIS quand disponible, tant pis si ce n'est pas le dernier cri, nous sommes conscients de ses limites ;
-et de toute façon les synonymes les plus courants, valides et invalides, sont signalés dans la fiche ce qui la rend accessible en cas d'utilisation via le moteur de recherche.

Conclusion :  que vous tapiez Necora ou Polypbius ou Portunus, vous arriverez de la même façon sur la fiche de l'étrille !
Sylvain LE BRIS
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Sylvain LE BRIS le 08/08/10

Merci Pierre pour ces explications. C'est enfin plus clair pour moi !
Pierre NOËL
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Pierre NOËL le 08/08/10

Les bases de données, nationales, européennes, internationales, sont ce qu'elles sont, avec des Hommes derrière, et des moyens financiers que l'on estimera ou non suffisants, et avec la participation d'experts de niveaux divers : certains sites  comme Daisie permettent de se déclarer directement comme expert. Certaines bases sont créées par une personne ou un petit groupe de personnes (copépodes, Médifaune, SeaSlugForum, CLEMAM), ce qui les fragilise à terme; d'autres bases se développent suite à une opportunité budgétaire puis ne bougent plus pendant un certain temps puis peuvent redémarrer (Fauna Europaea, par exemple). Certaines peuvent en engendrer ou parrainer d'autres (ERMS =>WoRMS ; FishBase => SeaLifeBase). Certaines sont appuyées par des institutions multi-séculaires (INPN). ITIS a sa place dans ce paysage. Ces bases sont souvent complémentaires, très bonnes pour certains groupes, un peu moins pour d'autres. Il est souvent utile de comparer les contenus. Certaines bases corrigent leurs erreurs si on les leur signale, c'est plus difficile voire impossible pour d'autres (je ne citerai pas de noms !).
Il ne faut jeter la pierre à personne, et féliciter celles et ceux, nombreux de par le Monde, qui cherchent à partager avec d'autres un certain savoir, académique ou vernaculaire, avec des moyens souvent dérisoires et beaucoup de passion + une bonne dose de bénévolat. Doris est un expert en la matière...
Philippe BOURJON
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Philippe BOURJON le 08/08/10

Je ne voudrais pas dénaturer ce post carcinologique, mais l'idée qu'ITIS peut retarder de 30 ans me rassure un peu du point de vue de mes petits problèmes : il est le seul à nommer Holothuria (Microthele) nobilis : Actinopyga nobilis, et je ne trouve nulle part ailleurs ce nom, que les auteurs importants de la discipline n'emploient pas non plus. Donc quid de la valeur de référence du site?
Pierre NOËL
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Pierre NOËL le 08/08/10

Il ne peut y avoir 2 noms latins valides au même moment, mais savoir lequel est valide à un moment donné est parfois une gageure. L'histoire de la nomenclature de notre bonne vieille étrille est schématiquement la suivante. (C'est un cas d'école !).

Cancer puber, nom donné à l'origine par Linné en 1767 et utilisé jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Portunus puber, nom utilisé du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
Macropipus puber, nom utilisé entre 1958 et 1968 (et actuellement sur la base de données ITIS).
Liocarcinus puber, nom utilisé par Manning & Holthuis en 1981, et quelques auteurs par la suite.
Necora puber, nom utilisé à partir de 1987 à la suite de la description du nouveau genre Necora par Lipke Bijdeley Holthuis. Ce nom figure actuellement dans diverses bases de données internationales (WoRMS, SeaLifeBase, INPN).
La nouvelle combinaison Polybius (Necora) puber ou plus simplement Polybius puber a été introduite par Cédric d'Udekem d'Acoz dans son travail de 1999. Les nouveautés nomenclaturales contenues dans cette dernière publication ont été reprises subséquement par certains auteurs seulement (essentiellement par la communauté scientifique francophone). Il s'en est suivi une valse-hésitation rendant confus quel était le nom valide de cette espèce; la question n'est donc pas réellement tranchée entre les scientifiques.

ITIS semble retarder de 30 ans environ. Les autres bases de données citées ne prennent pas en compte la publication de d'Udekem d'Acoz 1999 et en sont restées soit à situation antérieure, soit se sont ralliées à certains carcinologistes qui pensent qu'il est prématuré de bousculer la nomenclature des crabes nageurs européens tant qu'une révision approfondie n'est pas faite sur la base de caractères génétiques (séquençage moléculaire).
Pour qu'un nom soit valide, il faut qu'après publication d'une nouveauté nomenclaturale, cette dernière soit acceptée par le plus grand nombre. Depuis 2000, une énorme proportion de travaux scientifiques mentionnent Necora puber et très peu utilisent Polybius (Necora) puber. Dix ans après, la communauté scientifique internationale semble conserver la préférence à Necora puber. Il serait logique d'en conclure que Necora puber est actuellement le nom valide.

Le dilemne pourrait donc être : Necora, un genre ou un sous-genre ? Si Doris souhaite soutenir la communauté scientifique francophone, il peut afficher en nom valide Polybius (Necora) puber, rien ne lui interdit. S'il souhaite se rallier à la majorité, c'est Necora puber qu'il faut mettre en haut de fiche.

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