Forme de disque ovale aplati plus long que large
Museau court et obtus
Queue mince et effilée
Face dorsale brune, avec taches jaunâtres et verdâtres
Raie pastenague jaune, pastenague à taches jaunes, raie jaune, raie jamaïcaine, trygon de la Jamaïque
Yellow stingray (GB), Razza (I), Raya látigo pintada (E), Jamaika-Stechrochen (D)
Raia jamaicensis Cuvier, 1816
Urolophus jamaicensis (Cuvier, 1816)
Trygonobatus torpedinus Desmarest, 1823
Urobatis sloani vermiculatus Garman, 1913
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLa pastenague jamaïcaine est présente dans l'Atlantique tropical Ouest ; de la Caroline du Nord au golfe du Mexique. Elle est commune en Floride, occasionnelle aux Bahamas. On la retrouve dans les Caraïbes et aux Antilles. On la rencontre également au Brésil.
La pastenague jamaïcaine affectionne les fonds sableux, vaseux, ou coralliens à des profondeurs variant de 1 à 30 m. Elle fréquente également les baies et les estuaires. Certains individus aiment parfois se rassembler sur les fonds d'herbes à tortues Thalassia testudinum. Pendant la journée, elle est assez inactive, elle aime s'enfouir et ne laisser dépasser que les yeux et les opercules branchiaux. Elle passe alors beaucoup de temps enterrée sous une mince couche de sédiment ou couchée immobile dans la végétation.
La pastenague jamaïcaine possède un corps en forme de disque ovale aplati (plus long que large) dont le diamètre maximum est de 36 cm. Le corps est constitué de la tête, du tronc et des nageoires pectorales soudées au tronc.
La queue est modérément mince et effilée, elle est presque aussi longue que le diamètre du disque ; elle est marquée irrégulièrement par des points sombres et des taches. Elle est dotée d'un dard effilé, aux bords dentelés, qui est relié à une poche à venin. La queue se termine par une petite nageoire caudale en forme de feuille.
La face dorsale du corps est brune, avec des taches et des marbrures jaunâtres et verdâtres formant un motif vermiculé. La face ventrale est blanche à jaunâtre brunâtre. Le museau est court et obtus. La bouche est presque droite. Sur la face dorsale les yeux sont rehaussés, ils sont de forme rectangulaire. Derrière les yeux se trouvent les orifices respiratoires appelés également spiracles*.
La raie ronde Urobatis halleri est une espèce ressemblante, présente dans le Pacifique. L'extrémité de la queue est parfaitement lisse chez la raie ronde, chez la pastenague jamaïcaine il est rugueux et comporte des épines. Son disque est aussi long que large alors que celui de la jamaïcaine est plus long que large.
La pastenague jamaïcaine se nourrit de petits crustacés et de petits poissons.
C'est une espèce ovovivipare*: les œufs éclosent, puis se développent à l'intérieur du corps de la femelle. Les jeunes se nourrissent de leurs réserves vitellines* puis absorbent un fluide composé de mucus, graisses et protéines fourni par la mère grâce à des structures spécialisées. La femelle peut donner naissance jusqu'à sept petits par portée tous les six mois, le diamètre de leur disque est de 6 cm. La coloration des nouveaux nés est identique à celle des adultes. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle lorsque le diamètre du disque atteint 15 cm.
La parade nuptiale et l'accouplement impliquent un ou plusieurs mâles par femelle. Le mâle cherche à mordre et saisir la marge arrière du disque de la femelle. Lorsqu'il réussit à saisir la femelle, il la retourne, les deux raies sont alors alignées abdomen sur abdomen. Le mâle insère un seul ptérygopode* dans le cloaque* de la femelle. Des mâles rivaux peuvent tenter d'interférer avec le couple en les mordant ou en les heurtant. La copulation peut durer jusqu'à quatre minutes. Le cycle de reproduction semble connaître un rythme bi-annuel.
Elle peut être parasitée par des vers tels Acanthobothrium cartagenensis, Phyllobothrium kingae, Rhinebothrium magniphallum et Discobothrium caribbensis.
Comme toutes les pastenagues, la pastenague jamaïcaine respire en absorbant l'eau riche en oxygène par ses évents (spiracles) situés au-dessus de la tête et l'expire par les fentes branchiales situées sur la face ventrale. Ce système inversé permet d'éviter d'ingérer du sable ou de la vase.
Elle peut rapidement changer la tonalité de sa coloration pour améliorer son camouflage et se confondre avec son environnement.
Sa longévité est de 7 à 8 ans.
Le requin Caraïbes Carcharhinus perezii et le requin tigre Galeocerdo cuvier sont ses principaux prédateurs.
La pastenague jamaïcaine n'est pas farouche. Il convient cependant de s'en approcher prudemment : elle possède en effet un dard effilé doté de denticules reliés à des glandes à venin. Elle est capable dans une réaction de défense d'infliger des blessures douloureuses pouvant entraîner une paralysie momentanée.
Le réseau Guadeloupe requins (Reguar) en charge des recensements d'observation de requins et de raies sur l'archipel Guadeloupéen n'a eu à ce jour aucun retour concernant cette espèce. Sa présence est relevée dans les eaux de Saint-Barthélemy.
L'espèce est classée dans la catégorie "Préoccupation mineure" (ou LC pour Least Concern) par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Pastenague : issu du latin [pastinaca] = panais, qui désigne une racine comestible proche de la carotte. Rondelet en 1554 précise que la queue de ce poisson dépourvue de nageoires a la « couleur et rondeur » de la racine du panais. Par la suite la langue provençale a fait évoluer ce mot dans deux directions :
- pastenade pour désigner la plante connue aujourd'hui sous le nom de panais
- pastenago pour désigner localement le poisson. Au XVIe siècle, Ambroise Paré écrivait (XXIII, 9) : "Les bestes venimeuses sont aspics, pastenaques, vives, torpedes, araignées".
La pastenague jamaïcaine doit son nom au lieu de sa découverte, la Jamaïque.
Urobatis : du grec [oura] = queue et [batis] = raie
jamaicensis : du latin jamaic[a] et du suffixe latin [ensis] = qui vit dans, qui habite. Lui a été donné en référence au lieu de sa découverte, la Jamaïque.
Numéro d'entrée WoRMS : 283086
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Chondrichthyes | Chondrichthyens | Squelette cartilagineux, deux nageoires dorsales et une anale (primitivement), nageoire caudale hétérocerque*, deux paires de nageoires paires, bouche disposée sur la face ventrale. |
Sous-classe | Elasmobranchii | Elasmobranches | Squelette des nageoires pectorales tribasal. Deux nageoires dorsales. 5 ou 6 paires de fentes branchiales et des spiracles. |
Super ordre | Euselachii | Sélaciens | Raies et requins. |
Ordre | Myliobatiformes | Myliobatiformes | Raies dont la dentition évoque une meule. |
Famille | Urotrygonidae | Urotrygonidés | Raies rondes américaines. |
Genre | Urobatis | ||
Espèce | jamaicensis |
Habitat
Sur un fond constitué d'herbes à tortues.
Akumal, Yucatan, Mexique, 5 m
03/01/2009
Spiracles*
Orifices respiratoires (spiracles) et œil.
Fort Lauderdale, Floride, États-Unis, 10 m
07/07/2014
De face
Sur la face dorsale les yeux sont rehaussés, ils sont de forme rectangulaire. Derrière les yeux se trouvent les orifices respiratoires appelés également spiracles.
RJ's Ledge, South Miami, Florida (USA), 11 m, de nuit
13/12/2017
Alimentation
La pastenague jamaïcaine fouille le sable à la recherche de nourriture principalement constituée de petits crustacés.
Akumal, Yucatan, Mexique, 5 m
03/01/2009
Comportement
La pastenague jamaïcaine est une raie sédentaire.
Fort Lauderdale, Floride, États-Unis, 10 m
07/07/2014
Face dorsale
La face dorsale est brune, avec des taches et des marbrures jaunâtres et verdâtres formant un motif vermiculé.
Fort Lauderdale, Floride, États-Unis, 10 m
07/07/2014
Mimétisme
Elle peut rapidement changer la tonalité de sa coloration pour améliorer son camouflage.
Fort Lauderdale, Floride, États-Unis, 10 m
07/07/2014
Immobile
Elle passe beaucoup de temps enterrée sous une mince couche de sédiments.
Akumal, Yucatan, Mexique, 5 m
03/01/2009
République Dominicaine
Un individu provenant de République Dominicaine, côte sud de jour sur un fond sableux dans un herbier. Peu ou pas de différence immédiatement visible avec les individus du Mexique.
Bayahibe, République Dominicaine, 6 m
14/01/2008
Enfouie
La pastenague jamaïcaine aime se camoufler dans le sable et les sédiments
Cozumel, Paraiso, 20 m
12/04/2005
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Vincent MALIET
Responsable régional : Laurent FEY
Fahy D.P., Spieler W.C., 2007, Preliminary observations on the reproductive cycle and uterine fecundity of the yellow stingray Urobatis jamaicensis (Elasmobranchiiii: Myliobatiformes: Urolophidae) in Southeast Florida, USA, in The Raffles Bull. of Zoology, supplement 14, 131-139.
Spieler R.E., Fahy D.P., Sherman R.P., Sulikowski J.A., Quinn T.P., 2013, The Yellow Stingray, Urobatis jamaicensis (Chondrichthyes: Urotrygonidae): a synoptic review, Caribbean Journal of Science, 47(1), 67-97.
La page sur Urobatis jamaicencis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Urobatis jamaicencis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN