Thalle encroûtant, arrondi, rugueux, fin et foliacé, surface de 1 dm²
Couleur jaune, tirant vers le vert (à l'ombre) et l'orange (au soleil)
Thalle recouvert en son centre de petites coupes, les apothécies
Bords foliacés lobés, fragiles, se décrochant facilement avec un ongle
Xanthorie des murailles, xanthorie maritime, parmélie des murailles, lichen encroûtant jaune
Common orange lichen, yellow scale, maritime sunburst lichen, shore lichen (GB), Liquen encostrante amarillo (E), Wandflechte, gelbe Krustenflechte (D), Groot dooiermos, gele korstmos (NL)
Physcia parietina (L.) De Not.
Teloschistes parietinus (L.) Norman
Lichen parietinus L. 1753
Parmelia parietina var. ectanea Ach. 1810
Blasteniospora parietina (L.) Trevis. 1853
Xanthoria ectanea (Ach.) Räsänen ex Filson 1969
Quasi cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Eau douce d'EuropeLa distribution de cette espèce est quasi mondiale : on la trouve dans le nord-ouest de l'Europe, en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique du Nord (de l'Indiana à la Californie, Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle Ecosse, Labrador, St-Pierre et Miquelon).
En France, on l'observera sur les côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l'océan Atlantique.
La distribution de ce lichen n'est pas cantonnée au littoral, on le trouvera en abondance à l'intérieur des terres.
La xanthorie est une des espèces de lichen les plus communes sur notre littoral comme à l'intérieur des terres. Elle se développe sur des substrats très variés : troncs ou branches d'arbres, vivants ou morts, rochers (acides ou calcaires), pierres, toits des maisons, murs, depuis l'étage supra-littoral* jusqu'au bas de l'étage montagnard.
Elle affectionne particulièrement les substrats riches en azote, l'espèce est dite nitrophile. Elle se développe notamment sur certains sols qui jouxtent les installations agricoles et fermières.
Sur l'estran rocheux, on l'observera en zone supra-littorale, juste au dessus du niveau supérieur des marées de vive eau.
Le thalle de la xanthorie se présente sous la forme d'une fine plaque foliacée et circulaire, dont la surface représente environ un décimètre carré. On observe généralement une confluence de nombreux thalles, la xanthorie pouvant ainsi recouvrir des surfaces très importantes. Sa texture est rugueuse au toucher, sa couleur est presque toujours jaune ; elle tend vers le vert lorsqu'elle est à l'ombre et vers l'orange lorsqu'elle est exposée en plein soleil. A la surface du thalle, et en son centre, s'élèvent de nombreuses petites coupes dont le diamètre varie de un à quatre millimètres. Ces coupes, ou apothécies*, sont les organes reproducteurs du lichen. L'intérieur des apothécies est toujours plus foncé que le thalle. Les bords de la xanthorie sont nettement foliacés et forment des lobes fragiles qui se brisent facilement.
Il existe sur l'estran plusieurs autres espèces de lichens. La confusion existe mais peut être facilement évitée. Caloplaca marina, le lichen encroûtant orange, ressemble fortement à la xanthorie. Mais sa couleur est toujours orange voire roussâtre et le thalle est bien plus fin, plus coriace. Il est davantage incrusté et plus solidement ancré sur la roche. Alors que la xanthorie se décroche facilement avec un ongle, les bords du thalle du lichen encroûtant orange ne présentent pas de lobes foliacés et il est impossible de le détacher.
De plus, alors que les apothécies de la xanthorie sont regroupées au centre du thalle, celles du lichen encroûtant orange sont disséminées de manière plus aléatoire et sont bien plus petites (1 mm).
Un lichen est une symbiose, une association entre un champignon (hétérotrophe*) et une algue (autotrophe*), parfois une cyanobactérie. La proportion d'algues dans cette association ne dépasse jamais les 10%. Dans le cas de la xanthorie, elle est de 7%.
Les hyphes* du champignon absorbent l'eau et les sels minéraux du substrat (bois, roche). L'algue fait la photosynthèse* : à partir des éléments précédents, fournis par le champignon, de CO2 atmosphérique et d'énergie lumineuse, elle synthétise de la matière organique dont bénéficie en retour le champignon, notamment quand le lichen se développe sur substrat minéral.
Les lichens se reproduisent de manière sexuée ou asexuée.
Sexuée : lorsque deux thalles de Xanthoria parietina entrent en contact, les hyphes* fusionnent. Il se forme alors des petits organes reproducteurs, les apothécies*, au creux desquels le champignon fabrique des spores. Celles-ci sont disséminées par l'eau et le vent. Si les conditions le permettent, les spores seront à l'origine de nouveaux champignons, dont les tissus seront colonisés secondairement par les algues.
Asexuée : une simple fragmentation du thalle peut engendrer de nouveaux organismes, génétiquement identiques.
Il est à noter que deux acariens, Trhypochtonius tectorum et Trichoribates trimaculatus, qui se nourrissent de la xanthorie, rejettent dans leurs fèces des spores et des algues intactes (non digérées). Ils participent ainsi à la reproduction et à la dissémination de l'espèce.
L'algue endosymbiotique, hébergée dans les tissus mycéliens, appartient au genre Trebouxia. Dans le cas de Xanthoria parietina, on en dénombre deux espèces : Trebouxia arboricola, et Trebouxia irregularis.
L'association symbiotique entre les deux organismes (champignon et algue) permet au lichen d'acquérir de nouvelles propriétés : il a la capacité de résister aux conditions extrêmes de l'étage supra-littoral* : résistance à la salinité, à de grandes variations de température et résistance à la dessiccation provoquée par l'exposition au vent et au soleil.
Le lichen est en outre capable de retenir une quantité d'eau équivalente à 35 fois son poids !
Les lichens sont très résistants aux variations des conditions environnementales et notamment à la pollution. La xanthorie résiste par exemple à des taux élevés de métaux lourds. Capables d'emmagasiner et de stocker divers polluants atmosphériques, ils permettent une purification de l'air et constituent de véritables marqueurs (ou bio-indicateurs), témoins de la qualité d'un biotope.
Capable de coloniser la roche nue, la xanthorie a un rôle pionnier. Elle participe de manière importante à la décomposition du bois et à l'érosion des roches.
La couleur du thalle est due à un pigment jaune, la pariétine, déposée sous forme de petits cristaux à sa surface.
Sa croissance est très lente (moins de 1 mm par an).
Jadis, on utilisait les xanthories en guise de remède contre la diarrhée, contre la fièvre et contre la jaunisse.
La xanthorie broyée, mélangée à de l'urine macérée, permettait autrefois de teindre la laine.
Aujourd'hui, les propriétés antivirales de la xanthorie sont avérées, notamment contre les virus de type influenza, qui provoquent certaines grippes.
- Xanthorie est la francisation du nom de genre scientifique Xanthoria ;
- lichen encroûtant car le thalle est fin et adhère au substrat, jaune à cause de sa couleur habituelle,
des murailles, car cette espèce est abondante sur les vieux murs ;
- parmélie : du latin [parma] = bouclier. Parmélie est un synonyme de xanthorie.
Xanthoria : du grec [xanth] = jaune,
parietina : du latin [paries] = mur.
La xanthorie est un lichen jaune qui se développe sur les murs.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ascomycota | Ascomycètes | Champignons dont le thalle se reproduit grâce à des spores contenues dans des asques. |
Classe | Lecanoromycetes | Lécanoromycètes | Les spores sont libérées par déhiscence des asques. La grande majorité des champignons lichénisés appartiennent à cette classe. |
Ordre | Lecanorales | Lécanorales | Apothécies ouvertes, discoïdes. |
Sous-ordre | Teloschistineae | Téloschistinées | |
Famille | Teloschistaceae | Téloschistacées | |
Genre | Xanthoria | ||
Espèce | parietina |
Une plaque jaune et rugueuse
La xanthorie se présente sous la forme d'une plaque mince rugueuse, de forme circulaire. Son diamètre varie de 3 à 10 centimètres. Sa couleur habituelle est le jaune.
Trébeurden (22)
08/2006
Des bords foliacés
Ces bords lobés et foliacés caractérisent Xanthoria parietina, et la distinguent de Caloplaca marina, un autre lichen encroûtant de couleur orange. A l'ongle, le thalle de la xanthorie se détache facilement.
Omonville-la-Rogue (50)
12/04/2009
Des plaques confluentes
En général, la xanthorie se présente comme un ensemble de plaques circulaires confluentes.
Trébeurden (22)
22/09/2007
Des apothécies centrées
A la surface du thalle de la xanthorie s'élèvent de petites fructifications en forme de coupe creuse, dont le diamètre atteint 4 millimètres. Elles constituent les organes de reproduction du lichen, ce sont les apothécies*.
Dans le cas de la xanthorie, ces apothécies sont regroupées au centre du thalle.
Trébeurden (22)
08/2006
Gros plan sur les apothécies
L'intérieur des apothécies* est foncé, leur bord est toujours plus clair. Au sein de ces petites structures sont fabriquées les spores, qui seront disséminées par l'eau, le vent, et même par certains acariens.
Trégastel (22)
06/2009
A l'ombre
A l'ombre, lorsque l'exposition au soleil est limitée, la xanthorie arbore une teinte verte. Les algues unicellulaires qui ont colonisé les hyphes* du champignon sont moins actives, et la quantité de pigment fabriqué (la pariétine) est moins importante. Ce thalle se développe ici sur un tronc d'arbre.
Dunkerque (59)
01/2010
En plein soleil
A l'inverse, lorsque les thalles sont exposés en plein soleil, comme c'est toujours le cas sur le littoral, ils arborent une couleur orange, plus ou moins foncée. Les algues unicellulaires endosymbiotiques fabriquent une grande quantité de pariétine.
Ploumanac'h (22)
07/2009
En Normandie
On pourra observer le lichen encroûtant jaune sur l'ensemble du littoral de Manche Atlantique. Il est notamment extrêmement fréquent sur côtes rocheuses, comme ici en Normandie.
Tatihou (50)
09/2007
Dans le Finistère
La xanthorie affectionne l'étage supra-littoral*, au-dessus de la ramaline (Ramalina siliquosa), et sa distribution s'étend profondément dans les terres. Ce lichen n'est pas strictement littoral.
Finistère
05/2009
A St-Pierre et Miquelon
Vue d'un thalle, recouvert ici de magnifiques apothécies*.
Cap de Miquelon, St-Pierre et Miquelon
04/10/2007
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI