Algue foliacée verte à base épaissie assez rigide
Lames à consistance cartilagineuse, un peu comme du papier
De 5 à 10 cm de diamètre (rarement plus)
Marge crénelée
Espèce vivant en eaux peu profondes bien éclairées
Salade
Sea lettuce, green laver (GB), Lattuga marina (I), Lechuga de mar (E), Meersalat (D), Lattuga marina (I), Alface do Mar (P)
Ulva lactuca var. rigida (C.Agardh) Le Jol.
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ○ [Terres antarctiques françaises], ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Océan Arctique,
Océan Atlantique, de l’Arctique aux côtes sud-américaines, en passant par les îles Caraibes.
Méditerranée, mer Noire,
Océan Pacifique : côtes américaines et îles d’Hawai, côtes australiennes et néo-zélandaises,
Océan Indien : îles et Asie du Sud-Est,
Antarctique.
Cette espèce vit en eaux peu profondes, étages médiolittoral* et infralittoral*, et bénéficiant d’un bon éclairage.
Elle a une grande tolérance à la pollution et aux apports anthropiques, d’où sa présence dans les ports, les zones de ruissellement d’eau douce, les flaques, etc…
Algue foliacée vert foncé à clair, à la base épaissie assez rigide et fixée par un petit crampon aux roches.
Lames relativement épaisses, à consistance cartilagineuse, un peu comme du papier, peu translucides, de 5 à 10 cm de diamètre, rarement plus, avec une marge souvent ondulée voire crenelée, visible à la loupe.
Ulva lactuca : dans notre zone géographique métropolitaine, Ulva lactuca est majoritairement présente en Atlantique alors que Ulva rigida est majoritairement présente en Méditerranée.
Ulva lactuca se différencie par une bordure plus lisse que celle de Ulva rigida, plus crénelée, et des frondes* plus minces et souples. De plus Ulva rigida vit dans des eaux légèrement plus profondes.
Ulva pertusa, une espèce asiatique introduite et très commune à Thau, a également des frondes minces.
En fait, ces espèces ne peuvent être différenciées que par des études au microscope.
Activité photosynthétique* et assimilation des nutriments par les frondes, qui étant constituées de 2 feuillets de cellules permettent une très bonne assimilation.
La quasi-totalité des algues, y compris les Ulves, assimilent l’azote nécessaire sous la forme d’ions NH4+ (ammonium), mais les Ulves présentent la remarquable particularité de pouvoir assimiler les ions NO3- (nitrates), ce qui explique l’implication de nombreuses espèces dans les phénomènes de marées vertes.
Le cycle reproductif est digénétique* (2 stades différents), haplodiplobiontique* (1 stade diploide* et 1 stade haploide*) et isomorphe* (les générations sont morphologiquement identiques, c'est-à-dire qu’on ne peut différencier les générations sexuées et asexuées). La fécondation est dite anisogame* car elle découle de la fusion de gamètes* dissemblables.
Les cellules de la marge de l’individu voient leur contenu se diviser puis se différencier en zoïdes*. A maturité ces zoïdes sont libérés par perforation circulaire, ce qui laisse alors la marge des thalles incolore.
Les thalles diploïdes* (possédant 2n chromosomes) produisent des spores, quadriflagellés, qui après fixation germent en thalles gamétophytes, c’est à dire mâles ou femelles (possédant n chromosomes, soit la moitié). Leurs gamètes respectivement mâles ou femelles, biflagellés, vont fusionner lors de la fécondation pour donner un planozygote* diploïde (à 2n chromosomes) quadriflagellé. Après fixation le zygote perd ses flagelles et s’entoure d’une paroi pour se développer en un thalle diploïde, bouclant ainsi le cycle.
Les ulves servent de fourrage à de nombreux herbivores, comme Hydrobia ulvae, un petit gastéropode de trois à six millimètres, souvent très abondant, et les Aplysia spp.
De nombreuses espèces d’invertébrés peuvent vivre dans les coins et recoins de l’algue.
Visible surtout aux fortes périodes d’ensoleillement, de la fin de l'hiver, printemps et été. Sa durée de vie est assez courte, quelques semaines en général, mais plusieurs générations se succèdent au cours de l’année.
Les ulves sont de manière générale comestibles et traditionnellement utilisées dans l’alimentation en Extrême-Orient et en Irlande, et plus récemment en France dans différentes préparations agroalimentaires, souvent sous la forme de paillettes. La laitue de mer fraîchement cueillie peut être consommée crue ou cuite. Pour trouver des recettes, vous pouvez bien sûr consulter le maintenant célèbre « Plongeur gourmand » de MM. Lebouil et Margerie, ainsi que de nombreux sites en ligne.
Ulva rigida peut être impliquée dans les phénomènes d’eutrophisation, dus aux rejets d’effluents plus ou moins traités, dans de nombreuses régions de Méditerranée : lagune de Venise, étang de Thau... Le développement massif des algues vertes, la fameuse marée verte, peut conduire à une situation d’anoxie. Il s'ensuit une réduction drastique de la biodiversité, en particulier de la macrofaune. Dans ces zones, seuls quelques invertébrés réussissent à survivre dans de telles conditions.
Les polysaccharides contenus dans les parois de Ulva rigida sont l’objet de recherches pour leur propriétés à stimuler la réponse inflammatoire.
Elle est vulgairement appelée "salade" par les plongeurs, indistinctement avec les autres espèces d'Ulves, de par sa forme.
Ulva : du latin [ulva] = herbe
rigida : du latin [rigida] = ferme.
C.Agardh est l'abréviation codifée de Carl Adolph Agardh (1785-1859), qui la décrivit en 1823 ; et Le Jol., celle de Auguste Francois Le Jolis (1823-1904) qui décrivit Ulva lactuca var. rigida en 1863.
Numéro d'entrée WoRMS : 145990
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chlorophyta | Chlorophytes | Embranchement très vaste et hétérogène de plus de 7000 espèces d'algues vertes. Unicellulaires (flagellées ou non), coloniales, filamenteuses, thalles* siphonés* ou non. Benthiques* et fixées ou planctoniques*. Subaériennes, eaux douces, saumâtres et marines. |
Classe | Ulvophyceae | Ulvophycées | Organismes multicellulaires. Zoïdes et spores possèdent généralement 2 et 4 flagelles respectivement. Cycle de reproduction variable. Habitat essentiellement marin et benthique. |
Ordre | Ulvales | Ulvales | Espèces majoritairement marines, aux parois cellulaires cellulosiques et aux thalles filamenteux ramifiés ou en lames. Cycle reproductif typiquement digénétique et isomorphe (générations successives morphologiquement identiques). |
Famille | Ulvaceae | Ulvacées | Thalles en forme de filaments, tubes ou lames. |
Genre | Ulva | ||
Espèce | rigida |
En Bretagne
Sur un sol meuble, les ulves se fixent sur un support un peu plus stable : un rocher, un petit galet un peu plus gros que les autres ou un coquillage. Les forts courants lacèrent les thalles qui perdent leurs formes arrondies.
Il persiste un doute sur l'identification de ces ulves sur photo.
Brignogan
05/11/2007
Coriace
Ulve coriace et frippée, résistant au ressac dans une flaque littorale.
Flaques du littoral, Carro (13), 1 m
08/2007
Spécimen d'alguier
Photo ex-situ après identification au microscope. A gauche une forme claire et à droite une forme sombre, correspondant peut-être, mais sans certitude, à un gamétophyte* et un sporophyte*.
Cap du Troc, Banyuls (66), estran
21/08/1967
Traces de broutage
Spécimen d'alguier, identifié au microscope. Photo ex-situ.
Les trous ronds correspondent au broutage de petits gastéropodes prosobranches végétariens : trochidés, cérithidés, littorinidés, rissoidés et autres limaces de mer saladivores...
Les flèches montrent la marge claire de l'algue correspondant à la zone fertile (F) ; la fronde apparait plus claire à ce niveau car les cellules se sont vidées de leurs gamètes, si la plante est un gamétophyte, ou de leurs spores, si la plante est un sporophyte.
NB. Les déchirures se sont formées lors de la dessication du spécimen en herbier.
Primel (29), estran
20/08/1970
Rédacteur principal : Florian HAMON
Rédacteur : Camille NICOLEAU
Correcteur : Jean LAPORTE-CRU
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Laurent FEY
Caliceti M., Argese E., Sfriso A., Pavoni B. 2002, Heavy metal contamination of the seaweeds in the Venice lagoon. Chemosphere, 47, 443-454.
de Casabianca M-L., Barthelemy N., Serrano O., Sfriso A., 2002, Growth rate of Ulva rigida in different Mediterranean eutrophicated sites, Bioresource Technology, 82, 27-31.
La page sur Ulva rigida sur le site de référence de DORIS pour les algues : algaeBASE
La page d'Ulva rigida dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN