Plaques encroûtantes de taille réduite
Coloration uniforme violet foncé à noirâtre
Gros zoïdes allongés, rectangulaires, en lignes alternées
Ouvertures rondes, distales, noires (opercules)
Lophophores orange vif
La position systématique de ce Watersipora présent en Méditerranée, était jusqu'il y a peu (août 2014) particulièrement incertaine, tout comme sa distribution exacte, la date de sa première observation et son nom lui-même. Effectivement, 150 ans de débats n’avaient pas réussi à trancher ces points ! Ceci était en partie dû à la description initiale peu précise de Watersipora subovoidea considéré depuis peu comme non valide.
Dans une publication datant de 2014, Vieira et al. proposent une révision des espèces du genre Watersipora. En conséquence de nombreux spécimens, particulièrement ceux fréquentant les côtes méditerranéennes occidentales et celles de l'Adriatique, qui étaient identifiés sous le nom subovoidea, sont aujourd'hui identifiées sous le nom cucullata.
Donc, une grande prudence est à observer dans la désignation des noms d'espèces de ce genre.
Les principaux synonymes de W. cucullata sont :
Méditerranée et Adriatique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Avec certitude, la distribution de W. cucullata se limite à la Méditerranée en incluant l'Adriatique et la mer Egée.
Watersipora cucullata se développe sur différents substrats* durs : roches, coquilles, pontons, bryozoaires érigés et à la base des posidonies en Méditerranée. Espèces des petits fonds, sa limite bathymétrique* basse n'est pas connue.
Remarque (janvier 2015) : cette fiche a été initialement publiée (juin 2010) sous le nom de Watersipora subovoidea (d'Orbigny, 1852) qui n'est plus un nom valide. Les colonies méditerranéennes présentes sur cette fiche se nomment Watersipora cucullata (Busk, 1854) d'après la publication de Vieira & al. d'août 2014.
Watersipora cucullata forme des plaques encroûtantes, violet foncé à noires. L'aspect de surface des colonies vivantes, toujours noirâtre chez cette espèce, est bosselé par de gros zoïdes* renflés, sans aspérité de surface.
Les colonies, de taille réduite et unilamellaires, font quelques centimètres de diamètre. Elles montrent de gros opercules* foncés noirs à marron foncé. Ces derniers sont bien visibles lorsque les lophophores* sont rétractés et donc lorsque les ouvertures zoïdales sont fermées. Les lophophores sont de grande taille, rouge vif pétant.
La marge qui correspond à la zone de croissance conserve la même couleur foncée que les zoïdes plus anciens.
Un publication d'importance (Vieira L. & coll, août 2014), donne comme valide 13 espèces actuelles de Watersipora, en excluant les espèces fossiles sources de confusions multiples, les voici : W. aterrima, W. arcuata, W. atrofusca, W. bidentata, W. complanata, W. cucullata, W. mawatarii n. sp., W. nigra n. comb., W. platypora, W. souleorum, W. subatra, W subtorquata et W. typica.
Watersipora subatra est essentiellement encroûtante, orange vif à rouge avec plus ou moins de zones noires au centre. Elle peut être plate ou foliacée*, développant, dans ce cas, de larges lobes. Les opercules* noirs sont bien visibles. Principalement observée sur les côtes atlantiques en France.
Watersipora complanata montre une ouverture en demi cercle à base proximale rectiligne. L'opercule et la paroi frontale ne sont jamais pigmentés. Le bord de l’orifice est entouré d’une épaisse calcification secondaire. Les zoïdes sont de petite taille. L'espèce est présente en Méditerranée.
Watersipora arcuata est très difficile à distinguer de W. subatra ou de W. subtorquata. Elle forme des colonies plus ou moins foliacées et noires. L'ouverture zoïdale est caractérisée par un bord du sinus convexe vers l'intérieur contrairement à W. subatra ou W. cucullata. Originaire du Brésil, des Bermudes et des îles du Cap Vert, elle a envahi le Pacifique. Sa présence en Europe est non avérée.
Schizobrachiella sanguinea est un bryozoaire encroûtant ou érigé en cornet rouge vif à noir, parfois ponctué de blanc en périphérie. Ses lophophores* rouge sang et ses zoïdes quadrangulaires en lignes régulières caractérisent l'espèce. Ovicelles* présentes. Atlantique Est, Manche, Méditerranée.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules* sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).
La larve* lécithotrophique* va se développer à l’intérieur de la zoécie*, il n'y a pas d’ovicelle* chez les espèces du genre Watersipora. Après sa libération dans le milieu, elle ne restera libre que quelques heures avant de se fixer et se métamorphoser* en ancestrule* (premier zoïde à partir duquel se multiplie par bourgeonnement* la colonie).
Caractéristiques microscopiques du genre Watersipora : colonies encroûtantes uni- ou multi-lamellaires, ou érigées, foliacées* et bilamellaires ; colonies vivantes colorées en rougeâtre ou noirâtre par des pigments inclus dans une cuticule externe recouvrant toute la face frontale ; zoïdes, sub-rectangulaires à hexagonales, séparés par de profonds sillons ; parois frontales uniformément poreuses (pseudopores) ; parois verticales avec de larges septula* multi poreux ; ouvertures proéminentes munis d’une paire de condyles*, avec ou sans sinus ; ovicelles* absentes, embryon avec développement interne ; épines absentes ; aviculaires* absents.
Les zoïdes, sub-rectangulaires à hexagonales, allongés et renflés, sont grands chez W. cucullata ; ceci permet de facilement les observer à l’œil nu. Longueur 0,67-0,91 mm, largeur 0,42-0,65 mm.
Les lophophores rouge vif des colonies méditerranéennes illustrant cette fiche possèdent 28 tentacules ciliés (comptage sur photo).
Bryozoaire violet foncé à grands zoïdes est une proposition du site DORIS.
Watersipora : de Arthur William WATERS (1846-1929), anglais de la région de Manchester qui a publié de nombreux travaux sur les bryozoaires. Membre de la « Linnean Society » durant plus de 50 ans. Et du latin [porus] = pore.
cucullata : du latin [cucullatus] = capuchon, qui porte un capuchon, un moine. Sans doute en rapport avec la forme des gros zoïdes, l'opercule noir et la cuticule* noirâtre couvrant toute la face frontale.
Numéro d'entrée WoRMS : 111590
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Watersiporidae | Watersiporidés | |
Genre | Watersipora | ||
Espèce | cucullata |
Lophophores orange lumineux et gros zoïdes globuleux brun violet
Les gros lophophores* rouge orange vif de cette colonie méditerranéenne possèdent 28 tentacules* ciliés*.
Sec de la Jeaume Garde, Porquerolles (83), 20 m
17/06/2009
Watersipora cucullata au pied de la posidonie
C'est au pied des faisceaux de feuilles de la posidonie, sur des parties mortes, qu'ont été observés ces représentants de l'espèce méditerranéenne W. cucullata.
La fine plaque calcifiée et jaune au-dessous montre un autre bryozoaire encroûtant, Schizomavella sp. ?
Sec de la Jeaume Garde, Porquerolles (83), 20 m
17/06/2009
En concurrence avec Parasmittina rouvillei
Toujours sur la partie morte au pied de la posidonie, plusieurs bryozoaires se disputent la place. Parasmittina rouvillei, rugueux et blanchâtre, semble prendre le dessus sur Watersipora cucullata, noire avec des lophophores* rouges.
Ciuttone Sud, Galéria, Corse, 15 m
19/10/2007
Bryozoaire encroûtant et très foncé
Plusieurs zones au pied de ce faisceau de posidonie montrent des colonies filles de Watersipora cucullata.
Les Tartines, Stareso, Calvi, Corse, 10 m
21/10/2008
Détail des zoïdes violet foncé
La surface des colonies vivantes est bosselée par de gros zoïdes renflés, violet foncé, sans aspérité de surface (cuticule noirâtre couvrant toute la surface frontale). L'opercule noir est bien visible sur les zoïdes fermés.
Les Tartines, Stareso, Calvi, Corse, 10 m
21/10/2008
Lophophores rétractés
La coloration foncée des zoïdes* est bien visible une fois les lophophores* rétractés, il en est de même pour les opercules* noirs.
PACA, Côte d'Azur (06), de nuit
18/01/2010
A Banyuls
Derrière de jeunes antédons, plusieurs petites colonies de Watersipora sont présentes.
Côte Vermeille (66)
N/A
Détails au M.E.B.
Watersipora subtorquata de Méditerranée orientale
L’ouverture et l’opercule (absent ici) ont une forme de poire à l’envers ou de champignon. Globalement circulaire, l’ouverture montre un large sinus arrondi à sa base proximale, son bord est légèrement surélevé.
La paroi frontale du zoïde est criblée uniformément de nombreux petits pores régulièrement répartis.
Les limites nettes entre chaque individu matérialisent les parois inter-zoïdales.
Le zoïde de droite dont la paroi frontale est effondrée, montre sur les parois inter-zoïdales verticales de larges septula multi poreux permettant la communication (sensorielle et nutritive) entre les différents individus de la colonie.
Noter l'absence d'épines, d'aviculaires et d'ovicelles chez cette espèce.
M.E.B. : Microscope Électronique à Balayage.
Il ne s'agit pas de Watersipora cucullata mais de Watersipora subtorquata (absence de septula microperforés latéraux à l'ouverture).
Échantillon prélevé par Jean-Georges HARMELIN à Beyrouth/Liban.
Méditerranée orientale, Liban, Beyrouth
2008
L'ouverture au M.E.B.
Watersipora subtorquata de Méditerranée orientale
L’ouverture a une forme de poire à l’envers ou de champignon. Globalement circulaire, elle montre un large sinus arrondi à sa base proximale et muni d'une paire de condyles, son bord est légèrement surélevé.
La paroi frontale du zoïde est criblée uniformément de nombreux petits pores réguliers.
Il ne s'agit pas de Watersipora cucullata mais de W. subtorquata (absence de septula microperforés latéraux à l'ouverture).
Échantillon prélevé par Jean-Georges HARMELIN à Beyrouth/Liban.
Méditerranée orientale, Liban, Beyrouth
2008
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Hervé LIMOUZIN
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Harmelin J.-G., 2014, Alien bryozoans in the eastern Mediterranean Sea - new records from the coast of Lebanon, Zootaxa, 3893, 301-338.
Ryland J.S., De Blauwe H., Lord R., Mackie J.A., 2009, Recent discoveries of alien Watersipora (Bryozoa) in Western Europe, with redescriptions of species, Zootaxa, 2093, 43-59.
Vieira L., Spencer Jones M., Taylor P., 2014, The identity of the invasive fouling Watersipora subtorquata (d'Orbigny) and some other congeneric species, Zootaxa, 3857, 151-182.